Le tour du propriétaire Le choix de l’autosuffisance

Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Durant la pandémie, bien des Québécois ont quitté la ville, le bruit et la promiscuité pour s’établir à la campagne. C’est le cas d’Alexandra de Launière et de Matt Desjardins, qui, en 2021, ont délaissé Charlesbourg pour aller s’établir au bord de la rivière Palmer, sur un bucolique et immense territoire de Saint-Jacques-de-Leeds, près de Thetford Mines.

Le couple – lui réalisateur de films d’animation, elle travailleuse sociale – a eu un gros coup de cœur pour un domaine de 30 hectares (l’équivalent de 42 terrains de football américain !) afin d’y réaliser son aspiration à l’autosuffisance. Un rêve concrétisé avec des chèvres, des cochons, la culture de légumes, la plantation d’arbres fruitiers (dont une centaine de framboisiers) et la production de sirop d’érable grâce à une grande érablière. « On coupe aussi notre bois pour se chauffer », dit Alexandra de Launière. « Et on chasse le chevreuil et le dindon sauvage sur notre propriété », ajoute son conjoint.

Leur terre comprend pas moins d’une dizaine de bâtiments : la maison principale, deux poulaillers, un atelier, un garage, une maison d’invités, trois cabanons, un chalet en bois rond et une ancienne école ! Car ce domaine a un cachet historique. Il est situé sur l’ancien chemin Craig qui reliait Boston à Québec. La bâtisse principale est formée d’une maison en pierres du début du XIX^e siècle et d’une section ajoutée en 2000, de style canadien-français avec sa galerie et ses fenêtres à petits carreaux.

Conservé, un vieux panneau de bois témoigne que la maison abritait un relais postier, alors tenu par la famille Wilson. Il y avait aussi sur la propriété un moulin (détruit par le feu en 1917) et une petite école de village. Dans les années 1960, les lieux ont servi de camping. Au début des années 2000, la maison a été rallongée et restaurée par les anciens propriétaires, Raymond Gaudry et Guylaine Hénault, qui ont créé sur place une table champêtre réputée, Au creux du temps passé, « célèbre pour ses délicieuses recettes de canard », dit Matt Desjardins.

« La rénovation que Raymond Gaudry et Guylaine Hénault ont faite a été réalisée avec soin, dit Matt Desjardins. Ce sont deux restaurateurs aguerris. Ils ont privilégié les matériaux nobles. Grâce à eux, la maison est splendide. »

Selon le courtier immobilier Dominic Lejeune, il s’agit d’une des plus belles fermettes du Québec, une maison ancestrale élégante. Rien n’a été laissé au hasard. La propriété a été soignée. La toiture de la maison a été refaite en 2021. Les amateurs de style rustique sont servis avec la fenestration et le mobilier. Le bois et la pierre dominent et le passage de l’ancienne maison à la nouvelle partie se fait de façon naturelle avec une arche stylée. Un endroit idéal pour une grande famille aspirant au calme des Appalaches ou pour un projet de gîte.

Matt Desjardins, Alexandra de Launière et leurs deux filles de 2 et 5 ans doivent malheureusement quitter cette propriété, car leur carrière les oblige à se rapprocher de Montréal. Ils comptent poursuivre leur projet d’autosuffisance sur une terre boisée similaire. Mais ils vont regretter les lieux. « La rivière va me manquer, dit Alexandra de Launière. J’y ai passé de bons moments. Il y a une place où il y a assez d’eau pour faire des longueurs. Et tu n’entends que les oiseaux qui chantent. Je vais aussi regretter la maison, avec ses boiseries uniques et magnifiques. »

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