Sur papier, tous les projets sont beaux et réalisables. Dans l’action, tout est différent. Réno-réalité se veut un témoignage franc sur des projets heureux pour certains ou pénibles pour d’autres.

Témoignage : Caroline et Christophe, Westmount, Montréal

Professionnel : Patrick Mathon, entrepreneur général, Les entreprises I.C.K.

Début des travaux : Mars 2022

Fin des travaux : Juin 2022

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Caroline et Christophe avec leurs trois enfants, Samuel, Mathieu et Magalie

Le projet

Quelle est la petite histoire ?

Caroline : Nous avons acheté la propriété en 2017 pour nous rapprocher du travail et passer plus de temps avec nos trois enfants – Magalie, aujourd’hui 5 ans, Samuel, 8 ans, et Mathieu, 11 ans – plutôt qu’assis dans la circulation. On a finalement réussi à acheter, après quatre autres tentatives d’offres sur d’autres propriétés qui n’ont pas fonctionné.

Notre maison de ville construite en 1898 est située dans un secteur de Westmount où il y a beaucoup de familles, près d’un métro, et elle donne sur un cul-de-sac avec un terrain de jeu au bout de la rue. Parfaite pour la famille, la maison elle-même faisait l’affaire telle quelle – bonne structure, quatre chambres à coucher, aucun défaut majeur à l’inspection –, mais elle avait besoin d’amour.

  • Le mur de la cuisine, que les propriétaires désiraient faire tomber

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    Le mur de la cuisine, que les propriétaires désiraient faire tomber

  • La cuisine originelle était séparée du reste des espaces de vie.

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    La cuisine originelle était séparée du reste des espaces de vie.

  • Pour agrandir la cuisine, il fallait aussi déplacer la salle d’eau.

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    Pour agrandir la cuisine, il fallait aussi déplacer la salle d’eau.

  • Le déplacement de la salle d’eau et la démolition de deux murs permettaient d’ouvrir la salle à manger sur la cuisine.

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    Le déplacement de la salle d’eau et la démolition de deux murs permettaient d’ouvrir la salle à manger sur la cuisine.

  • La salle de bains de l’étage : le « tant qu’à y être » !

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    La salle de bains de l’étage : le « tant qu’à y être » !

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Quel projet vouliez-vous réaliser ?

Caroline : La cuisine était complètement fermée du reste de la maison, ce qui était difficile pour la vie familiale, et impossible pour les devoirs. Mal conçue aussi, avec deux petits comptoirs, son plancher en vinyle et des armoires en mélamine ; c’était assez désuet. La rénovation prévue comportait la démolition de deux murs et le déplacement d’une salle d’eau pour ouvrir la cuisine sur la salle à manger. Quelques semaines avant de commencer la démolition, on décide d’y ajouter un « tant qu’à y être » réaliste : puisque les murs seront ouverts, que l’électricien et le plombier seront sur place, il nous semblait logique de refaire la salle de bains à l’étage en même temps. Mais évidemment, le budget pour le projet supplémentaire n’avait pas été planifié...

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Les exigences de la municipalité de Westmount ont considérablement fait augmenter le budget.

Les imprévus

Quelles étaient les exigences de la municipalité qui ont fait changer radicalement le budget des clients ?

Patrick Mathon, entrepreneur général, Les entreprises I.C.K. : Le « tant qu’à faire » des clients a été convenu d’un commun accord. Au départ, la soumission pour la portion plomberie était calculée avec des matériaux communs et plus économiques. Mais à Westmount, la municipalité exige que tout le système de plomberie soit en cuivre ou en fonte : tous les tuyaux d’arrivée d’eau, comme les tuyaux d’évacuation... Même sous les éviers et lavabos ! Ces matériaux sont solides, durables, mais plus chers que les autres offres populaires. C’est ce qui a changé considérablement les coûts : à elle seule, la nouvelle plomberie a coûté autour de 25 000 $, ce qui n’inclut pas la toilette, le lavabo ou le bain !

PHOTO FOURNIE PAR PATRICK MATHON

Patrick Mathon, entrepreneur général, Les entreprises I.C.K.

Aussi, en démolissant la salle de bains de l’étage, nous avons réalisé que les travaux de plomberie faits par le précédent entrepreneur ne respectaient pas les exigences actuelles. La municipalité a aussi réclamé le changement du drain principal, ce qui a engendré des coûts additionnels, puisqu’il fallait aussi ouvrir le plafond pour ensuite réparer le revêtement. Le tout demandait plusieurs étapes : pièce de rechange, tirer les joints, sablage de la zone, peinture, finition, etc. Ça ne coûte pas très cher en matériaux, mais ça exige du temps, donc ça génère des coûts supplémentaires en dommage collatéral.

Il faut comprendre que la municipalité de Westmount est très engagée dans le respect des normes des travaux faits sur son territoire. Nous avons eu deux fois la visite de l’inspecteur avant l’habillage des murs. C’est très rassurant pour la communauté.

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La nouvelle salle d’eau

Les solutions

Comment l’expertise de l’entrepreneur vous a-t-elle aidés à mener à bien votre projet ?

Caroline : C’était un gros morceau du projet. Le plan de base de notre ingénieur exigeait une poutre de soutien qui tombait en plein milieu de la toilette du sous-sol, qui était la seule toilette fonctionnelle dans la maison pendant les six (ou huit) semaines de rénovation. Notre entrepreneur a su proposer une solution qui nous a permis de garder la salle de bains, de redistribuer les charges et d’être aux normes. Il fallait y penser ! Il a été professionnel et efficace. D’ailleurs, un des gros impacts positifs a été de rester dans notre maison. Un déplacement temporaire aurait engendré des coûts supplémentaires et un stress incroyable de plus.

Pour que l’idée soit viable, l’entrepreneur nous a aidés à relocaliser temporairement la cuisinière au sous-sol, près de la salle de lavage, avec un lavabo et le frigo. Le but était que nous puissions continuer à faire à manger pendant les travaux. Cinq personnes au resto pendant deux mois, ce n’est pas donné !

La collaboration, le respect et le professionnalisme entre Patrick, ses employés et les sous-traitants qu’il a engagés ont créé un chantier très amical et respectueux. C’est si important quand tu vis dans la maison avec tes enfants pendant les travaux ! Ils gardaient toujours le chantier bien rangé, aussi propre que possible, et essayaient le plus possible de nous laisser vivre « normalement » pendant cette période.

Sachant que les exigences des normes de la plomberie augmentaient considérablement le coût de vos rénovations, y a-t-il eu des choix à faire ?

Caroline : Il n’y avait pas de choix à faire : comme le projet était déjà bien avancé, il fallait aller de l’avant ! Avoir su, on aurait retardé le projet pour mettre plus d’argent de côté. On a dû puiser dans nos économies et utiliser la marge de crédit à un taux d’intérêt plus élevé que ce qu’il avait été depuis plusieurs années.

  • La nouvelle cuisine, avec son îlot central

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    La nouvelle cuisine, avec son îlot central

  • Autre vue sur la cuisine

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    Autre vue sur la cuisine

  • Refaire sa plomberie pour être aux normes est un projet qui peut être complexe.

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    Refaire sa plomberie pour être aux normes est un projet qui peut être complexe.

  • La salle d'eau

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    La salle d'eau

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Avis et conseils

Aurait-il été possible d’estimer ce genre de coût lors de la première soumission ?

Patrick Mathon, entrepreneur général, Les entreprises I.C.K. : Pour arriver à faire une soumission la plus juste possible, il y a plusieurs choses qu’on peut vérifier. L’âge de la maison, poser des questions sur d’éventuelles autres rénovations, combien de propriétaires différents y a-t-il eu, et évidemment faire une inspection visuelle sur place. Nous étions au fait des exigences de la municipalité, que nous avons pu évaluer dans la première soumission. De ce fait, nous avions planifié de laisser toute la plomberie de la salle de bains à l’étage au même endroit, question de limiter les coûts... sans savoir que la plomberie ne respectait pas les exigences de la Ville. J’avoue avoir été surpris d’être obligé de changer la partie du drain jusqu’au toit pour répondre aux exigences. Nous devons en tout temps, au moment de faire les travaux, respecter les normes en vigueur, sans aucune exception. Que ce soit en plomberie ou pour toute autre norme de construction. C’est dans l’intérêt de nos clients et le nôtre.

Les conseils de Stéphanie

Il est important de comprendre et de déterminer dès le début la différence entre un extra et un imprévu avec votre entrepreneur. Si vous demandez des travaux en plus, il est évident que ça coûtera plus cher. Dans le cas présent, il était difficile d’évaluer entièrement les coûts d’une remise en ordre complète de la plomberie afin de répondre aux exigences de la municipalité. Il faut nuancer les extras des imprévus demandés par votre entrepreneur. Personne n’a le pouvoir de voir derrière un revêtement de gypse si un vice de construction s’y cache.

En revanche, s’il n’y a pas apparence de complications et que l’entrepreneur a mal évalué son temps d’exécution des travaux, par exemple, et qu’il vous demande de débourser plus d’argent, c’est à ce moment que peut s’installer un abus de confiance.

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Des clients satisfaits !

La suite

Avez-vous l’intention de rester encore longtemps dans votre maison ?

Caroline : C’est notre maison pour toujours. Il reste encore beaucoup de travaux à faire qui devront attendre un peu plus longtemps pour qu’on se remette sur nos pieds financièrement. Mais nous n’avons pas de regrets, nous avons été bien conseillés et le projet est un succès.