Converti en habitation unifamiliale, ce duplex datant de 1923, situé dans une rue patrimoniale du quartier Villeray, à Montréal, multiplie les effets de grandeur et bénéficie d’une lumière naturelle inattendue. Histoire d’une transformation réussie grâce à une bonne planification.
Karim Guirguis et Olivier Nadeau rêvaient de réaliser un projet de rénovation et d’avoir un espace extérieur privé. Mais le couple voulait rester dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension.
« Ce duplex se trouvait à trois coins de rue de notre condo. Il était occupé par deux logements et il y avait eu très peu de rénovations », raconte Olivier Nadeau, qui est directeur principal pour Desjardins. La vente s’est faite rapidement en septembre 2020 parce qu’ils voyaient là une belle occasion de concrétiser leur projet.
Ils ont demandé à l’architecte Marc Labrèque, de la firme KIVA, et à la designer d’intérieur Pascale Nakhlé d’orchestrer les travaux. « On avait l’autorisation de convertir les appartements en unifamiliale parce que la façade ne dépassait pas 6 m de longueur. Au-delà, c’est interdit dans ce quartier », explique cette dernière.
L’importance de bien planifier
La planification a duré six mois après la signature chez le notaire. Les travaux ont donc commencé en mars 2021. Selon Pascale Nakhlé, il est très important qu’il y ait une chaîne d’intervenants et de professionnels spécialisés et d’établir un plan précis pour coordonner leurs tâches, surtout dans le cadre d’un projet d’une telle envergure. « Par exemple, l’architecte a travaillé sur le dossier des permis, l’ingénieur en bâtiment a fait l’étude des charges, chacun doit transmettre l’information au suivant et on a commencé à détailler l’aménagement après les approbations. »
Très impliqués dans le projet, les maîtres des lieux ont vite compris la nécessité de ne rien précipiter pour tout mettre en place afin que le calendrier soit respecté. « Il ne faut pas négliger non plus les délais de livraison des matériaux, parce qu’il peut y avoir des problèmes d’approvisionnement. C’est d’autant plus important de bien planifier avant le début d’un chantier, parce qu’une fois commencé, c’est le chaos ! Tout doit bien s’enchaîner de la démolition jusqu’aux finitions », assure Olivier Nadeau.
Un concept original
En façade avant, les fenêtres ont pu être changées sans être agrandies, mais les propriétaires ont eu l’autorisation d’installer des baies vitrées sur les deux niveaux à l’arrière de la maison. L’abondante lumière inondant le second étage a incité la designer et ses clients à y organiser les espaces communs au lieu de les aménager de façon plus formelle au niveau inférieur. « Le bureau, la suite privée, la salle de bains et la salle de lavage sont en bas, puis l’aire ouverte avec la cuisine ainsi qu’une salle d’eau se trouvent en haut », note Pascale Nakhlé.
La superficie totale est de 1600 pi2, mais ça paraît plus grand parce que c’est complètement optimisé.
Pascale Nakhlé, designer d’intérieur
En effet, l’escalier a été déplacé afin de libérer de la place et un placard intégré fait office de garde-corps. Tous les rangements sont d’ailleurs conçus sur mesure et vont jusqu’au plafond, ce qui accentue l’impression de grandeur. Elle a également opté pour des portes coulissantes partout, afin de dégager la circulation.
Atmosphère feutrée en bas
Karim Guirguis, qui est directeur régional pour le Canada de Cosentino, désirait une ambiance enveloppante. « On privilégie souvent un blanc éclatant sur les murs pour agrandir et donner plus de clarté, mais Karim a suggéré un blanc cassé moins froid au fini assez mat pour que ce soit feutré », précise la designer. « On a aussi choisi un ton anthracite chaleureux et des éclairages blanc chaud équipés de gradateurs pour tamiser la lumière. Ça apporte de la douceur », remarque le copropriétaire.
Le plancher de chêne blanc renforce la chaleur. Noble et intemporel, ce bois posé en lamelles parallèles au premier étage est installé en chevrons au second.
Chaque détail fait une différence, tant d’un point de vue esthétique qu’ergonomique. Il faut comprendre le mode de vie des clients et composer avec les goûts et la personnalité de chacun pour qu’ils se sentent bien dans leur maison tout en les poussant un peu hors de leur zone de confort.
Pascale Nakhlé, designer d’intérieur
Effet wow ! en haut
Ultra lumineux, l’étage supérieur crée la surprise. La majestueuse cuisine aux nuances café et chocolat est habitée de deux îlots qui contrastent avec le tableau naturel extérieur. Elle s’inscrit face à l’immense baie vitrée pour former un espace unique et audacieux, où la fonctionnalité et la convivialité se rejoignent. Les comptoirs et les dosserets au fini mat marient différentes textures à la demande de Karim Guirguis, qui a aussi eu l’idée d’appliquer une murale pour relier la salle à manger au salon.
« Ça fait un an qu’on a emménagé et on a apprivoisé la maison au fil des saisons. Ce qui m’a le plus surpris, c’est qu’en construction, plus le projet avance, moins il y a de certitude, mais quand les murs sont fermés et qu’on arrive aux finitions, le rêve est devenu réalité », dit Olivier Nadeaur.
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