« La famille Ross recevait de la famille d’Angleterre dans ce manoir, dit Robert Thibert, son propriétaire. Même la reine est venue y prendre un thé lors de l’ouverture des écluses de Beauharnois. Plus tard, la résidence est devenue une maison de retraite pour des prêtres. »
Bien difficile de vérifier les dires du propriétaire, mais il est vrai que son manoir en pierres datant de 1895 ne manque pas d’anecdotes historiques. La Ville de Léry estime que cette propriété — située au 140, avenue du Manoir, près de Châteauguay — a une valeur patrimoniale « exceptionnelle ». À cause de son architecture, de sa valeur de conservation, de sa position géographique et de sa valeur historique.
Bâti au bord du lac Saint-Louis, le manoir a été la résidence d’été de l’homme d’affaires montréalais William Gillies Ross (1863-1929), dont le père, Philip Simpson Ross, détenait la maison juste à côté (aujourd’hui, au numéro 150 de la même rue). Selon des documents de la municipalité, William Gillies Ross y organisait « chaque année, à partir de 1907, des compétitions de curling, hockey et golf avec ses quatre frères », dont l’un, Philip Dansken Ross (journaliste puis éditeur du Montreal Star), s’est distingué dans les domaines du golf, du football et du hockey. Il a notamment mené l’équipe de football de McGill qui a vaincu celle de Harvard en 1878, lors du premier match international entre deux équipes de football canadienne et américaine.
Robert Thibert a acheté le manoir blotti dans un parc de 154 632 pi2 (14 366 m2) en 1981. « On voulait une maison au bord de l’eau, et c’est vraiment beau et tranquille dans ce coin », dit-il. Pendant une dizaine d’années, la demeure de 539 m2 a eu deux fonctions : loger sa famille de trois enfants et abriter les bureaux de son commerce de distribution d’accessoires d’automobiles. Les enfants étant partis et l’entreprise de 500 employés se développant ailleurs, le manoir est devenu trop grand pour lui et son épouse, Guylaine Robert.
La grande maison a aussi eu une autre fonction, celle de servir de lieu de tournage, en raison notamment de son très beau hall d’entrée.
« Pour des films américains et pour des téléséries québécoises, comme Les jeunes loups ou encore C’est comme ça que je t’aime, il y a un an et demi », dit Mme Robert, qui pense que la propriété sera parfaite pour une grande famille ou pour y tenir une auberge.
La propriété comprend en effet six chambres et autant de salles de bain. Et un troisième étage, très grand, qui pourrait être transformé en loft ou en plusieurs autres chambres. Les pièces principales ont un plancher en chêne d’origine et rutilant. « Il a toujours été bien entretenu, dit Mme Robert. C’est un bois très dur qui permet de marcher avec nos souliers en tout temps. »
La maison comprend également six foyers au bois. « C’est agréable l’hiver, dit M. Thibert. On en a même un dans notre chambre. » Même si la demeure est en zone inondable, le couple n’a jamais connu d’inondation sur la propriété recouverte de très nombreux arbres, notamment une soixantaine de pommiers, poiriers et pruniers. « Au printemps, quand ils sont en fleurs, c’est très beau », dit le propriétaire.
Robert Thibert et Guylaine Robert disent n’avoir passé que du bon temps sur leur domaine. « L’hiver, on faisait des patinoires pour les enfants sur le lac, dit M. Thibert. Et encore aujourd’hui, des gens vont y pêcher en faisant des chemins sur le lac gelé pour leur auto. L’été, on a la piscine et le terrain de tennis refait l’an dernier. Il y a une petite île en face de la propriété. Les enfants s’y rendaient à la nage et parfois ils couchaient sur l’île ! » « Le lac est très baignable, l’eau y est très claire », ajoute Mme Robert.
Allez-vous regretter votre maison ? a-t-on demandé au couple. « Tout le monde nous dit ça, mais elle est devenue beaucoup trop grande », dit Guylaine Robert. « Depuis deux ans et demi, ma femme a cherché une autre maison à Léry, et le jour où elle l’a trouvée, belle, propre et avec un beau terrain, on l’a achetée l’après-midi même ! Elle est meublée et toute prête. On l’occupera quand on aura vendu celle-ci ! »
La propriété en bref
Prix demandé : 6 400 000 $
Année de construction : 1895
Pièces : 21 pièces, dont 6 chambres et 6 salles de bain
Superficie habitable : 539 m2
Évaluation municipale : 3 738 500 $ (2018)
Impôt foncier : 21 329 $ (2022)
Taxe scolaire : 3796 $ (2021)
Hydro-Québec : environ 6080 $ par an
Courtière : Nathalie Lauzon, RE/MAX FUTUR
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