Ce n’est pas la maison de banlieue typique. Loin de la rue, à l’abri des regards, un toit en pentes inversées et pas de sous-sol de surcroît ! Conçue par son propriétaire, architecte de profession, au début des années 2000, cette demeure encapsule le rêve d’une famille urbaine qui a troqué (temporairement) la ville contre la banlieue.
Christian Bisson, sa conjointe et leurs deux enfants (ils en ont aujourd’hui trois) habitaient un triplex montréalais lorsque l’appel de la banlieue et de ses cours verdoyantes s’est fait entendre. Ces deux natifs de la banlieue nord ont déniché un terrain à Rosemère, au sud de l’autoroute 640, avec un joli bois à l’arrière fréquenté par les oiseaux, les marmottes, les renards et les lapins.
« Rosemère est une belle ville, c’est une ville qui répond à la vraie définition de la banlieue, remarque Christian Bisson. Il y a des arbres pour vrai. Tu es comme entre la campagne et la ville. »
Intérieur chaleureux
Sur ce terrain béni par l’absence de voisins à l’arrière, ils ont posé la maison de leurs rêves. Une résidence résolument moderne pour une époque où l’architecture contemporaine au Québec ne bénéficiait pas du rayonnement qu’il a aujourd’hui. Mais une résidence qui s’éloigne aussi des intérieurs minimalistes d’un blanc immaculé. Leur intérieur à eux, avaient-ils décidé, serait chaleureux.
Un désir qui s’est exprimé par les poutres de structure en sapin de Douglas apparentes, par le cèdre et l’érable de l’escalier et de la passerelle ainsi que par l’ardoise qui recouvre le long manteau de cheminée et une partie du plancher du rez-de-chaussée.
Les matériaux naturels et les matériaux bruts exposés, pour moi, ça a toujours été garant d’une pérennité de genre. Je pense que ça fonctionne parce que je regarde la maison aujourd’hui et je me dis qu’elle est intemporelle et qu’elle a bien vieilli.
Christian Bisson, propriétaire et architecte
« Ce qui m’inspirait beaucoup dans le temps, c’est l’architecture de la côte Ouest, ajoute celui qui est plutôt spécialisé en architecture institutionnelle. La Californie, l’État de Washington et la Colombie-Britannique, ils étaient assez dominants en architecture. » À cette esthétique du Pacifique, pour sa première maison-signature, il a marié celle de Rosemère. « À Rosemère, le clin de cèdre est assez utilisé. L’horizontalité, les maisons un peu à la Frank Lloyd Wright, la présence de grands foyers, les faibles pentes de toit aussi, mais je les ai exprimées par des volumes où elles rentrent vers l’intérieur plutôt que de sortir vers l’extérieur. »
« Les gens du quartier ne nous le disent pas directement, mais on sait qu’elle plaît ou elle déplaît ! »
Pour s’éloigner de la rue de Rosemère, qui est passante aux heures de pointe, les propriétaires ont posé leur maison en retrait et opté pour une façade peu fenestrée. C’est plutôt vers la cour que les ouvertures se déploient permettant aux habitants d’être en relation avec l’extérieur. Une volonté qui les a aussi amenés à renoncer au sacro-saint sous-sol, une décision compensée par l’aménagement d’une salle de jeux au rez-de-chaussée. « On voulait être en rapport avec le sol. Je n’avais pas envie d’avoir une maison qui soit surélevée par rapport à son terrain. » Un choix qu’ils n’ont jamais regretté malgré les doléances qui ont émané de leurs enfants une fois devenus adolescents.
Beaucoup d’espace
Ceux-ci bénéficient néanmoins d’une certaine intimité puisqu’ils logent dans une aile qui leur est propre à l’étage. La chambre des parents en est séparée par une passerelle. En 2012, une quatrième chambre a d’ailleurs été ajoutée à l’étage, permettant l’aménagement d’un bureau dans celle du rez-de-chaussée.
Aujourd’hui, ça fait beaucoup d’espace pour une famille dont les enfants ont partiellement quitté le nid et c’est ce qui les amène à quitter non seulement cette maison, mais aussi Rosemère, pour revenir à Montréal. « On est restés quand même attachés à la vie en ville », dit Christian Bisson. « Ici, il y a de petits commerces, mais il faut toujours que tu prennes ton auto, ajoute sa conjointe. Il y a des paradoxes là-dedans : c’est très vert, mais tu as besoin de ton auto [sauf pour la gare de train, située à une quinzaine de minutes à pied]. »
« On a bien aimé vivre ici, ajoute-t-elle. On est vraiment privilégiés d’avoir pu conceptualiser notre maison. Et franchement, on n’a pas beaucoup de défauts à lui dire ! » Cette chance, ils l’auront aussi pour leur prochain projet qui est en cours et dans lequel ils devraient emménager à la fin de l’année.
Consultez la fiche de la propriétéLa propriété en bref
Prix demandé : 1 499 000 $
Année de construction : 2004
Superficie du terrain : 17 872 pi2
Évaluation municipale (2022) : 607 700 $
Impôt foncier (2022) : 3749 $
Taxe scolaire (2022) : 590 $
Description : Treize pièces sur deux niveaux dont une vaste aire ouverte au rez-de-chaussée avec un foyer double face, cinq chambres, deux salles de bains et une salle d’eau, une salle de jeux et un vestibule ; garage simple largeur et piscine creusée.
Courtiers : Serge Rivet et Hélène Bergevin, RE/MAX Crystal S. R.