De Rimouski à Fermont en passant par Kamouraska, La Tuque et bien d’autres municipalités, Mariloup Wolfe a documenté le déménagement en région d’une vingtaine de familles pour l’émission Le grand move. Cette semaine, elle a lancé un guide inspiré de la série. La Presse a demandé à l’animatrice ainsi qu’à des participants de la deuxième saison, actuellement diffusée sur Canal Vie, des conseils pour réussir son « grand move ».

Ne pas se laisser freiner par la peur

Le projet de déménager en région vous habite depuis quelque temps ? « Osez », vous encourage Mariloup Wolfe. « Chacun déménage pour des raisons différentes, c’est certain. Il y a quand même des choses qui se recoupent. Une chose qui m’a sauté aux yeux dans mes rencontres, c’est la qualité de vie, le temps que les gens retrouvent », raconte l’animatrice. Elle a d’ailleurs remarqué que tous les participants de l’émission semblaient plus épanouis lorsqu’elle retournait les visiter une fois qu’ils étaient installés dans leur nouvelle région. Et puis, si, finalement, on regrette sa décision, il y a toujours moyen de vendre sa maison et de redéménager, soutient-elle. « Il ne faut pas avoir peur. On peut revenir en arrière. »

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Mariloup Wolfe admet qu’il faut être prêt quand on décide de faire le grand saut.

S’embarquer dans le projet à 100 %

Dans Le petit guide du grand move, Mariloup Wolfe parle brièvement de sa propre expérience. Dans la vingtaine, elle est partie de Montréal pour les Laurentides, où elle a vécu pendant 12 ans. « Mon grand move n’a pas complètement été réussi parce que je n’ai pas tout quitté. Je constate que les grands moves qui fonctionnent mieux, c’est quand tu décides de tout changer. […] Moi, je revenais travailler à Montréal tous les jours. C’est comme si je passais ma vie dans ma voiture. » Regrette-t-elle ses années à Sainte-Anne-des-Lacs ? Pas du tout. « Vivre en région a été une belle étape de ma vie. Celle où mes enfants étaient tout petits, où ils avaient un grand terrain pour jouer dehors, où on profitait du silence, de l’espace, de l’isolement, du bord de l’eau. J’ai aimé plusieurs aspects de cette période… J’ai même découvert que j’adorais tondre le gazon ! », raconte-t-elle dans le livre qui contient des photos splendides du Québec.

PHOTO FOURNIE PAR CANAL VIE

Nicole Girard et Marc Lacroix ont déménagé à Laterrière, près de Saguenay.

Ne pas précipiter les choses

Le guide renferme aussi des témoignages de participants de l’émission Le grand move. Nicole Girard et Marc Lacroix, qui ont quitté la banlieue nord de Montréal pour Laterrière, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, conseillent de « ne pas trop se presser pour acheter une maison, mais plutôt d’attendre celle qui correspond le plus possible à ses besoins ». Avant de se lancer dans le projet, le couple avait dressé la liste de tous les éléments essentiels que devait avoir leur quartier d’adoption. « Toutes les petites cases devaient être cochées », illustre Marc Lacroix. Ces amoureux de plein air souhaitaient notamment avoir facilement accès à une rivière. « On avait vraiment ciblé une rue, se souvient-il. On regardait souvent s’il y avait des maisons à vendre sur cette rue-là. » Si c’était à refaire, le couple attendrait peut-être un plus longtemps avant d’acheter, puisque sa demeure ne correspond pas tout à fait à ce qu’il aurait voulu. Malgré tout, Nicole Girard et son conjoint sont heureux de leur déménagement. « J’adore la région », confie-t-elle.

PHOTO FOURNIE PAR CANAL VIE

Louis-Philippe Genest et Yvan Tremblay-Morneau, sur la grève à Rimouski

S’adapter au rythme de vie

Un aussi grand chamboulement vient avec une période d’adaptation. Louis-Philippe Genest, qui est déménagé à Rimouski en juin 2021 avec son conjoint, Yvan Tremblay-Morneau, peut en témoigner. « Les gens sont très chaleureux ici. Ils sont beaucoup plus relax, ils sont moins stressés qu’en ville », a-t-il constaté. Cette différence a des répercussions sur son travail de courtier immobilier. « Je fais le même métier que je faisais avant à Montréal, mais ce ne sont pas les mêmes méthodes de travail et ce n’est pas le même rythme non plus. J’ai dû calmer mes attentes parce qu’elles étaient très élevées. » Ce n’est toutefois pas une mauvaise chose, s’empresse-t-il d’ajouter. Avec la surchauffe immobilière actuelle dans la métropole, Louis-Philippe Genest confie : « Mon métier me rendait un peu fou à Montréal. »

S’engager dans sa communauté

Ce dernier conseil ne vient pas de Mariloup Wolfe, mais de tous les intervenants qu’elle a rencontrés dans le cadre de son émission, tient-elle à préciser. La clé du succès pour la réussite de son déménagement en région est de s’intégrer dans sa communauté. Comment ? En participant aux activités qui y sont proposées, en faisant du bénévolat, en prenant les devants pour faire de nouvelles rencontres, donne comme exemples Mariloup Wolfe. Elle pense entre autres à une famille de la deuxième saison qui est déménagée à Fermont. « C’est clair que la mère va réussir son grand move, parce qu’elle est partout. […] En deux mois, elle était déjà plus active que bien des gens qui habitent là-bas. » C’est la meilleure façon de développer un sentiment d’appartenance à la région, observe l’animatrice. « Si tu déménages et que tu n’arrives jamais à avoir un sentiment d’appartenance, tu vas toujours vouloir être ailleurs ou revenir en arrière. C’est là que tu ne réussis pas ton grand move. »

Le grand move, les lundis à 19 h 30, sur Canal Vie. Des épisodes sont aussi offerts à Noovo.ca.

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Le petit guide du grand move

Le petit guide du grand move

Éditions Cardinal

192 pages