Après avoir acheté chacun leur maison à L’Isle-aux-Coudres, ils vivent maintenant sous le même toit

Il y a des histoires de déménagement qui se terminent parfois par des histoires… d’amour. Parlez-en à Étienne Tremblay, 74 ans, et à Suzelle Tremblay, 63 ans. Au printemps 2020, en pleine pandémie, ils ont emménagé dans leur maison respective de L’Isle-aux-Coudres. Ils vivent maintenant sous le même toit. Un mariage était même prévu cet été. Récit.

C’est bien la dernière chose à laquelle Étienne Tremblay s’attendait : tomber amoureux de sa nouvelle voisine, peu de temps après avoir vidé ses boîtes et disposé ses meubles dans sa propriété du chemin des Coudriers.

Étienne était passé chez le notaire à la mi-avril ; Suzelle Tremblay s’était vu remettre les clés de sa maison en mai.

J’étais heureux d’aller vivre à L’Isle-aux-Coudres. Si on m’avait dit que j’allais y rencontrer la femme de ma vie, je ne l’aurais pas cru !

Étienne Tremblay

Tout s’est passé très vite. À la vitesse de l’éclair. Un jour de mai, alors qu’il se trouvait chez lui, la voisine d’en face a cogné à la porte. Elle tenait une bouteille de vin et affichait son plus beau sourire.

« Il avait ramassé des feuilles [mortes] sur mon terrain, avec des voisins, raconte Suzelle, après coup. La bouteille de vin, c’était une façon de lui dire merci pour son aide. »

Coup de foudre

La foudre venait de frapper.

« Au début, à cause de la COVID-19, se remémore-t-elle, on jasait de loin. On s’envoyait des messages sur nos ordinateurs. Puis, on a commencé à se fréquenter plus sérieusement. »

Sept mois plus tard, Suzelle avait déjà vendu sa maison. Elle venait de traverser la rue pour aller habiter à la même adresse qu’Étienne !

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Suzelle Tremblay et Étienne Tremblay

« Tout s’est fait naturellement, résume-t-elle, amusée. D’un commun accord, on avait convenu que la meilleure chose à faire, c’était de vendre ma maison. Il faut dire que celle d’Étienne était beaucoup plus vaste, avec un accès au fleuve Saint-Laurent. »

Elle ajoute : « Ç’a été une vente rapide. J’ai eu une visite et une offre d’achat. Ça s’est réglé comme ça. Je n’ai pas fait de profit, mais je n’ai pas perdu d’argent. »

Jusque-là, Étienne Tremblay se considérait comme un « vieux garçon », avec ses habitudes. « Ça faisait un bon moment que je vivais seul, dit-il. Il faut croire que le hasard fait bien les choses. »

De son propre aveu, il n’a pas hésité un seul instant avant de proposer à la femme qui partage aujourd’hui son quotidien de venir s’installer dans sa maison, devenue leur maison à tous les deux. « On se respecte, on a nos points forts. On forme une belle équipe. » Et sa douce d’en rajouter une couche : « C’est vrai que ç’a été le coup de foudre. On est vraiment faits pour vivre ensemble ! »

Une maison transformée

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le couple a investi dans des rénovations.

Ce travail d’équipe a fait en sorte que la propriété d’Étienne est méconnaissable depuis l’arrivée de sa conjointe.

« Si vous voyiez tout ce qu’on a fait depuis qu’on est ensemble, s’enthousiasme Suzelle. On a repeint la maison – c’est elle qui a choisi les couleurs, avec l’accord d’Étienne –, changé les portes, les fenêtres, refait le patio et les plates-bandes. »

La maison manquait d’amour, ses anciens propriétaires n’y avaient pas prêté beaucoup d’attention. On lui a donné tout un cachet !

Suzelle Tremblay

Ce que confirme Étienne, très satisfait du résultat final. « On a dépensé beaucoup d’argent dans les rénovations. On a presque une maison neuve, se félicite-t-il. Cette propriété vaut maintenant dans les 450 000 $ à 500 000 $. »

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Le terrain, de 44 000 pi2, a 300 pi de largeur au bord de l’eau.

Il ne manque pas de préciser qu’elle est située sur un grand terrain de 44 000 pi2, « un terrain de 300 pi de largeur qui va jusqu’à marée basse ».

« C’est la seule place à L’Isle qu’on peut avoir ça, la mer », souligne le septuagénaire, qui a longtemps travaillé dans les équipements lourds à Sept-Îles et à Saint-Augustin-de-Desmaures.

Une maison rassembleuse

En raison des règles sanitaires, les deux amoureux n’ont pas eu l’occasion de faire vibrer leur maison au rythme des rencontres familiales, le couple ayant cinq grands enfants, toutes des filles, des petits-enfants et des arrière-petits-enfants !

« Tout notre monde est heureux pour nous, pour notre bonheur », disent-ils avec émotion.

Suzelle et Étienne avaient même prévu convoler en justes noces hier. « À cause du virus, on a décidé de reporter ça à l’été prochain. Ce sera le 12 juin 2022. On attend 60 invités ! »

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Suzelle Tremblay et Étienne Tremblay profitent tous les jours de la vue sur le fleuve.

D’ici là, le couple aura tout le temps de profiter de la vie, de sa nouvelle vie.

« On a tout, on ne manque de rien. On a une belle propriété, on est bien ensemble ; on fait des balades [dans la Mustang décapotable de Suzelle]. On a notre caravane à sellette et notre camion pour la tirer. »

Nul besoin de leur demander s’ils regrettent d’avoir tout laissé derrière eux, à Québec, pour couler des jours tranquilles, leur cour donnant sur le fleuve…

Pas facile, déménager en temps de COVID-19…

« Mon auto était pleine de bagages. Je venais de vider ma maison de Québec. Une chance, le policier a compris que j’étais en train de déménager ! »

Suzelle Tremblay en rit encore.

En mai 2020, elle a dû franchir un barrage à la hauteur de Saint-Tite-des-Caps pour se rendre à L’Isle-aux-Coudres, où se trouve sa nouvelle propriété (acquise bien avant le début de la pandémie, avant que le marché explose).

« Le printemps dernier, il y avait des restrictions, rappelle-t-elle. On n’avait pas le droit de voyager entre deux régions. J’avais un papier du notaire attestant que j’avais le droit de voyager. »

Une fois le barrage franchi, avec l’aval du policier, elle a pris la traverse de Saint-Joseph-de-la-Rive. Une nouvelle vie l’attendait…

« En réalité, je suis de retour chez moi, là où j’ai grandi », souligne la jeune retraitée, qui a travaillé dans les services de garde dans la région de Québec.

Vider ses boîtes seule

Même si tout s’est bien déroulé, Suzelle ne cache pas que le contexte de déménagement en pleine pandémie n’était pas l’idéal.

« J’ai vidé mes boîtes sans l’aide de personne, dit-elle sans se plaindre. Mes meubles sont arrivés plus tard, et j’ai dû faire du camping pendant quelques semaines. Au moins, ça m’a donné le temps de repeindre les murs de la maison. »

Une bien belle histoire de vente de propriété réussie, dirait la courtière immobilière Nicole Turcot, de Via Capitale, qui a accompagné les acheteurs en compagnie du courtier Gilles Dufour, de la même entreprise.

« Je les appelle les “amoureux de L’Isle-aux-Coudres”. C’est beau de les voir ensemble, tous les deux. »