Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.
Convertir un espace semi-commercial en maison unifamiliale, dans un secteur patrimonial de surcroît, comporte des défis, mais a aussi ses avantages. C’est le projet que viennent de terminer deux jeunes entrepreneurs montréalais, qui ont grandi à deux rues de la propriété qu’ils ont entièrement rénovée, dans le quartier Ahuntsic à Montréal.
Pendant plusieurs décennies, ce bâtiment situé sur le boulevard Gouin a abrité un cordonnier. Un bûcheron beauceron arrivé à Montréal dans les années 30 a fait construire, en 1949, ce duplex à côté de sa maison. Le bâtiment abritait son commerce, La maison du cordonnier, et un logement au deuxième étage, qu’il a habité jusqu’à sa mort en 1997. Victime de son succès, l’entreprise, qui s’était tournée vers l’équipement de sécurité, a dû déménager dans un secteur plus industriel.
Le local commercial a par la suite abrité notamment un café, une brocante et un magasin de jeux de société jusqu’à ce que les frères Olivier et Simon Tremblay-Laliberté s’en portent acquéreurs au printemps dernier, dans le but d’en faire un flip, soit de le rénover pour le revendre.
« On ne fait pas les choses à moitié, assure Olivier Tremblay-Laliberté. Les gens ont souvent une mauvaise perception des flips, mais on essaie d’aller à l’encontre de ça et de faire des maisons qui sont agréables et bien pensées, pas seulement dans un but économique. »
On est fiers du résultat final. On va continuer de passer devant en allant chez nos parents, on va voir les gens vivre dedans et on va être contents que ce soit un projet qu’on a réalisé.
Olivier Tremblay-Laliberté
Après ses études en gestion, Olivier s’est joint l’an dernier à son frère, entrepreneur général depuis huit ans. Ils en sont à leur troisième flip. « Une maison sur Gouin, pour nous, c’était un peu un idéal de projet », remarque Olivier Tremblay-Laliberté. Précisons que le boulevard Gouin n’a pas l’ampleur que son nom évoque, surtout à la hauteur de l’ancien village du Sault-au-Récollet, où il est composé d’une voie à sens unique, bordée d’une piste cyclable. Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation est situé à seulement quelques pas derrière.
« C’est un quartier très familial et on voulait faire une maison qui allait être le fun pour une famille avec l’aire de vie ouverte au rez-de-chaussée, les quatre chambres à l’étage et deux salles de bains », souligne l’entrepreneur.
Défis
Le changement de vocation de l’espace a certes présenté quelques défis d’aménagement.
L’espace ouvert de 915 pi2 au rez-de-chaussée, sans colonnes, est un cadeau du ciel en cette époque où règne l’aire ouverte. Mais comment conjuguer avec les poutres en acier et l’importante fenestration qui donne sur la rue ? Les poutres en acier ont été recouvertes de bois, peint en gris, de façon à en conserver le cachet tout en s’éloignant d’un look trop industriel. Pour créer un peu d’intimité, un mur a été ajouté pour diviser le vestibule, avec une ouverture tout en haut pour laisser passer la lumière, une idée de la designer Catherine C. Léveillé, qui a contribué à l’aménagement de l’espace.
Mais le principal défi de ce projet a été de respecter les règles qui régissent le site patrimonial de l’ancien village du Sault-au-Récollet dans lequel il s’inscrit. Bien que l’ancien duplex date de 1949 et qu’il n’ait pas de valeur patrimoniale particulière, il est entouré de plusieurs bâtiments construits entre le XVIIIe siècle et la fin du XXe siècle, dont la maison du Pressoir, située juste derrière la propriété.
Par conséquent, toute modification à l’enveloppe extérieure d’un édifice qui se trouve dans ce secteur doit faire l’objet de l’approbation du Conseil du patrimoine de Montréal d’Ahuntsic-Cartierville. Les entrepreneurs ont dû par exemple trouver des fenêtres et des luminaires qui se rapprochaient le plus des photos d’époque qu’ils détenaient.
« Le bâtiment était très différent de ce qu’on voit en ce moment, observe Olivier Tremblay-Laliberté. On a pu voir qu’il y avait du potentiel, mais on partait de quelque chose qui était vraiment affreux, et on voulait amener un projet qui allait pouvoir mieux s’intégrer au secteur. » Un secteur qu’il affectionne particulièrement. « Ahuntsic, c’est un quartier un peu méconnu de Montréal, de par son éloignement du centre-ville. Mais en termes de qualité de vie, c’est dur à battre. Les parcs, la verdure, la vie familiale. Avant, le boulevard Gouin, c’était un lieu de villégiature. Tu sens encore ce feeling-là. D’avoir accès à du ski de fond dans le parc de l’Île-de-la-Visitation à deux coins de rue, c’est assez particulier pour une ville comme Montréal. »
La propriété en bref
Prix demandé : 819 000 $
Année de construction : 1949
Superficie du bâtiment : 1831,26 pi2
Superficie du terrain : 3683 pi2
Évaluation municipale (2019) : 405 100 $
Impôt foncier (2019) : 2801 $
Taxe scolaire (2019) : 453 $
Inclusions : Une aire de vie ouverte, avec salle d’eau, a été aménagée au rez-de-chaussée. À l’étage, on retrouve quatre chambres et deux salles de bains. Sous-sol partiellement fini d’une hauteur d’un peu plus de 6 pi. Cour privée avec terrasse.
Courtier : Jean-François Léveillé, RE/MAX du Cartier
Consultez la fiche de la propriété : https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~ahuntsic-cartierville-montreal/17228795