Maude Rondeau n’a pas mijoté longtemps ce projet de boutique. « Moi, faut que ce soit efficace, plaisante-t-elle. J’ai trouvé mon local, j’ai pris mes clés, pis boum ! » Un mois plus tard, LA Luminaire Authentik voyait le jour dans le quartier Saint-Henri, à Montréal. On y offre des luminaires artisanaux et personnalisés, parfaits pour un nouveau décor !

Cette décision a été prise rapidement, mais elle n’en était pas moins réfléchie, pour ne pas dire éclairée. Depuis son ouverture en 2015, Luminaire Authentik a connu une expansion rapide : d’un garage de Bromont, où la propriétaire avait installé l’atelier de fabrication à côté de son domicile, elle a rapidement migré dans plus grand à West Brome. Elle s’apprête maintenant à quadrupler sa superficie de production à Cowansville.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Ce projet a une double vocation : du vendredi au samedi, LA accueille une clientèle de particuliers et se transforme en salle de montre ; le reste de la semaine, elle est investie par des professionnels du design, à qui elle offre un espace-bureau.

La demande est là. « Je crois qu’on frappe dans le mille en proposant à notre clientèle un produit local et une expérience », observe Maude Rondeau. Ouvrir une salle de montre à Montréal était une suite logique.

Tout au fond de la boutique, une cinquantaine de modèles d’abat-jour et tout autant de pièces de quincaillerie sont en démonstration sur une étagère. Le visiteur est invité à y choisir les composants de sa lampe et à visualiser le résultat sur une plateforme 3D, avant qu’elle soit montée pour lui dans la palette de couleurs sélectionnée.

« L’expérience est déjà proposée en ligne, mais il faut toucher et voir, explique-t-elle. Je ne pouvais l’offrir à distance. » En ouvrant une boutique en milieu urbain, Maude Rondeau se rapproche de sa clientèle, mais aussi du « talent » en s’adjoignant une équipe qui peut travailler de pair avec les designers et architectes locaux.

Ce projet a une double vocation : du vendredi au samedi, LA accueille une clientèle de particuliers et se transforme en salle d’exposition ; le reste de la semaine, elle est investie par des professionnels du design, à qui elle offre un espace-bureau pour travailler en solo, rencontrer des clients ou plancher sur des projets de plus grande envergure. Ces dernières années, l’entreprise a collaboré au design de plusieurs établissements, dont les hôtels William Gray et Fairmont Le Reine Elizabeth, le restaurant Chez L’Épicier et le Musée de beaux-arts de Montréal. Son style et son approche charment.

Le design accessible

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Plateforme 3D permettant de visualiser les créations. L’espace est éclairé par un suspension Dune LA08, 420 $.

« Pour moi, l’éclairage, c’est ce qui fait la chaleur et l’ambiance d’un décor. C’est ce qui ferme la boucle », soutient la dynamique entrepreneure qui a travaillé en mise en marché de la mode pendant 13 ans, avant d’amorcer un virage professionnel et personnel il y a 6 ans. « J’étais éteinte. Il y a des fils qui ne se connectaient pas », dit-elle dans un langage imagé qui témoigne de sa vocation. À 33 ans, elle a trouvé une façon bien concrète de « rallumer » sa flamme en déménageant dans les Cantons-de-l’Est et en changeant de métier.

J’ai toujours eu un intérêt pour les luminaires. Je trouvais que ce qui était beau était hors de prix ou bien que c’était du bas de gamme qu’on voit partout.

Maude Rondeau

En s’intéressant à la production des luminaires, elle a fait la rencontre de Pierre Gagné, un ingénieur qui en fabrique, et lui a proposé un échange de services : il lui montre le b.a.-ba de la confection et elle s’occupe de sa mise en marché et de l’image de marque. Marché conclu : LA a trouvé sa niche dans l’unique et l’abordable.

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Dans la matériauthèque, les clients sont invités à choisir les pièces afin de composer leur luminaire.

La collaboration du tandem a duré six mois, au bout desquels Maude Rondeau a repris les rênes de l’entreprise et foncé. « Je dirais que je ne m’arrête pas à la peur, parce que c’est ce qui freine les rêves. Le fameux proverbe qui dit : qui ne risque rien n’a rien, c’est vrai ! », lance-t-elle.

Le succès de LA, non sans lui donner un certain vertige, n’a pas fini de se déployer. Dans un an, une deuxième boutique devrait ouvrir à Toronto. Elle prévoit aussi étoffer sa matériauthèque, renouveler les collections toutes les deux saisons et mettre de l’avant des collections capsules, comme Blad issue d’une collaboration avec les designers Blazysgérard.

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Le client peut sélectionner les couleurs de son luminaire à partir de ces échantillons.

Dans l’arrière-boutique, le chien Billy attend patiemment sa maîtresse. « C’est celui, dit-elle, qui me ramène à la simplicité », cette simplicité qu’elle a voulue pour ses créations : pures, douces, uniques et abordables.

https://www.luminaireauthentik.com/