Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Les maisons ancestrales portent souvent le nom de la première famille à s’y être établie. Pas la maison Dugal. Dugal est le nom de la propriétaire actuelle, qui y réside depuis plus de 40 ans. Récit d’un coup de foudre imprévu pour un bijou patrimonial, inscrit au Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

L’effet noirci du revêtement de cèdre est dû à l’oxydation et à l’utilisation d’huile de lin pour l’entretien.

Entourée d’un immeuble à logements en briques et de condos locatifs en construction, la petite maison en bois a des airs de résistante. Comme ses sœurs voisines qui font partie du site patrimonial de La Prairie et qui rappellent que le vieux bourg a plus de 170 ans d’histoire. Construite en 1852, la demeure n’a cependant pas toujours eu ce cachet d’antan, avec son revêtement extérieur en cèdre, ses murs en pièce sur pièce et son intérieur tout en bois. Quand Monique Dugal l’a achetée en 1976, elle a eu un coup de cœur pour sa forme carrée, son toit à deux versants et le joli village où elle est située. Mais rien ne lui laissait penser qu’elle détenait un bien avec autant de vécu. Elle parle plutôt d’un « taudis ».

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La propriétaire, Monique Dugal

« L’extérieur était en briques roses, se souvient-elle. Il y avait du papier journal roulé dans les joints. J’ai commencé à colmater les briques, mais un coup de masse et tout est tombé. La toiture était à refaire, les galeries étaient croches, les fenêtres étaient finies. J’ai dénudé la maison complètement et je me suis rendu compte qu’elle était en pièce sur pièce, équarries à la hache. C’était une ancienne maison de colons. »

Préserver l’ancien

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Le site patrimonial de La Prairie compte quelque 330 bâtiments dans son secteur le plus ancien, dont environ 120 édifices anciens et 65 plus récents.

Sans l’avoir vraiment cherché, donc, elle s’est retrouvée avec une maison ancienne. Elle a décidé d’en moderniser l’intérieur tout en respectant le cachet de l’époque. Le site patrimonial de La Prairie ayant été constitué un an avant l’achat de sa maison, elle a dû respecter certaines normes liées au patrimoine culturel. Il en va de même aujourd’hui. Mais le fait qu’elle ne puisse changer la couleur de sa galerie sans autorisation préalable ou installer une piscine sans que des fouilles archéologiques aient lieu ne l’a jamais dérangée, puisqu’elle s’inscrit, elle aussi, dans cette volonté de préserver l’ancien.

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À l’intérieur, les murs en pièce sur pièce équarries à la hache ont été dénudés.

Tous les matériaux utilisés ne sont pas d’origine, mais beaucoup datent de la même époque, comme le plancher de bois conçu par des artisans à l’aide de bois de démolition, ou sont à tout le moins des matériaux nobles.

J’ai rempli six conteneurs de déchets : le toit, le grenier, l’escalier, les planchers, les fenêtres. Il restait quatre murs, pas de plancher et pas de toit.

Monique Dugal

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Un escalier de meunier en pin mène à l’étage. Autrefois au centre du rez-de-chaussée, l’escalier a été déplacé le long du mur latéral.

Aujourd’hui, on pousse la porte de cette maison en laissant derrière l’idée qu’on se trouve en banlieue de Montréal, à 10 minutes à pied d’un stationnement incitatif et au cœur d’une ville de 25 000 habitants. Une seule nuit passée dans cette maison a convaincu Monique Dugal, qui quittait alors la ville pour la banlieue, qu’elle avait fait le bon choix. L’effet enveloppant et relaxant du bois avait fait son travail.

Mais le temps est venu pour cette retraitée de casser maison. Une demeure patrimoniale, comme une autre, demande beaucoup d’entretien. Mais elle tient à rassurer les futurs acheteurs. « Tout a été fait. Il ne reste qu’à passer le balai ! »

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Le poêle à bois Vermont Casting est inclus dans la vente de la maison.

La propriété en bref

Prix demandé : 389 000 $

Année de construction : 1852

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Autrefois divisé en quatre pièces, le rez-de-chaussée a été ouvert. Un îlot de cuisine a été ajouté et les armoires ont été refaites.

Dimensions du bâtiment : 23 x 23 pi, irrégulier (superficie non disponible)

Superficie du terrain : 3649 pi2

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L’appentis abrite l’atelier de la propriétaire, qui s’adonne à la sculpture dans ses temps libres.

Évaluation municipale (2019) : 203 900 $

Impôt foncier (2019) : 1950 $

Taxe scolaire (2020) : 315 $

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L’appentis abrite l’atelier de la propriétaire, qui s’adonne à la sculpture dans ses temps libres.

Description : Maison ancestrale d’un étage et demi, avec une aire ouverte au rez-de-chaussée et une grande chambre à l’étage qui pourrait être divisée en deux par une cloison, une salle de bains, une salle d’eau et un appentis quatre saisons. Entièrement restaurée pour mettre en valeur ses composants d’origine et les matériaux de l’époque. Murs intérieurs en pièce sur pièce, escalier de meunier en pin, planches et bardeaux de cèdre à l’extérieur. Cabanon et deux espaces de stationnement. Vente sans garantie légale.

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À l’étage, sous les combles, se trouve une vaste pièce de 21 sur 22 pi, qui sert à la fois de chambre à coucher et de bureau. 

Courtière : France Mayer, RE/MAX Signature

Consultez la fiche de la propriété : https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~la-prairie/25738217?view=Summary