Jean-Claude Lefebvre, 46 ans, père de deux enfants d'âge scolaire, se qualifie lui-même d'« acheteur rationnel ». On pourrait ajouter qu'il est un acheteur expérimenté. Il vient d'acheter sa cinquième propriété en 20 ans, dans le quartier Ahuntsic.

FAIRE LES BONS CALCULS

« J'ai visité des maisons unifamiliales, des "plex", raconte-t-il. J'ai fait mes calculs. Je me suis demandé si c'était vraiment plus rentable d'acheter un "plex", en tenant compte des revenus tirés de la location, ou s'il valait mieux acheter une maison unifamiliale. » Premier constat : les vendeurs de « plex », tout particulièrement, exigent des prix élevés. Deuxième constat : les immeubles ont souvent manqué d'amour et il s'impose d'y effectuer des rénovations pour les « remettre au goût du jour ».

ACHETER LA BONNE PROPRIÉTÉ

Or, dans un marché qui a tendance à surchauffer, à Montréal principalement, il a constaté que la partie n'est pas facile pour les acheteurs, qui se retrouvent parfois trois ou quatre en même temps à faire une offre sur le « plex » convoité. Il a lui-même bénéficié de cet « engouement » lors de la vente d'une maison unifamiliale, conclue il y a près de deux mois. « J'ai reçu plusieurs offres d'achat. Il y a eu surenchère », résume-t-il, satisfait du dénouement.

CHOISIR LE BON QUARTIER

Avant d'amorcer ses démarches et de finaliser l'acquisition de son « plex », il savait qu'il voulait continuer d'habiter dans Ahuntsic. « Il y a là une belle qualité de vie, de bonnes écoles pour mes enfants », fait-il valoir. Une fois sa décision arrêtée, il a établi ce qu'il appelle « un périmètre » afin de déterminer dans quel secteur il souhaitait vivre au cours des prochaines années.

« C'était important que mes enfants puissent se promener à bicyclette en toute sécurité, ne pas avoir à traverser des artères trop achalandées », énumère-t-il.

SAVOIR BIEN NÉGOCIER

L'acheteur « rationnel », qui travaille à L'Île-des-Soeurs, avait acquis sa première propriété - un condo, en 1998 - dans le quartier Mile End.

« Le marché connaissait alors une baisse de régime, se souvient-il, et j'en avais profité pour faire un bon coup, un bon achat. » Il parle maintenant en acheteur expérimenté. « Ce n'est pas tout d'acheter la bonne maison, le bon "plex", encore faut-il payer le bon prix, le juste prix, explique-t-il. Je suis sensible à ça, la véritable valeur marchande des propriétés. »

Il ajoute : « Quand le marché va bien, on n'a pas à s'inquiéter de la valeur marchande de son investissement, mais on ne sait jamais ce qui peut se produire. Ce n'est jamais une bonne chose de payer trop cher... »

TROUVER LE BON FINANCEMENT

Jean-Claude Lefebvre ne cache pas que la hausse récente des taux hypothécaires risque de refroidir quelque peu l'ardeur d'un certain nombre d'acheteurs. En même temps, il croit que cela peut amener les vendeurs à se montrer « plus raisonnables », au moment de la conclusion de l'offre d'achat. Il vient lui-même financer l'acquisition de sa nouvelle propriété dans un pareil contexte de nervosité.

L'ACHETEUR

Qui : Jean-Claude Lefebvre

La propriété : Un « plex » construit en 1954

Endroit : Ahuntsic

Expérience : cinquième achat en 20 ans

Prix demandé : 725 000 $ (l'acheteur préfère ne pas divulguer la somme payée lors de la transaction).