Faire le bon choix, payer le juste prix: acheter une maison est à la fois stimulant et stressant. Des acheteurs se racontent.

Âgés respectivement de 25 et 24 ans, Mariane Tremblay et Jean-François Lapalme n'en pouvaient plus d'être locataires. Leur objectif: devenir propriétaires de leur propre maison pour enfin vivre en paix. Pendant deux ans, ils ont suivi scrupuleusement leur plan pour économiser. Lorsqu'ils sont arrivés à leur institution financière avec la mise de fonds, leur aplomb a surpris les banquiers.

La décision

Claquage de portes, chien qui aboie à toute heure du jour comme de la nuit, bruits des pas des voisins qui résonnent dans tout l'appartement, murs en carton, propriétaire absent, l'expérience de Jean-François Lapalme et de sa conjointe, Mariane Tremblay, à titre de locataires a été pénible. «Nous avions loué un appartement à Sorel. On payait plus de 700 $ par mois et on s'attendait à une certaine qualité de vie. Au bout de deux ans à ne plus dormir, nous en avons eu assez.» La solution pour le couple: s'acheter une maison. Le plan, assez simple, consistait à travailler encore plus d'heures pour amasser la somme nécessaire et réduire au minimum les dépenses, explique Mariane Tremblay, étudiante en comptabilité. Au moment de choisir leur résidence, c'est encore le budget qui a guidé Jean-François et Mariane. «On s'est questionné sur le rythme de vie que nous voulions maintenir. Oui, c'est beau, une maison, mais pas au détriment de tout. Nous sommes allés bien en deçà de la limite que la banque nous autorisait», explique la jeune femme.

Le village

Au départ, le couple n'envisageait pas de quitter Sorel en raison de l'emploi de Jean-François aux Forges de Sorel, mais la «barrière» du traversier a fait pencher la balance. «Nos familles vivent dans Lanaudière et le traversier représente un frein important pour eux. Nous en étions rendus à chercher une maison plus grande que nos besoins pour que notre visite puisse rester à coucher. Cela n'avait pas de sens», explique Mariane Tremblay.

Après mûre réflexion, ils ont opté pour un retour dans leur région. Le choix du couple s'est porté sur Saint-Ignace, tout près de Berthier, dans Lanaudière, pour des raisons stratégiques. «Nous avons pris le temps de tout calculer: l'essence, le coût du traversier, le temps pour nous rendre au travail, les taxes, l'électricité, etc. On voulait une maison abordable qui nous permettrait de continuer de vivre», explique la jeune femme.

Pour eux, Saint-Ignace était un bon compromis qui leur assurait la tranquillité tout en étant dans un milieu résidentiel. La campagne, pour eux, c'était un gros non, à cause des fréquents problèmes de qualité d'eau et des difficultés entourant le branchement à l'internet. Et le couple ne dit pas non aux voisins, «mais avec une certaine distance », s'expriment en riant les deux nouveaux propriétaires.

L'achat

Stratégique, le couple n'a pas dérogé à sa ligne de conduite lorsqu'il a commencé son magasinage d'une future résidence. «On désirait une maison avec une piscine, une grande cour pour nos projets, dont celui d'avoir une cuisine extérieure, et avec suffisamment de pièces pour le jour où nous aurons des enfants.» Pendant leurs recherches, une maison revient constamment dans leur ligne de mire. Lorsqu'ils sont finalement prêts à faire le saut, chanceux, leur coup de coeur est encore sur le marché. Or, le prix demandé dépasse le budget fixé. «Nous étions les premiers visiteurs en deux ans, ce qui nous a aidés. Ce sont les vendeurs eux-mêmes qui, sans le savoir, nous ont donné tous les arguments pour négocier», explique le jeune homme.

Avec l'aide de son père, courtier immobilier, Jean-François utilise les comparables, l'urgence de vendre et l'évaluation municipale pour faire baisser le prix. «La maison était en vente à 268 000 $ et nous avons réussi à l'obtenir pour 232 000 $», explique le nouveau propriétaire.

Le passage chez le notaire n'a toutefois pas été de tout repos en dépit de la préparation minutieuse du couple. La veille de la transaction, un bris majeur du système de géothermie a obligé les deux jeunes acheteurs à retenir l'hypothèque le temps que le travail de réparation soit effectué. Comme quoi même bien préparé, personne n'est à l'abri d'un contretemps.

Si c'était à refaire

Les deux nouveaux propriétaires n'ont pas encore eu le temps de faire le point sur le plus important achat de leur vie. Toutefois, leurs regards pétillants confirment qu'ils sont heureux des choix qu'ils ont faits. «Au bout du compte, je suis content de tout le processus et du fait qu'on ait suivi notre plan. Il a fallu être patients, ce qui n'a pas toujours été facile dans mon cas, car ce n'est pas ma qualité première», explique Jean-François.

Les acheteurs

Qui: Jean-François Lapalme et Mariane Tremblay

La propriété: une maison dans un quartier résidentiel

Endroit: Saint-Ignace

Expérience: 1er achat

Prix d'achat: 232 000 $