Malgré les nouvelles règles plus restrictives imposées par Ottawa au cours des dernières semaines, l'immobilier ne se dirige pas vers un « atterrissage brutal » au Canada. Et Montréal, deuxième marché en importance au pays pour le nombre de transactions, devrait se situer dans la bonne moyenne au chapitre de la croissance des prix d'ici 2021.

C'est du moins ce que prévoit l'agence de notation Moody's, dans un rapport exhaustif publié plus tôt cette semaine. Le document préparé par l'économiste Andres Carbacho-Burgos fait le tour de plusieurs questions importantes, comme la surévaluation des prix dans les différentes villes canadiennes par rapport à leur moyenne historique.

Sans surprise, Toronto et Vancouver affichent les taux de surévaluation les plus élevés, soit 29,7 % et 61,8 % respectivement.

Le degré de surévaluation - ou sous-évaluation, dans certains cas - varie énormément d'un océan à l'autre, souligne Moody's. À ce chapitre, Montréal affiche un bilan très sain : 

NIVEAU DES PRIX PAR RAPPORT À LEUR MOYENNE HISTORIQUE

(Maisons unifamiliales)

Montréal : + 1,3 %

Ottawa-Gatineau : + 1,8 %

Québec : + 21,2 %

Sherbrooke : - 5,8 %

Winnipeg : - 8 %

Calgary : - 8,3 %

Plusieurs facteurs incitent Moody's à entrevoir une progression des prix dans la plupart des villes canadiennes au cours des cinq prochaines années. Les villes ontariennes dominent le palmarès, malgré la forte surévaluation présente à Toronto.

Parmi les éléments qui militent en faveur des hausses de prix, Moody's souligne l'important afflux de capital étranger en Ontario et la croissance élevée des salaires prévue dans cette province.

À l'autre bout du spectre, la ville de Québec devrait être au neutre pendant cinq ans, selon Moody's. La capitale nationale sera désavantagée par des hausses de salaire « relativement faibles » et la proximité du marché immobilier de Montréal, « beaucoup plus grand ».

Montréal, enfin, se situe dans la bonne moyenne canadienne pour ce qui est de la progression des prix prévue par Moody's.

PROGRESSION ANNUELLE DES PRIX, 2016-2021

(Maisons unifamiliales)

Toronto : + 6,7 %

Saint John : + 4,9 %

Ottawa-Gatineau : + 3,1 %

Montréal : + 2,5 %

Vancouver : + 1,8 %

Trois-Rivières : + 1,7 %

Saguenay : + 0,8 %

Québec : + 0,2 %

Edmonton : - 1 %

Regina : - 1,8 %

En résumé, Moody's s'attend à une décélération de la croissance des prix dans l'ensemble des villes, avec certaines pochettes de faiblesse plus marquées dans les Prairies. Ce scénario table sur une remontée graduelle des taux d'intérêt d'ici deux ans ainsi que sur une reprise graduelle du marché des hydrocarbures et une stabilité économique en Europe et en Asie.