Daniel Gélinas est arrivé à la Cité écologique à l'âge de 14 ans. À reculons. «Mes parents recherchaient quelque chose de différent. J'ai été surpris, car j'avais beau avoir aimé l'école et obtenu des notes de 90%, l'apprentissage par l'action concrète m'a vraiment emballé. Je suis très moteur.» Maintenant âgé de 38 ans, Daniel gère la foresterie de la Cité.

Il habite avec Julie à la Coopérative d'habitation la Colombe, qui regroupe huit appartements de quatre pièces et demie. L'édifice, datant de 1986, est le seul construit par la Cité depuis ses débuts. Sur cette propriété en zone agricole, les dirigeants ont plutôt obtenu des permis de rénovation, en vertu des droits acquis.

Dans cet ensemble conçu pour faciliter la vie de famille et celle de groupe, les logements sont jumelés deux par deux à une salle de lavage commune. Cette buanderie communique avec les deux appartements, ce qui facilite le gardiennage entre voisins. «Si Daniel est en retard de 15 minutes et ne peut accueillir ses enfants qui reviennent de l'école, il peut demander à Simon de jeter un coup d'oeil sur sa progéniture», explique Marie-Josée Vaillant, directrice générale de la Cité écologique.

Petite télé, grosses vacances

Julie, mère de deux enfants issus d'une union précédente et enceinte de cinq mois au moment de notre visite en juillet, travaille à la garderie de la Cité et est heureuse de vivre dans un environnement qui offre beaucoup de services. «On a peut-être moins d'argent et une télé moins grosse, mais on a des vacances plus longues, dit-elle. L'école et le soutien à la famille, ça pèse très lourd dans la balance.»

Le processus d'entrée dans la Cité écologique demande un minimum de trois ans d'intégration. Le candidat côtoie les autres membres en travaillant dans une entreprise locale. «Sans être fermés, nous ne faisons pas non plus de recrutement, expose Mme Vaillant. Tous les locaux sont très occupés et nous ne pouvons pas en construire d'autres.»