Répondant en partie à une demande de l'opposition, le gouvernement fédéral a finalement décidé de reconduire, pour une année seulement, un des programmes Éco-Énergie, pour encourager les rénovations domiciliaires qui améliorent l'efficacité énergétique.

Dans une de ses rares mesures financières contribuant à la lutte contre les changements climatiques, Ottawa injectera 400 millions de dollars cette année dans le programme Éco-Énergie Rénovation-Maisons.

Cette enveloppe permettra à des propriétaires de résidence unifamiliale d'obtenir jusqu'à 5000 dollars pour des rénovations dites éco-énergétiques (isolation, changement de fenêtres, etc.), avec une évaluation environnementale, au début et à la fin des travaux, comme preuve à l'appui.

«On annoncera prochainement des précisions au sujet de ce programme», précise toutefois le document du budget 2011-2012.

Éco-Énergie Rénovation-Maisons faisait partie d'un ensemble de programmes offrant des subventions pour améliorer l'efficacité énergétique dans plusieurs domaines, du résidentiel aux petites et moyennes entreprises, en passant par les véhicules et la promotion des énergies renouvelables, comme l'éolien et le solaire.

Victime de son succès, le programme pour la rénovation domiciliaire avait manqué d'argent, et plus aucune demande n'était acceptée depuis mars 2010. C'est aussi le seul secteur qui se voit octroyé une nouvelle enveloppe dans l'exercice financier 2011-2012.

«Cette mesure permettra aux familles de réduire leur facture d'énergie et contribuera à l'emploi dans le secteur des rénovations domiciliaires», a dit le ministre des Finances, Jim Flaherty, dans son discours du budget.

Mais pour Steven Guilbeault, d'Équiterre, le gouvernement conservateur ne cesse de jouer aux montagnes russes avec ce programme.

«Ils ont aboli en 2006 le programme qui existait sous les libéraux, pour le réintroduire sous un nouveau nom en 2007, a souligné M. Guilbeault. Et ils ont arrêté de recevoir des demandes en 2010. Ça rend impossible le développement d'une industrie de l'évaluation environnementale. Il n'y a aucune prévisibilité pour garantir des emplois.»

L'organisme Équiterre, par exemple, qui offrait ce service, a été contraint de mettre à pied l'ensemble de ses techniciens en évaluation environnementale, petit à petit, depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs.

«C'est clairement une mesure électoraliste pour essayer d'acheter le NPD», a estimé M. Guilbeault, critiquant le manque de vision à long terme.

Au total, le budget 2011 prévoit 870 millions de dollars sur deux ans pour «faire face aux enjeux liés aux changements climatiques et à la qualité de l'air».

L'enveloppe la plus importante, -252 millions de dollars sur deux ans-, ira dans le développement et la mise en oeuvre des mesures réglementaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l'air, notamment s'attaquant au secteur du charbon et à celui des véhicules légers.

Le développement de réglementations favorisant l'efficacité énergétique obtiendra 86 millions de dollars pour les deux prochaines années, le secteur des transports, 48 millions, et l'adaptation aux changements climatiques, 58 millions.