La maison Expo habitat 2011 a sa personnalité stylistique propre. Elle confond les genres. Alpin, néo-italien, à colombages, à poteaux et poutres, éclectisme victorien et moderne. Elle est parée de pierre de culture (béton) et de bois. Dans le vestibule de l'entrée principale, dans une niche pratiquée au centre d'un placard multifonctionnel et à nombreux battants, il y a un luminaire qui a la forme d'un gros oeuf.

«Il induit, dès le départ, la fécondité. Fécondité de la famille qui habitera la maison, fécondité de l'espace, fécondité de l'aménagement intérieur», précise le président de la société de design d'intérieur Apparance de Québec, Jean-Philippe Landry. De concert avec sa partenaire, Josiane Langevin, il a composé l'aménagement intérieur de la maison. Dans une quête incroyable de perfection.

Elle s'exprime dans une pièce aussi discrète que la salle de bains secondaire, au sous-sol, où se trouve d'ailleurs le séjour familial, pour éclater dans celle qui est attenante à la chambre à coucher principale à l'étage. Et plus spécialement peut-être dans le réduit - où se trouve la coiffeuse - par lequel on passe d'une pièce à l'autre et dont les murs et le plafond sont habillés de papier textile velours noir. Décor qui rappelle les exubérances des années folles.

Dans la salle de bains du bas, donc, le plancher est couvert de retailles en treillis de marbre blanc et noir. Les murs sont bardés de carreaux de céramique noir geai biseautés, les meubles fixes relevés de bandes de miroir qui mettent en lévitation les comptoirs ou consoles. Le miroir, vertical et haut, est incliné vers soi pour une image plus effilée et complète de la personne. Tout cet ensemble, qui conquiert le regard, éclipse la douche, objet tout de même gracieux que, esthétiquement, le designer ne prise pas spécialement.

Indémodables

Partout, les couleurs sont sobres et, en principe, indémodables. Un couloir sépare l'étage et rend un climat d'hôtel. Les escaliers sont enveloppants. Leurs balustrades sont en acier gris anthracite taillées au laser selon un beau désordre étudié. Les degrés nous entraînent au sous-sol, comme dans un bel abîme flanqué d'un mur-rideau où éclate la lumière. Au fin fond, un foyer au gaz. Juste pour un admirateur, voire deux. Sa chaleur traîne au sol, mais est entraînée vers le haut pour irradier, finalement, selon son intensité, tout le rez-de-chaussée.

D'un autre côté, voici des objets ovoïdes ou en ogives par lesquels la beauté habille l'utilité. Des luminaires ici, un haut-parleur de plafond là. Car la musique, au besoin, se dissémine partout. Par la magie de la domotique. Aussi bien qu'un même signal télé parvient à trois écrans, dont l'un s'assimile à un fin miroir dans la chambre principale. Un produit nouveau à la Clef de Sol. «On peut donc voir le même film dans trois endroits distincts», s'émerveille Jean-Philippe Landry.

Les portes intérieures et leurs chambranles, affectées d'une forme creuse, sont de fibres de bois, bien qu'elles paraissent en bois massif. «Ce qui porte l'élégance à la somptuosité, à prix raisonnable», trouve le copropriétaire de Construction SMB, Sylvain Tremblay.

Cette maison, Expo habitat, SMB et Apparance la résument ainsi : décor élégant, environnement marquant. Encore que M. Landry et son équipe ont voulu, par leur empreinte, rendre «hommage à la nature».