Ancien directeur d'école, Jacques Turgeon dresse un portrait idyllique de Lachute. Il y apprécie le prix doux des belles maisons et les rapports humains d'une communauté tissée serrée, ce qui est plus difficile à retrouver dans de grandes villes. Rencontre avec un castor bricoleur sur son quotidien à 80 km au nord-ouest de Montréal.

Q: Pourquoi aimez-vous vivre à Lachute?

R: À cause de la dimension humaine. Quand je me promène à pied dans le centre-ville, des gens prennent le temps de me saluer. Je vais magasiner des vêtements et la vendeuse et les autres clients prennent le temps de jaser avec moi. Il n'y a aucune journée impersonnelle. Par exemple: le lampadaire en face de notre maison ne fonctionnait plus. J'ai appelé la Ville, j'ai laissé un message. Une heure plus tard, une dame me rappelait: «Pas de problème, M. Turgeon, demain, en avant-midi, quelqu'un va passer». Et le lendemain, elle m'a rappelé pour me demander si j'étais satisfait! Ici je suis encore une personne, pas un numéro. Autre exemple: le garage municipal est ouvert sept jours sur sept. Si tu as des travaux à faire, tu vas porter tes résidus de matériaux là-bas et si tu as un gros morceau, le préposé va venir t'aider. Quand tu demeures dans une ville à dimension humaine, tu as encore ces petites attentions-là. Tu vas chez Rona avec un problème particulier à régler, tu vas repartir de là avec le numéro de téléphone d'un ouvrier spécialisé. L'employé va prendre le temps d'écrire son nom et son numéro sur un bout de papier.

Q: Le réseautage se fait-il spontanément?

R: Oui. On t'appelle, on vient te voir et on te facture un prix raisonnable pour les services rendus, mais cela a moins à voir avec le prix qu'avec le fait de prendre le temps de venir t'aider. Moi, ça me sécurise. Le réseautage se fait ainsi dans tous les domaines, incluant le niveau social. J'en discutais avec ma compagne. Comme elle travaille dans un milieu en difficulté (elle est directrice d'une école dont le taux de défavorisation est parmi les plus élevés de la province), elle doit travailler souvent avec la DPJ et les CLSC. Ici, c'est facile: tous les intervenants sont présents aux réunions et voient l'importance d'être présents, de s'occuper de la personne... Ça aussi, c'est intéressant.

Q: Quel nom porte le quartier que vous habitez?

R: C'est le quartier numéro 1 (au nord du chemin Dunany). La plupart des maisons y ont été construites durant les années 90. Derrière chez nous, c'est un terrain de chasse au chevreuil. (...) Un autre beau quartier de Lachute, c'est près de la rue Principale: il y a plein de vieilles maisons victoriennes en brique rouge, certaines moins bien entretenues, d'autres magnifiques. Il y en a également d'autres au bord de la rivière près du parc Richelieu. (...) Près du parc Baron, il y a des expos, par exemple de vieilles voitures. L'été, les lieux publics sont couverts de fleurs, juste pour qu'on se sente bien dans cette ville-là. Lachute investit beaucoup dans l'environnement. Elle a donné aux quatre écoles de son territoire 100 000$ pour verdir leurs cours. L'autre chose qui est intéressante, c'est la cohabitation francophone et anglophone. La polyvalente Lavigne, c'est une même bâtisse avec deux écoles: française et anglaise. Cela fait partie de la tradition... comme les automobilistes qui respectent les passages piétonniers!

À cinq minutes

1. Café L'infusion, bistro jazz blues, «petit endroit avec de l'atmosphère»: 460, rue Principale

2. Top Shot (pour les côtes levées): 417, rue Principale

3. Mouvement mode (pour des vêtements féminins dénichés à Barcelone): 511, rue Principale

4. Centre Multisport d'Argenteuil: piste d'athlétisme, terrain de soccer/football, sentier de 1 km: 452, avenue Argenteuil

5. La Route des Arts (en août): www.routedesarts.ca

6. Le Marché aux puces: rendez-vous populaire depuis 60 ans le mardi dans le quartier Ayersville: 25, rue Principale