Deux designers industriels ont donné un coup de fouet à une demeure patrimoniale. Le style de restauration de cette maison de 1756 a étonné les anciens de ce village du sud-est de la région de Montréal, réputé pour ses maisons ancestrales figées dans l’histoire. Le patrimoine devenu étriqué – car mal entretenu au cours des années – en a pris un coup, mais le remède a été salutaire. Car les propriétaires ont respecté les limites, restaurant les éléments d’époque et modernisant certaines pièces qui en avaient bien besoin.

Deux designers industriels ont donné un coup de fouet à une demeure patrimoniale. Le style de restauration de cette maison de 1756 a étonné les anciens de ce village du sud-est de la région de Montréal, réputé pour ses maisons ancestrales figées dans l’histoire. Le patrimoine devenu étriqué – car mal entretenu au cours des années – en a pris un coup, mais le remède a été salutaire. Car les propriétaires ont respecté les limites, restaurant les éléments d’époque et modernisant certaines pièces qui en avaient bien besoin.

 >> Multimédia: visitez la maison en compagnie de Marie-France Léger.

 Patrice Guillemin et Geneviève Grenier ont acheté en 2002 une maison du 18e à Calixa-Lavallée, petite bourgade située à 45 minutes de Montréal. Les deux designers industriels dans la trentaine ont opté pour une vie loin des rues «branchées» du centre-ville ou des Lofts Redpath, très convoités à l’époque de leur achat. Ils se partagent maintenant entre leur atelier de Verchères et le petit bureau de Westmount où fleurit leur entreprise, Age Design. «En fait, on a remplacé la ville par les voyages, parce qu’on est toujours en voyage pour le travail. Et puis, on aime les contrastes», souligne Geneviève, native de Calixa-Lavallée.

La maison «d’intérêt patrimonial» − dont la construction a débuté en 1756 − était à vendre depuis un an et demi quand ils l’ont acquise. Les propriétaires précédents s’y succédaient tous les cinq ans. Donc, aucun entretien majeur n’avait été réalisé depuis fort longtemps. Première constatation: la cuisine d’été avait été déplacée mystérieusement de l’autre côté de la maison. Donc il n’y avait plus aucun passage entre ce petit bâtiment et la maison principale. Les ingénieurs en structure, finalement, ce furent un peu les vieux du village. «Les vieux venaient donner leur avis. Le maximum qu’on pouvait ouvrir, c’était huit pieds (deux mètres).»

 Les ouvriers, avec le père de Geneviève, Jean-Robert Grenier, maire de la municipalité et restaurateur à ses heures, ont défoncé le mur d’époque, en pierre des champs, de trois pieds de large... Le travail a été fait en deux étapes: une première tranche a d’abord été retirée et le mur a été solidifié avec du chêne massif, avant de refaire le même exercice pour la partie restante.

Après deux ans de gros travail, les propriétaires s’attellent maintenant à la finition. L’extérieur, évidemment, n’a pas été modifié, sauf pour la pose de lucarnes supplémentaires à l’arrière. En tout, la maison Guillemin-Grenier compte aujourd’hui 3000 pieds carrés (278 mètres carrés) de surface habitable, agréable courtepointe d’ancien et de moderne.

 

Des éléments qui ont été modifiés :

> Les rénovateurs ont détruit le vieil escalier du dépanneur qui logeait dans la cuisine d’été. L’espace a été fermé en intégrant une salle d’eau et un placard.

> Le plus gros travail : ouverture du mur entre la cuisine d’été et la maison ; entre deux pieds et demi et trois pieds de pierre ont été démolis. Sous le crépi, dans la cuisine, on a trouvé un mur de planches de pin. On a mis aussi une partie des murs à la pierre après un bon nettoyage. 

 

> La cuisine est devenue totalement contemporaine, ce qui provoque un beau contraste à l’entrée de la maison. Arborite rouge lustré, frêne et plancher en grès italien gris clair chauffant.

 

> Remplacement de l’escalier central par un nouvel escalier d’une esthétique à mi-chemin entre la volée de marches traditionnelle et le colimaçon.

 

> À l’étage des chambres, ajout d’un deuxième plancher en pin sur l’ancien, pour plus de solidité et de silence. Le plafond d’une des chambres a été totalement fermé pour permettre l’aménagement du grenier.

 

> Les poutres ont été dégagées en haut, dans la salle familiale au deuxième étage.

 

> On a ajouté trois grandes lucarnes Velux en haut, à l’arrière, pour éclairer la maison.

> Une salle de bains rapetissée par rapport à l’ancienne. On conserve le bain sur pattes, mais on ajoute une douche sans porte en pâte de verre. Le dosseret au-dessus du meuble-lavabo moderne et stylé est aussi en pâte de verre.