Marylène Plante et François Marcotte voulaient que leur première maison soit située en basse ville, à Québec. Pour ce faire, ils ne sont pas restés les bras croisés: s'ils croient maintenant avoir trouvé la perle rare, c'est grâce à un simple message qu'ils ont distribué dans les boîtes à lettres du secteur. Comme quoi dans des quartiers convoités, il suffit parfois d'un peu d'imagination et de temps pour dénicher la demeure de ses rêves.

Marylène Plante et François Marcotte voulaient que leur première maison soit située en basse ville, à Québec. Pour ce faire, ils ne sont pas restés les bras croisés: s'ils croient maintenant avoir trouvé la perle rare, c'est grâce à un simple message qu'ils ont distribué dans les boîtes à lettres du secteur. Comme quoi dans des quartiers convoités, il suffit parfois d'un peu d'imagination et de temps pour dénicher la demeure de ses rêves.

 Le couple Plante-Marcotte avait commencé à chercher sa maison en surfant sur l'internet et en regardant des fiches descriptives de propriétés de différents agents immobiliers, sans en avoir mandaté aucun. «Ça faisait trois-quatre fois que je voyais quelque chose d'intéressant et quand j'appelais, il y avait déjà une offre d'achat dessus ou c'était vendu. J'étais tannée. Je me suis dit: Je vais y aller plus proactivement, je vais essayer de cibler», raconte Marylène Plante, mère d'une petite fille de 10 mois.

 Inspirée par une amie, qui avait réalisé l'expérience avec succès, Mme Plante a donc rédigé une lettre de quelques lignes expliquant que la petite famille cherchait une maison et en précisant les secteurs visés. Puis, elle a distribué une cinquantaine de missives dans les rues et aux maisons qui l'inspiraient, faisant ainsi une présélection. «Je suis en congé de maternité, donc j'ai le temps, et ce n'est pas bien long dans le fond», dit-elle.

 «Ça nous force à mieux regarder les maisons. Des fois on se promène dans un quartier, parfois en voiture, ou on regarde d'un oeil discret. Avec ça, on s'approche, on met la lettre dans la boîte aux lettres, on rentre quasiment dans la maison. Ça nous donne une meilleure idée du potentiel du quartier", a-t-elle constaté. Un propriétaire qui désirait vendre sa demeure, mais ne l'avait pas encore affichée, lui a même fait visiter les lieux sur-le-champ. Malheureusement, ça ne leur convenait pas.

 Le couple a bien reçu quelques appels, mais rien de fructueux: des gens qui les encourageaient, une femme qui comptait vendre, mais d'ici cinq ans, etc. Un agent lui a même proposé ses services! Il semble que le message ainsi déposé chez les gens les interpellaient personnellement. Il permettait aussi d'avoir accès à des "informateurs" dans le quartier, car les gens se connaissent et peuvent donner de bons tuyaux.

 C'est finalement de façon indirecte que la lettre aura servi, puisque, pendant sa ronde de distribution, Mme Plante avait repéré une pancarte standardisée "Maison à vendre" sur un terrain. Le couple a ainsi pu prendre contact avec ce propriétaire et lui faire une offre d'achat. "Je réalise que dans des quartiers en demande, il faut vraiment se mettre à temps plein dans la recherche de maisons à vendre, sinon, on passe à côté."

 Geneviève Desmarais est l'amie qui a donné à Mme Plante l'idée d'envoyer les lettres. Elle avait utilisé cette méthode pour trouver sa maison sur la rive-sud de Montréal. C'est sa tante, agent immobilier, qui lui avait suggéré de suivre l'exemple des agents, qui font de la sollicitation par téléphone ou encore par la poste, en glissant une annonce dans les boîtes aux lettres des habitants d'un secteur donné.

 Si ces recherches visent en général à augmenter le nombre global de maisons à vendre, un agent peut aussi faire de la sollicitation pour trouver une propriété à un acheteur précis, à sa demande. L'agent recherche alors une demeure selon des paramètres bien précis, déterminés par l'acheteur. Ce dernier s'engage par contre, en signant un contrat d'acheteur, à rétribuer l'agent si le vendeur de la maison ainsi trouvée ne fait pas affaires avec un agent (et donc qu'il ne paie pas de commission).

 "Ça crée aussi un impact, remarque Geneviève Desmarais. Dans certains cas, la lettre amène une réflexion, même chez des gens qui ne pensaient pas vendre", ce qui augmente le bassin de maisons disponibles. Son conjoint et elle étaient un peu découragés, se rappelle-t-elle, car il n'y avait environ qu'une demeure par mois qui était affichée dans le secteur convoité. Ils sont donc partis avec une centaine de lettres et les ont distribuées aux portes des maisons dont le modèle était similaire à celles qu'ils avaient visitées avec leur agent immobilier. Des trois réponses pertinentes qu'ils ont reçues, deux maisons leur convenaient. Après s'être fait jouer un mauvais tour (voir autre texte) en voulant acheter la maison qui leur plaisait le plus, ils ont finalement pu mettre la main sur leur deuxième choix.

 Et si l'opération peut parfois se traduire en économies parce qu'il n'y a pas de commission à payer, "le but de la stratégie, ce n'est pas l'espoir de payer moins, mais de trouver", précise Mme Desmarais.