Avoir un toit à soi! C'est le rêve de bien des gens, jeunes ou moins jeunes. Mais pour le comptable et planificateur financier Éric Brassard, il faut démystifier l'achat d'une maison ou d'un condo et la location d'un appartement. Dans tous les cas, contrairement à la croyance populaire, il s'agit d'une dépense de consommation.

Avoir un toit à soi! C'est le rêve de bien des gens, jeunes ou moins jeunes. Mais pour le comptable et planificateur financier Éric Brassard, il faut démystifier l'achat d'une maison ou d'un condo et la location d'un appartement. Dans tous les cas, contrairement à la croyance populaire, il s'agit d'une dépense de consommation.

 «L'achat d'une maison, ce n'est pas un placement comme l'achat d'actions en Bourse ou l'investissement dans un REER, explique-t-il en entrevue au Soleil. Une maison ou un condo génère des coûts. Alors, on achète une maison pour en profiter, pour avoir du plaisir, non pour faire des économies forcées et faire un bon placement.»

 Lorsqu'on parle de maison ou d'un logement, il faut d'abord analyser les besoins du futur propriétaire ou du futur locataire en fonction des coûts qu'il veut consacrer à l'article «se loger». Si l'on choisit la tranquillité, la quiétude, plus ou moins de luxe, une maison unifamiliale sera à considérer comme mode d'habitation. Si la présence de nombreux voisins, l'absence de cour ne dérange pas, que la proximité des transports en commun fait partie des critères, la personne choisira un appartement dans un édifice à logements.

 C'est une question de choix de vie et non une stratégie de placement, affirme M. Brassard. On peut investir et s'enrichir sans posséder une maison, tout comme on peut être heureux sans faire un voyage annuel en Europe ou dans les pays chauds.

 Posséder une maison ou louer un logement devient alors un mode de vie, sachant que dans les deux cas ce mode de vie représente une dépense. Dans les articles générant des coûts M. Brassard mentionne ceux : les dépenses fixes (taxes, électricité, chauffage, etc.); la maintenance de base (entretien du terrain, peinture, etc.); les rénovations et les réparations majeures (toiture, parement, drain, fenêtres, etc.), le coût de renonciation (les intérêts de la dette, le paiement initial, le remboursement du capital qui ne sont pas utilisés pour un investissement dans des REER ou pour toute autre dépense). Le seul point positif dans l'analyse des coûts, c'est la plus-value sur l'habitation. C'est le résultat des additions et des soustractions qui détermine le coût réel pour se loger.

 «Au cours des 10 dernières années, compte tenu de la situation du marché et des taux d'intérêt, précise M. Brassard, les propriétaires ont été avantagés en termes de coût pour se loger. Est-ce que la situation favorable va continuer? Tout va dépendre de l'évolution de l'économie.»

 Alors, même si la valeur de la maison augmente, ce n'est pas du profit tant que la maison n'est pas vendue. Mais, après, il faut encore un toit. La valeur de ce profit variera en fonction du coût qui sera consacré pour se loger. Et la roue tourne. Il faut oublier la notion d'épargne forcée par l'achat d'une propriété, la maison étant un bien de consommation générateur de coûts, une dépense plus qu'un investissement.

 Gérer les risques

 Peu importe qu'on achète une maison ou loue un appartement, le client doit avoir le contrôle de ses finances personnelles pour faire un choix éclairé en fonction de ses priorités. Pour Éric Brassard, c'est de la planification en gérant trois risques : le risque budgétaire à court terme, le risque de manquer d'argent à la retraite et le risque de malchance (décès, accident ou maladie).

 Lorsque la personne a le contrôle de ses finances en gérant ces risques-là, elle peut décider de l'utilisation de l'argent en surplus pour l'achat de biens durables ou les dépenses courantes ou encore pour des investissements afin de maintenir son train de vie à la retraite ou augmenter la valeur successorale. Il faut donc, selon lui, établir une stratégie avec un spécialiste pour trouver un juste équilibre entre les risques et les objectifs.

 Les hypothèques

 Pour Éric Brassard, il y a toute une différence entre les critères des institutions bancaires pour un prêt hypothécaire et la réalité des acheteurs. Les ratios utilisés ne devraient jamais être révélés parce qu'il s'agit d'une gestion de risque évaluant la capacité de rembourser d'un client en se basant sur ses revenus bruts. Il y a toute une différence entre la banque qui estime pouvoir prêter 200 000 $ et ce que le client est vraiment capable de payer en maintenant son train de vie.

 Le client, lui, doit avoir le contrôle de ses finances personnelles et déterminer ce qu'il est en mesure de payer pour se loger ; ce qui ne peut pas être établi par l'agent avec qui on négocie une hypothèque. Le rôle de l'institution est de gérer un risque sur le prêt, pas de savoir si les gens seront capables de remplir le frigo, d'avoir des loisirs ou de se payer un voyage à l'étranger. Le contrôle du budget, c'est l'affaire du client.