Les grues s'activent. Depuis 2004, 328 logements y ont été construits ou sont en voie de l'être. Deux immeubles abritent des logements sociaux. Les 242 autres logements sont des condos destinés à des premiers acheteurs, vendus à des prix abordables.

Les grues s'activent. Depuis 2004, 328 logements y ont été construits ou sont en voie de l'être. Deux immeubles abritent des logements sociaux. Les 242 autres logements sont des condos destinés à des premiers acheteurs, vendus à des prix abordables.

Saint-Michel, qui s'étend entre la rue Papineau et le boulevard Pie-IX, de part et d'autre de la Métropolitaine, est un des quartiers les plus pauvres de Montréal. Le revenu moyen des ménages est d'environ 19 000 $. Et environ 40 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Mais avec la venue du Cirque du Soleil et de la Tohu, la perception du secteur est en train de changer.

«Ils contribuent à mieux faire connaître le quartier et à attirer une clientèle résidentielle, estime Benoit Lacroix, directeur de l'aménagement urbain de l'arrondissement de VilleraySaint-MichelParc-Extension. La Ville de Montréal a aussi investi plusieurs dizaines de millions pour aménager le complexe environnemental Saint-Michel et un grand parc sur l'emplacement de l'ancienne carrière Miron. Il y a un sentier de plus de 5km pour faire du vélo, marcher et courir. Les efforts de la Ville commencent à porter fruit.»

La construction de condos répond à un besoin criant. Peu de logements abordables sont offerts aux résidants qui aimeraient accéder à la propriété.

«Plusieurs sont de passage et quittent dès que leur condition s'améliore parce qu'ils ne trouvent rien qui leur convient, déplore Yves Lévesque, directeur général de l'organisme Vivre Saint-Michel en santé. Ils vont ailleurs à Montréal ou en banlieue. Or, nous aimerions que les gens s'installent dans le quartier pour l'aider à s'améliorer. Nous avons comme stratégie d'encourager entre autres l'implantation de coopératives d'habitation et la construction de condos abordables.»

Le promoteur Vincent Camerota, de la firme Réalisations VCC, a grandi à Saint-Michel. Il a amené ses associés à y ériger leurs premiers immeubles résidentiels il y a deux ans. Avec Ulisse Construction, ils ont choisi de bâtir, rue Champdoré, un complexe de huit bâtiments jumelés. Les 60 logements, vendus entre 99 900 $ et 136 900 $, ont chacun deux chambres, l'air climatisé, des parquets de bois et de la céramique. Il y a aussi une aire de jardinage commune, à l'arrière. Il n'en reste plus que 12 à construire et presque tous ont trouvé preneur.

«Le quartier est perçu comme défavorisé, avec des problèmes de gangs de rue, dit M. Camerota. Mais beaucoup de gens respectables, qui travaillent fort, y habitent. Même si leur salaire moyen est peu élevé, ils devraient avoir eux aussi la chance d'accéder à la propriété. Les condos de la Place Champdoré ont été achetés par des jeunes couples, des jeunes familles, des jeunes professionnels, mais aussi des personnes âgées qui ne voulaient plus vivre dans leur grande maison. Environ la moitié habitaient déjà dans le secteur.»

Revitalisation urbaine

Le promoteur Samcon, qui se spécialise dans la revitalisation urbaine, a l'habitude de s'aventurer avant les autres dans les quartiers oubliés de Montréal : il a réalisé son premier projet dans le Plateau en 1994 et dans Hochelaga-Maisonneuve, en 1991. Il cible lui aussi Saint-Michel, y réalisant deux projets.

Le premier complexe, Place Everett, prend forme à la place d'un ancien bâtiment industriel. Il comprendra éventuellement 96 appartements d'une ou deux chambres, répartis dans trois bâtiments. Le premier immeuble est terminé et les résidants commenceront à emménager ce mois-ci Les prix? Ils varient de 120 900 $ à 166 900 $ (taxes incluses).

Le deuxième projet, Place Émile-Journeault, comptera 24 appartements d'une ou deux chambres. Tout comme à la Place Everett, les futurs propriétaires auront droit à des parquets de bois et de la céramique. Les condos sont offerts à partir de 119 900 $, taxes incluses. Les premiers résidants devraient emménager en juillet prochain.

«La plupart de nos projets sont axés sur les premiers acheteurs, dans des quartiers montréalais en émergence, explique Audrey Pelletier, coordonnatrice du marketing chez Samcon. En offrant des logements à des prix compétitifs, en conjonction avec le programme de subventions de la Ville de Montréal, nous offrons la possibilité aux locataires de devenir propriétaires pour le même prix que leur loyer. À Saint-Michel, les deux projets suscitent de l'intérêt.»