Un sondage, effectué dernièrement par Léger Marketing pour le compte de la Société d'habitation du Québec (SHQ), révèle que les propriétaires qui veulent déménager (46%) d'ici les cinq prochaines années préféreraient une maison située à la campagne (35%) ou en banlieue (24%). Contre 22% et 24% chez les locataires qui accéderaient à la propriété. Ce qui dénote une lassitude de la ville et de son agitation.

Un sondage, effectué dernièrement par Léger Marketing pour le compte de la Société d'habitation du Québec (SHQ), révèle que les propriétaires qui veulent déménager (46%) d'ici les cinq prochaines années préféreraient une maison située à la campagne (35%) ou en banlieue (24%). Contre 22% et 24% chez les locataires qui accéderaient à la propriété. Ce qui dénote une lassitude de la ville et de son agitation.

La maison de sondage est plus affirmative encore:dans cinq ans, l'attrait de la campagne aura surpassé celui de la banlieue et de la ville pour les propriétaires qui déménageront ou qui envisageront de le faire.

Paradoxe

Les propriétaires soupirent bien pour la campagne ou la banlieue, mais tiennent tout de même à la proximité des services:commerces, dans une proportion de 30%; établissements hospitaliers, 26%; sports et loisirs, 21%.

Comment le besoin de s'éloigner peut-il s'accorder avec celui d'être près de tout? demande Le Soleil au président de la SHQ, Pierre Cliche.

«Il y a effectivement apparence de paradoxe, mais les deux besoins, au fond, se concilient», répond-il. Car les villes de banlieue, à moins qu'elles ne l'aient déjà fait, s'efforcent de mettre en place des services pour retenir leurs citoyens et en attirer d'autres, alors que plusieurs villages voisinent déjà ces dernières. Enfin, le réseau autoroutier joint la campagne «lointaine» aux banlieues et grandes agglomérations.

En revanche, tout en restant en ville, l'inclination pour la nature peut être satisfaite par l'installation d'une verrière ou d'un solarium.

En effet, le sondage Léger Marketing fait voir que «s'ils devaient faire des aménagements dans leur résidence actuelle, les propriétaires installeraient une verrière (22%)».

En 2000, rappelle-t-on, 600 solariums quatre-saisons ont été construits au Québec. L'an passé, 1000, presque autant cette année. Alors que l'horticulture à domicile ne cesse de croître.

«L'habitation est centrale dans la vie des gens», note M. Cliche. Le penchant pour la nature, presque autant.

Enfin, le repli vers la campagne pourrait aussi trouver écho dans une enquête sur les acheteurs de logements neufs, menée dernièrement par l'Association des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) de concert avec la SHQ.

Selon les données préliminaires, la résidence neuve de 41% des sondés se trouve «entre 5 et 25 kilomètres» de leur ancienne, pour plus du quart à plus de 25. Ce qui infère, d'après l'APCHQ, que le «choix et l'achat d'une nouvelle résidence se traduisent souvent par un changement de quartier, de ville, voire de région».