«Il y a aussi les branches mortes qui, tôt ou tard, pourraient tomber sur votre maison et l'endommager. À moins que ce ne soit sur votre voiture», met en garde Mario Grondines, inspecteur en bâtiment de Habitation Expert-Conseil de Loretteville.

«Il y a aussi les branches mortes qui, tôt ou tard, pourraient tomber sur votre maison et l'endommager. À moins que ce ne soit sur votre voiture», met en garde Mario Grondines, inspecteur en bâtiment de Habitation Expert-Conseil de Loretteville.

Du fait du danger que représente pareil ouvrage, recommande M. Grondines, réclamez les services d'un émondeur professionnel disposant des couvertures d'assurance suffisantes.

Difficile de savoir où se dirige l'arbre. À maturité, il peut mettre en péril la maison. (Photo Raynald Lavoie, Le Soleil)

Si, en revanche, les branches sont, par ailleurs, en contact avec des fils de servitude d'Hydro-Québec, joignez le service afférent de la société d'État pour savoir quoi faire. «Il est possible qu'elle accepte de vous donner un coup de pouce», dit M. Grondines.

D'un autre côté, les branches et leurs ramages de feuilles qui s'étendent sur un toit créent un «microclimat hyperhumide». Il faut les distancer de la toiture de deux pieds minimum pour donner lieu à une circulation d'air. Si vous vous acquittez vous-même de la tâche, gardez-vous de vous approcher, d'une façon ou d'une autre, des fils d'électricité. Et attachez-vous.

Si la proximité des branches du toit a provoqué la formation de champignons (ils sont jaunes ou verdâtres), vous pouvez les supprimer au moyen d'une solution spécialement conçue à cette fin. Vous pouvez la trouver chez votre quincaillier ou votre marchand de matériaux. En principe, c'est avec une brosse non abrasive qu'elle devra être utilisée. De telle sorte d'éviter, par exemple, l'arrachement du granulat du bardeau d'asphalte.

Le problème peut aussi se produire contre le revêtement mural de la maison. Là aussi, il faut émonder et permettre le passage de l'air. Autrement, il pourrait s'ensuivre une dégradation de la maçonnerie ou la déformation, le cas échéant, des parements en fibres de bois pressées.

Lierre

Par ailleurs, M. Grondines craint que le lierre couvrant entièrement les murs extérieurs d'une maison soit nuisible à l'enveloppe du bâtiment. Sans compter qu'il constitue une «autoroute» pour les fourmis gâte-bois notamment qui peuvent s'introduire dans la maison. Si tant est qu'il y a tout près des arbres malades, des souches ou des poteaux pourris et infestés.

«Lorsque l'arbuste grimpant colonise une cheminée et atteint la couronne de celle-ci, il faut regarder ça de près lorsque, après l'été, il est temps d'allumer le foyer», appréhende M. Grondines.

D'un autre côté, il faut savoir que, lorsqu'on arrache le lierre, ses crampons organiques auront laissé leurs sécrétions devenues indélébiles. Tous les deux ans, il recommande de rabattre le lierre au sol.

Encore que l'inspecteur en bâtiment a déjà vu une maison qui en était couverte depuis 75 et dont la maçonnerie était pourtant bien portante. Néanmoins, il n'est pas à l'aise avec l'idée qu'un parement extérieur «ne voit jamais le soleil».

Puis, il voudrait qu'on se garde de planter des arbres trop près de la maison. Il faut non seulement le faire à bonne distance, mais les imaginer tels qu'ils seront lorsque rendus à maturité.

Leur stature pourrait être incompatible avec l'espace qui leur est imparti jusqu'à mettre en péril l'intégrité de la maison.

En bonne santé

Ils font la beauté des quartiers, mais les arbres se doivent d'être entretenus efficacement. (Photo Jocelyn Bernier, Le Soleil)

Tout en admettant qu'un arbre fait la richesse d'une propriété, pour autant qu'il soit mis en terre au bon endroit, judicieusement domestiqué, maintenu beau et en bonne santé, M. Grondines estime qu'il faut être prévenu que des arbres aux racines non superficielles pousseront leurs «têtes chercheuses» dans les profondeurs du sol pour trouver de l'eau. Spécialement en période de sécheresse.

Ils peuvent purger l'eau d'un sol argileux sous les fondations et provoquer un retrait à la manière d'une pomme de terre qui ratatine. Cela peut causer des bris de fondation, voire une cassure du bâtiment.

Les racines, elles, contournent les obstacles qu'elles rencontrent. Mais si elles trouvent un passage dans le béton, les trous dans les drains, un ajour dans une conduite d'eau pluviale, elles s'y insinueront et pourraient causer des dysfonctionnements.

Puis M. Grondines conseille de maintenir le périmètre de la maison propre et le plus sec possible. Les rebuts organiques et le bois pourri doivent être chassés. Car ils peuvent devenir un lieu d'infestation de fourmis. Entre autres.

«On peut même mettre une bande de gravier le long des fondations pour séparer du gazon ou sol meuble. Et remplacer les murs de soutènement en bois pourri, qui abritent des insectes, par de l'interbloc ou du béton», suggère-t-il.

Autrement, les fourmis pourraient venir fureter dans votre maison, venir s'y nourrir pour le cas où des dépôts de sucre traîneraient sur le comptoir de cuisine ou élire domicile dans l'ossature de bois si elles sont «gâte-bois».