«Une maison à un million? C'est vraiment rien pour écrire à sa mère. Construire aujourd'hui, ça coûte tellement cher», lance Lorraine Demers, agente d'immeubles.

«Une maison à un million? C'est vraiment rien pour écrire à sa mère. Construire aujourd'hui, ça coûte tellement cher», lance Lorraine Demers, agente d'immeubles.

«Il y a beaucoup de maisons à ce prix-là!», renchérit Yvan Drouin, lui aussi dans le métier depuis une quinzaine d'années.

Le propriétaire a acheté cette propriété pour un million de dollars, il y a trois ans. Il a déboursé 300 000 $ pour démolir la maison du lieutenant gouverneur qui était sur le terrain. Le réaménagement paysager a coûté 200 000 $. La propriété, avec la nouvelle maison, est maintenant à vendre. Prix demandé: 3,9 $. C'est le prix de vente le plus élevé pour une maison de la ville jusqu'à maintenant.

«Des gens qui ont de l'argent, il y en a à Québec et ça ne paraît pas. Il y a un marché pour le haut de gamme», constate Lorraine Demers.

En ce moment, 24 maisons de plus d'un million de dollars sont sur le marché immobilier, selon la Chambre immobilière de Québec.

Par contre, les ventes ne sont pas nombreuses, les délais de vente pour ce type de maison étant généralement plus longs. En 2005, une seule maison millionnaire a été vendue dans la région, aucune en 2004, selon les données de la Chambre immobilière.

La propriété la plus chère sur le marché en ce moment se trouve à Lac-Beauport. Prix demandé: 4,3 millions de dollars. La propriété est à vendre depuis plus d'un an.

En ville, la maison la plus chère est celle du 1010, Grande Allée Ouest. Prix demandé: 3,9 millions $. C'est la première fois qu'une maison de ce prix est à vendre à Québec.

Cette maison a été construite il y a à peine trois ans, là où était la résidence du lieutenant-gouverneur du Québec. Elle est sur le marché immobilier depuis à peine trois semaines que déjà des acheteurs potentiels se manifestent.

Le nouveau propriétaire de cette maison de la rue de Laune, à Québec, a payé 1,450 million $ pour l'obtenir.

«Des gens intéressés m'ont appelée, des Québécois qui ont les moyens de payer. Mais il n'y a pas eu de visites encore. Les gens sont à l'extérieur en ce moment. Ils vont probablement fixer un rendez-vous à leur retour de vacances. La maison suscite un intérêt, en dépit du prix», souligne Lorraine Demers, qui a trois «prospects» pour cette propriété.

Justement, qui sont les acheteurs de ces maisons millionnaires? Des Québécois surtout, répondent Lorraine Demers et Yvan Drouin. «Les gens de Québec ont de l'argent!» répète Mme Demers.

Yvan Drouin constate la même chose. La clientèle pour des maisons de plus d'un million de dollars sont des hommes d'affaires, des gens impliqués dans l'informatique, des industriels montréalais qui veulent investir à Québec, des médecins.

«Quand un couple de médecins revient à Québec après 10 ans en région, il a de l'argent plein les poches. Ces médecins n'ont pas dépensé et en plus ils ont reçu des primes», constate M. Drouin.

La clientèle pour les grosses maisons comprend aussi des jeunes professionnels. «Les jeunes investissent dans l'achat d'une maison parce qu'ils y passent plus de temps. Certains achètent grâce à un héritage familial», explique M. Drouin.

L'agent immobilier est même surpris du peu de reprises de finance de ces grosses maisons. «Les acheteurs n'hypothèquent pas leur achat à 95 %».

Les Européens, des Français et des Belges surtout, aiment acheter des propriétés chères au Québec. «À cause de la valeur de l'euro et la cherté de l'immobilier en Europe», explique Gina Gaudreault, directrice générale de la Chambre immobilière de Québec.

Alors que les Européens achètent surtout à Lac-Beauport, à Stoneham et sur le bord du fleuve, les Américains, eux, préfèrent le pied-à-terre dans le Vieux-Québec.