Selon la Société québécoise pour la défense des animaux (SQDA), il y aurait des centaines de milliers d'abandons d'animaux de compagnie par année au Québec. Manon Légaré, coordonnatrice des activités pour la Société protectrice des animaux (SPA) de Québec, note que les mois de mai à juillet apportent 77 % des animaux que l'organisme recueille par année.

Selon la Société québécoise pour la défense des animaux (SQDA), il y aurait des centaines de milliers d'abandons d'animaux de compagnie par année au Québec. Manon Légaré, coordonnatrice des activités pour la Société protectrice des animaux (SPA) de Québec, note que les mois de mai à juillet apportent 77 % des animaux que l'organisme recueille par année.

En juin, 10 % des animaux déposés à la SPA le sont officiellement pour cause de déménagement. «Mais je dirais que c'est le double», présume Mme Légaré, qui voit bien que les propriétaires ont honte de révéler la véritable raison de leur geste.

Même constat à la Protection des animaux de Québec (PAQ), l'organisme qui s'occupe d'intercepter les animaux errants ou perdus dans la ville de Québec. Alexandra Côté, directrice adjointe, affirme d'emblée que la période des déménagements, qui commence à la mi-mai, est la plus animée de l'année pour la PAQ.

Mais il y a pire. Certains jettent leur animal domestique à la rue ou le laissent carrément dans leur ancien appartement. Luc Courtemanche, président aux affaires publiques de la Corporation des propriétaires d'immeubles du Québec (CORPIQ), affirme qu'il y a toujours des propriétaires qui se retrouvent, perplexes, devant un animal délaissé.

«Bien qu'il ne soit pas chiffré, c'est un phénomène qui existe et dont on est conscient : on reçoit beaucoup d'appels de propriétaires qui ne savent pas quoi faire», relate-t-il. La CORPIQ leur suggère alors de déposer les pauvres bêtes dans un refuge.

Lois de propriétaires

Comme l'explique Luc Courtemanche, les lois du logement sont très claires à l'égard des animaux de compagnie. Le propriétaire d'un logement peut refuser les bêtes à quatre pattes. Il doit cependant le mentionner dans le bail.

D'après M. Courtemanche, la forte majorité des propriétaires de logements - qu'il estime à 98 % - refusent les animaux. Cependant, il admet que la présence de chats est plus tolérée que celle des chiens. «Ça ne fait pas de bruit, ça ne jappe pas, ça ne sort pas dehors», avance-t-il.

Un locataire qui héberge un animal malgré l'interdiction pourra être sommé de s'en débarrasser, faute de quoi le propriétaire peut entamer des procédures auprès de la Régie du logement pour résilier son bail. «La jurisprudence va en faveur du propriétaire», atteste M. Jean-Pierre Leblanc, de la Régie du logement.

Si votre nouvel appartement ne vous permet pas de loger votre compagnon animal, la SQDA souligne que le refuge est la dernière solution à envisager. Il faut avant tout lui dénicher un bon foyer. Les journaux locaux et des sites Internet comme www.leuleu.qc.ca permettent de publier des petites annonces. En dernier recours, le site www.adoptananimal.ca permet de repérer le refuge situé le plus près de chez vous.

Toutou déménage

À l'heure du déménagement, il est possible d'administrer un calmant aux chats et aux chiens qui n'ont pas l'habitude des transports. Les médecins vétérinaires de l'Hôpital vétérinaire de Charlesbourg indiquent toutefois qu'il faut en discuter avec son vétérinaire puisque ces calmants sont seulement offerts sous prescription.

Mais si votre animal n'est qu'une source de désagrément dans les tumultes du déménagement, il est possible de le faire «garder», le temps de s'installer. De plus en plus de cliniques vétérinaires et des garderies animalières spécialement conçues offrent des services de pension pour les chiens et les chats. «C'est la mode de faire garder les animaux», indique Mélanie Légaré, de la SPA. Il est donc nécessaire d'y penser à l'avance, puisque certaines périodes, comme les vacances d'été, sont plus achalandées.

Et si, par malheur, votre ami poilu s'égare pendant votre déménagement, vous disposez de cinq à sept jours pour le récupérer auprès de la Protection des animaux de Québec. Après ce délai, l'organisme entame un nouveau processus d'adoption, en espérant toujours que cette fois sera la bonne...