Le jeune père de famille de 38 ans, gestionnaire de formulaires dans une compagnie d'assurances, vient de quitter Neufchâtel pour aménager avec sa conjointe et ses filles au coin de la rue Maguire et du chemin Saint-Louis. Il voulait se rapprocher de son boulot et vivre la vie de centre-ville, à pied.

Le jeune père de famille de 38 ans, gestionnaire de formulaires dans une compagnie d'assurances, vient de quitter Neufchâtel pour aménager avec sa conjointe et ses filles au coin de la rue Maguire et du chemin Saint-Louis. Il voulait se rapprocher de son boulot et vivre la vie de centre-ville, à pied.

François Marchand n'en revient pas que la Ville de Québec songe à laisser bâtir des centaines d'unités de condos ou de résidences pour personnes âgées dans son quartier. «La circulation est déjà incroyable, fait-il remarquer. On a souvent de la misère à sortir de l'entrée.»

Sillery n'est pas juste une ville de vieux, plaide celui qui veut pouvoir aller reconduire sa plus petite à la garderie Pamplemousse sans embûche. «On veut garder une belle qualité de vie», résume M. Marchand.

Vrai que le scénario fait peur à plusieurs citoyens. Des promoteurs souhaitent construire environ un millier de nouvelles unités sur moins de deux kilomètres, entre la côte Gignac à l'ouest et l'avenue de L'Aune, à l'est. Deux cimetières et huit propriétés religieuses sont visés.

Scénario à l'étude

La Ville de Québec a imposé un moratoire et veut se donner un cadre réglementaire sur les transformations des propriétés religieuses. D'où la consultation populaire - très populaire ! - d'hier.

L'urbaniste Denis Jean de la Ville de Québec sait très bien que les citoyens ont de grandes appréhensions, nourries par la construction récente du Château de Bordeaux, un gros édifice de sept étages au milieu d'un quartier de maisons unifamiliales. «Le Château de Bordeaux, c'est le contre-exemple, il n'a pas sa place là», dit M. Jean.

La Ville veut élaborer un scénario, peut-être à mi-chemin entre ce que veulent promoteurs et citoyens, qui va préserver l'aspect des grands domaines, conserver les boisés jugés exceptionnels ou d'intérêt et éviter l'éparpillement des constructions. Et permettre aux communautés religieuses de vendre leur bien.