Les baby-boomers cherchent un petit coin de campagne pour leur retraite. Mais les emplacements de choix se font plus rares. Et dans certaines régions, le prix des chalets a doublé en cinq ans. Les acheteurs devront se résoudre à s'établir plus loin ou à payer plus cher.

Les baby-boomers cherchent un petit coin de campagne pour leur retraite. Mais les emplacements de choix se font plus rares. Et dans certaines régions, le prix des chalets a doublé en cinq ans. Les acheteurs devront se résoudre à s'établir plus loin ou à payer plus cher.

 Depuis un an, François Léveillé a visité une vingtaine de fermettes, en Montérégie et dans les Cantons-de-l'Est. L'humoriste veut acheter une maison qui a du cachet. Il veut un coin tranquille. Un grand terrain. Pas de voisins. Mais des loisirs et des services à proximité.

Dans un rayon d'une heure et demie de route de Montréal, il n'a rien vu en bas de 200 000$ à 250 000 $. «À ces prix-là, les maisons ont besoin d'énormément de rénovations ou alors elles sont mal situées», dit-il.

En photo, c'est le coup de foudre. Mais sur place, il réalise que le terrain adjacent a été vendu. «Juste à côté, il y a une grange, deux gros silos et un tracteur. On a plus l'impression d'être dans la cour d'une PME que dans un havre de paix !»

Ou encore, le terrain est joli, mais la cuisine et la salle de bains sont à refaire. Quand ce ne sont pas les fondations qui sont désuètes ou l'approvisionnement en eau qui est déficient. «Je n'ai plus envie de me lancer dans un gros chantier», dit l'homme dans la jeune cinquantaine.

Pourtant, François Léveillé s'y connaît: il a planché sept ans sur Habitaction, une émission de télé sur la rénovation. Il est aussi le porte-parole du 1er Salon Chalets et maisons de campagne, qui se tiendra du 16 au 19 février, au Stade olympique de Montréal.

Son expérience personnelle démontre à quel point il est difficile de dénicher un chalet. C'est que la demande est forte en raison des avancées technologiques qui favorisent le travail à distance, mais surtout à cause des baby-boomers qui cherchent un coin de campagne pour leur retraite.

Déjà, 13% des Montréalais de 45 à 65 ans possèdent une résidence secondaire, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Presque autant (12%) ont l'intention d'en acheter une d'ici cinq ans. Cette vague pousse les prix de vente et les coûts de rénovation.

«C'est l'exode rural à l'envers ! Sauf que les gens ne veulent pas retourner cultiver des radis», dit Jacques St-Pierre, titulaire de la Chaire UQAM SITQ-Immobilier. Ils apprécient la nature, la tranquillité, l'intimité. Mais pas question d'aller se terrer au fond d'un rang. «Ils veulent la proximité d'une autoroute, d'un hôpital, d'un centre commercial, de loisirs», explique M. St-Pierre.

Les emplacements de choix se font rares et sont chers. Au Québec, le prix des maisons au bord de l'eau a grimpé de 26% seulement en 2005, selon une étude du courtier Royal LePage. Une maison au bord du lac Brome, dans les Cantons-de-l'Est, se vend entre 400 000 $ et 500 000 $, par rapport à un prix de base de 300 000 $ un an plus tôt.

Dans la région de Tremblant, le prix des maisons au bord de l'eau a doublé depuis cinq ans, signale Paul Dalbec, courtier et propriétaire pour Royal LePage. Une maison comprenant trois chambres à coucher, sur un acre de terrain au bord du lac Mercier, vaut 800 000 $. Les appartements au pied des pentes ont pris 50% de valeur en cinq ans, ajoute M. Dalbec. Il faut compter au moins 400 000 $ pour un chalet standard de trois chambres, et 350 000$ pour un appartement de deux chambres.

À ces prix-là, bien des acheteurs se rabattront sur des solutions de rechange à l'achat pur et simple d'un chalet. Ou alors, ils se décideront à rouler un peu plus longtemps pour atteindre leur petit paradis.