Or, le mieux, selon des agents de courtage interrogés par Le Soleil, serait de mener de front l'achat et la vente, mais sur une période de quatre à cinq mois.

Or, le mieux, selon des agents de courtage interrogés par Le Soleil, serait de mener de front l'achat et la vente, mais sur une période de quatre à cinq mois.

La présidente de la Chambre immobilière de Québec aussi bien que de la Fédération des chambres du Québec, Michèle Gagnon, suppose que vous venez, enfin, de dénicher la maison qui vous convient, tout en vous promettant d'y emménager le 1er juillet.

«N'hésitez pas, achetez», recommande-t-elle. «Du coup, hâtez-vous de mettre en vente celle que vous avez avec droit pour l'acheteur d'en prendre possession début juillet, également.»

Car l'objectif, en conjuguant la vente et l'achat, est de ne pas être sans maison si vous vendez et de ne pas avoir une résidence invendue sur les bras si vous achetez.

Vendre d'abord

Mais si la maison dont on veut se défaire est située dans un secteur où il y a beaucoup plus de propriétés à vendre que d'acheteurs, il est préférable de vendre d'abord.

«Si on en a déjà acquis une autre, la probabilité de devoir en entretenir deux est élevée, faute de ne pouvoir se séparer dans un temps raisonnable de celle qu'on a déjà», estime-t-elle.

En revanche, s'il y a beaucoup moins de maisons à vendre qu'il n'y a d'acheteurs, on se sentira plus sûr de soi si on achète d'abord.

À la suite de quoi, continue Mme Gagnon, on disposera d'un avantage dans la disposition de toute promesse d'achat sur la propriété qu'on vend, car on connaîtra le prix exact de celle qu'on vient d'acheter et les dates auxquelles auront lieu la transaction et la prise de possession.

Dans un marché de vendeurs, cependant, vendre avant d'acheter est à risque, étant donné la possibilité de se retrouver «sans abri» pour n'avoir pu trouver à temps une autre maison à son goût.

Selon Patricia Deguara, agente immobilière affiliée chez le courtier Re/Max 1er Choix de Québec, pour acheter d'abord, il faut être capable de «vivre avec».

Elle constate que plusieurs personnes le font parce qu'elles trouvent primordial, avant de vendre, de savoir où elles s'en iront.

Par contre, celles qui tiennent mordicus à vendre d'abord veulent être sûres de leur avoir financier avant d'acheter. Elles sont prudentes.

«Il est possible, cependant, que certaines gens qui décident d'acheter d'abord ne puissent le faire en raison du refus de leur banque de leur accorder le financement hypothécaire pour une seconde maison, même si la première est sur le point d'être vendue», croit Mme Deguara.

Mais si acheter avant de vendre est de nature à vous empêcher de dormir, dit l'agente, présentez une promesse d'achat conditionnelle à la vente de votre propriété.

Elle admet toutefois qu'au cours des dernières années, cela ne s'est guère fait. Car le marché était en surchauffe. Les acheteurs, rivalisant souvent pour l'acquisition d'une propriété, fournissaient, pour assurer leur position, des offres sans conditions. Ce peut être encore le cas actuellement, pense-t-elle, pour des maisons impeccables et bien situées.

«En fait, le mieux est encore de mener l'achat et la vente d'un même élan, à la condition de se donner du temps», résume l'agente immobilière.

Cela est d'autant plus opportun qu'il faut en moyenne, selon le Mouvement Desjardins, 56 jours dans la région de Québec pour vendre sa maison, mais 90 si elle vaut plus de 200 000 $.

Déchirant

Afin de se dérober à l'inconfortable choix entre acheter ou vendre d'abord, le président de Royal LePage InterQuébec, Paul Everell, plaide lui aussi l'opportunité de concilier l'achat et la vente. À la condition de planifier, cependant.

«À l'automne, un propriétaire prend la décision de vendre pour s'installer ailleurs. Objectif: 1er juillet. En janvier ou février, il confie la vente de sa maison à son courtier et, du coup, enclenche, avec celui-ci, le processus de recherche et d'achat d'une autre», imagine M. Everell.

S'il trouve rapidement la maison qu'il lui faut et à un prix plus avantageux qu'il ne l'espérait, il peut réduire le prix de la sienne afin de la solder plus vite.

Dans la région de Québec, insiste-t-il, une bonne maison se vend en un mois. Ce qui peut compter dans la décision de «vendre ou acheter d'abord» ou de mener les deux de front.