L'endroit vaut le coup d'oeil. Bordées d'arbres, les rues qui serpentent le flanc de la montagne permettent une vue imprenable sur les pentes de ski. Les coquettes maisons et les fils d'Hydro-Québec enfouis assurent la beauté des lieux.

L'endroit vaut le coup d'oeil. Bordées d'arbres, les rues qui serpentent le flanc de la montagne permettent une vue imprenable sur les pentes de ski. Les coquettes maisons et les fils d'Hydro-Québec enfouis assurent la beauté des lieux.

Ce développement, qui a vu le jour en 1996, contient deux douzaines de résidences permanentes et secondaires, huit maisons en location et des chalets sur pilotis.

Renel Drapeau, d'Hébergement Stoneham, habite lui-même le quartier. L'intérieur de sa demeure invite à la détente et aux réunions de famille: un vrai chalet de grand luxe.

Lucie Ricard et François Carreau sont parmi ceux qui y voient défiler les saisons. Avec leurs deux enfants, Anne-Sophie et Louis-Félix, ils résident dans l'une des premières chaumières à l'entrée du secteur. «On a toujours voulu habiter à Stoneham, raconte Mme Ricard en tentant de calmer son plus jeune. Même avant qu'on se rencontre, on voulait rester ici.»

Avec l'aide de la mère de François, qui habite un logement dans la demeure, le couple s'est payé son rêve en 2002. «Il y a des gens qui cognent à la porte et nous offrent d'acheter la maison. D'autres nous disent à quel point ils la trouvent belle.»

Une propriété dans ce développement, appelé Exposition Sud par ceux qui l'ont imaginé, coûte maintenant entre 350 000 et 450 000 $. On y trouve quelques jeunes familles, mais aussi des couples dont les enfants sont grands et qui y voient un paradis pour leur retraite.

À quelques centaines de mètres de là, d'autres chalets plus abordables, construits dans les années 80, permettent aussi une vie paisible et une vue magnifique.

Sylvain Bélec s'y est établi il y a quatre ans. «L'hiver, c'est féerique avec les pentes de ski illuminées, dit-il. J'apprécie surtout la tranquillité, le fait d'être dans le bois tout en étant près de l'action».

«J'ai des voisins en or, poursuit M. Bélec. Il y a vraiment une entraide accentuée par rapport à la ville.» Il estime que 40 % des chalets de son quartier sont habités en permanence, tandis que le reste sert de résidences secondaires. Et de plus en plus de jeunes, comme lui, s'installent à proximité des pentes.

Tous ces gens sont skieurs. Mais ça ne suffit pas pour apprécier cette contrée à sa juste valeur. «Il faut aimer la nature, dit Lucie Ricard. On voit souvent des orignaux, des chevreuils, des porcs-épics et des couleuvres se promener sur notre terrain. Et les gens du coin accordent une attention particulière aux étoiles.» C'est que, par les soirées de beau temps, la vue sur le ciel étoilé est imprenable.

La nuit, c'est le silence. Seuls les canons à neige viennent parfois rompre le calme. Rien pour déranger ces amateurs de ski, toutefois.

Clientèle exigeante

Lorsque rencontré par Le Soleil, Pierre Robin n'avait passé que 24 heures dans son quartier de location. Sa famille et lui étaient déjà conquis par l'endroit. «Avec ma retraite qui s'en vient, ça me donne le goût de venir habiter ici, explique-t-il avec un petit sourire. Les enfants n'ont qu'à enfiler leur snow en arrière de la maison, à descendre une côte et ils sont rendus en bas des pentes.» D'ailleurs, de son salon, la famille Robin peut observer les télésièges qui conduisent les skieurs jusqu'au sommet de la montagne.

Renel Drapeau, d'Hébergement Stoneham, est celui qui gère les unités locatives d'Exposition Sud. «Nous avons une clientèle qui est déjà sortie, illustre-t-il. Ils ont de plus en plus de demandes et on va leur donner ce qu'ils souhaitent.»

M. Drapeau habite lui-même le quartier. L'intérieur de sa demeure invite à la détente et aux réunions de famille: un vrai chalet de grand luxe.

Après l'anarchie, l'harmonie

Le centre de ski et ses environs n'ont pas toujours offert une si belle qualité de vie. «À une certaine époque, c'était anarchique en bas des pentes», raconte Rodrygue Harvey, qui a été maire de Stoneham de 1981 à 1991. «Il y avait une cinquantaine de roulottes et de maisons mobiles sans réseaux d'égouts.»

Lors de son passage à la mairie, M. Harvey s'est battu pour plusieurs projets, dont le prolongement de l'autoroute 73, qu'il jugeait essentiel au bon développement de sa ville et des pourtours du centre de ski. Les gens avaient carrément peur d'emprunter l'ancienne voie d'accès, dit-il. «On n'appelait pas le boulevard Talbot "boulevard de la mort" pour rien. J'ai perdu des gens très chers sur cette rue-là. (...) Il y avait 2500 habitants à Stoneham lorsque je suis devenu maire et plus de 5000 lorsque j'ai quitté.» Aujourd'hui, la ville compte 5800 âmes.

L'accès au centre-ville de Québec est facile, disent tous les habitants de Stoneham interrogés par Le Soleil. Entre 20 et 25 minutes sans trafic. Ceux qui le souhaitent peuvent prendre les autobus du RTC au terminus du zoo. Aux heures de pointe, le 230 se rend directement au coeur de l'action. De plus, la municipalité a mis sur pied un système de navettes pour les jours de semaine entre Stoneham et Québec.

«Depuis qu'ils ont rajouté deux voies au boulevard Laurentien, il n'y a plus de problèmes de trafic», constate M. Harvey.

Pittoresque

Vivre dans un quartier comme celui-là s'accompagne d'obligations. La construction d'une maison doit respecter plusieurs normes afin d'assurer l'élégance des lieux. Ainsi, les murs extérieurs sont recouverts de bois ; les toitures de bardeaux d'asphalte... et de neige (voir photos). En cette période des Fêtes, on a aussi suggéré aux habitants d'utiliser des lumières blanches pour les décorations extérieures. Tout est question d'harmonie.

L'architecte Jacques White parle d'un site pittoresque. «Les maisons ont l'air de faire partie du paysage. Ils suivent la topographie de la montagne. L'environnement semble plus sympathique avec les maisons que s'il n'y en avait pas», dit le professeur à l'Université Laval, qui a collaboré au développement de nouveaux chalets pour les skieurs au Mont-Sainte-Anne.

M. White salue aussi l'utilisation de «vrais» matériaux pour la finition des résidences. «Les Européens trouvent souvent que nos maisons ont l'air de décors de théâtre», dit-il en parlant des parements sans entretien utilisés pour des milliers de demeures québécoises. Ici, nos cousins devraient apprécier.