«Cela est, pour l'instant, unique dans la Vieille Capitale», d'après l'économiste et analyste principal de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), Jean-François Dion.

«Cela est, pour l'instant, unique dans la Vieille Capitale», d'après l'économiste et analyste principal de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), Jean-François Dion.

Le chantier de l'immeuble de 10 étages d'une valeur de 40 millions $ a démarré en août. Gratien Dubé est président de Première Classe Inc, courtier immobilier et chargé des ventes. Il dit qu'il faudra compter une année pour l'excavation et la mise en place des «sous-étages» de stationnement, une autre année pour la construction elle-même.

La livraison du bâtiment, situé avenue Wilfrid-Laurier, près des Plaines, de l'Assemblée nationale et des Remparts, aura donc lieu en septembre 2007. Il comprend 91 logements dont le prix varie de 170 000 $ à 1,5 million $.

Trois sont des penthouses. Leur prix est de 1 million $ et plus, tandis que leur superficie respective est de 3500 pi ca environ. Ils ont été les premiers vendus. «À des gens de Québec, tous de 55 ans et plus», précise M. Dubé.

Jean-François Dion tient pour étonnant que ce soient ces «unités les plus dispendieuses qui, les premières, aient trouvé preneurs».

Joceline Caron, agente immobilière au service de Première Classe Inc., explique cela par le fait que plusieurs personnes qui en ont les moyens ont attendu patiemment pareille opportunité. Elle s'est présentée, ils l'ont saisie. Or, ce qui est vrai pour le George V l'est aussi ailleurs, du moins là où le site le justifie.

Le Cinquième Bourgeois est un projet récent d'immeuble en copropriété situé à deux pas de la rue du Campanile, à Sainte-Foy. Sur les 73 logements qui étaient offerts, on dénombrait cinq penthouses. Bien avant que la construction n'ait débuté cet automne, tous avaient été vendus.

Tout en établissant un lien de causalité entre le prix des condominiums vendus au George V et la hausse moyenne de 60 % de la valeur des propriétés résidentielles depuis l'an 2000 dans la région de Québec, Jean-François Dion plaide l'enrichissement des acheteurs. Car ils devront sans doute faire face à un compte de taxes bien plus important que celui de leur ancienne propriété.

«Aussi, en raison du vieillissement de la population et de l'entrée progressive à la retraite des baby-boomers à l'aise, le phénomène des condominiums millionnaires devrait croître», pense M. Dion.

Sur le marché de l'existant cependant, le million n'est pas encore atteint. D'après la présidente de la Chambre immobilière de Québec, Michèle Gagnon, il n'y a eu dans la région de Québec au cours des 12 derniers mois que trois logements en copropriété de 750 000 $ et plus de vendus. «Le plus cher l'a été à 900 000 $», détaille-t-elle.

Particulier

Enfin, ce qui est particulier au George V, quelques logements de 170 000 $ côtoient des logements «millionnaires» et une dizaine au moins de 600 000 $ à 1 million $.

«L'écart de prix de ceux qui sont au nord par opposition à ceux qui sont tournés vers les Plaines et le sud est parfois de 120 000 $, sans compter que chaque espace de stationnement coûtera 30 000 $, ce qui est deux fois plus cher qu'en banlieue», convient M. Dubé.

Toutefois, tous les appartements présentent les mêmes attributs de construction. C'est leur localisation et leur superficie respective qui fait la différence.

Les condos «millionnaires» sont vastes, leur vue imprenable et ils disposent de deux salles de bain et d'une salle d'eau. C'est ce qui les distingue du reste.

«Une fois sortis de leur logement quel qu'il soit, tous les occupants du George V auront les Plaines et la vie pétillante de la Vieille Capitale en partage», nuance Mme Caron.

Enfin, Gratien Dubé constate que pour payer leur copropriété, certains acheteurs auront encaissé leurs RÉER ou retiré en tout ou en partie leurs billes du marché boursier. Ils voient dans leur appartement un investissement sûr et «non imposable à la vente».

Il est porté à croire que dès la prise de possession par les propriétaires dans un peu moins de deux ans, les logements vaudront plus encore qu'ils n'auront été payés.