C'est ce que soutient le directeur du service technique et de la formation à l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), André Gagné.

C'est ce que soutient le directeur du service technique et de la formation à l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), André Gagné.

Car il trouve que les particuliers n'emploient pas leur produit de déglaçage correctement. Soit qu'ils ne lisent pas le mode d'emploi - souvent en petits caractères - soit qu'il ne leur semble pas clair. Néanmoins, la plupart prennent pour acquis qu'un épandage est suffisant et que la fonte s'accomplira d'elle-même. Mais le geste est comme une bombe à retardement.

En fait, explique M. Gagné, l'eau de fonte s'en va gorger le béton neuf qui n'a pas fini d'exsuder son eau. Avec le gel intense qui suit généralement une pluie verglaçante, toute cette eau est captive du béton. Elle gèle à son tour et sa dilatation le fait éclater.

D'un autre côté, l'APCHQ, dans un communiqué transmis au SOLEIL dernièrement, dit que des fabricants de sels de déglaçage mettent les consommateurs en garde contre l'emploi de sels et que les particuliers ont avantage à les lire.

L'organisme précise, du coup, que les bétons de moins de deux ans contiennent des chaux libres qui réagissent très mal aux chlorures contenus dans ces sels.

Comment

Voici comment utiliser les produits de déglaçage, selon M. Gagné: une fois que le sel ou les granules ont commencé à travailler, on casse la glace et on évacue les morceaux. Dans ce cas, l'eau n'est plus enfermée et le béton peut réagir plus librement au gel.

«Le sel ne peut par lui-même faire fondre toute la glace. Il n'est qu'un facilitateur», juge le porte-parole de l'APCHQ.

Mais quand le béton est âgé, le mal est moindre. Car il a rendu toute son eau par opposition au béton neuf. Il y a donc un peu plus de place dans les pores pour la formation de glace.

Mais comme les gens ne se donnent pas la peine de casser la glace, M. Gagné propose plutôt l'emploi de sable sans sel ajouté ou de gravier. Le béton, dans ce cas, ne risque pas d'être endommagé.

Le directeur du service technique de l'APCHQ sait cependant qu'on peut, sous les bottes, en transporter dans la maison. Pour combler cette lacune, il suggère de bien essuyer ses pieds sur le paillasson en entrant.

Couvre-marches

Cependant, termine M. Gagné, on peut vaincre la glace en disposant dans l'escalier d'accès à la maison des couvre-marches en caoutchouc recyclé. Sur le balcon, on peut installer un carreau de même nature.

Le matériau est flexible, antidérapant et d'une résistance extraordinaire. Quelques coups de pelle suffisent pour faire éclater la glace qui s'y trouverait.

Chez Rona L'Entrepôt, par exemple, on en trouve sous la marque Technoflex (Longueuil). Un couvre-marche de 10 po de large sur 36 po de long sur 1/2 po d'épaisseur, se détaille 11,72 $.

Mais si on décidait quand même d'employer des produits de déglaçage, Roger Renaud, conseiller à la quincaillerie Cantin & fils de la rue Saint-Vallier, est d'avis qu'on ferait un bon coup en se procurant des «antiglaces» à base d'urée. On les emploie, selon lui, sur pistes d'aéroports alors qu'ils n'endommageraient ni le béton non fissuré ni le gazon, pas plus qu'ils ne marqueraient de blanc les moquettes pour le cas où on en introduirait dans la maison. Mais pour pareil produit, il faut s'attendre à payer près de 10 $ le contenant de 10 kilos.