L'entrepreneur inspecte les lieux et soupçonne immédiatement que la vermiculite de marque Zonolite qui servait déjà d'isolant dans l'entretoit soit contaminée à l'amiante, un agent cancérigène. Il conseille donc au propriétaire de faire analyser la vermiculite avant d'aller plus loin.

L'entrepreneur inspecte les lieux et soupçonne immédiatement que la vermiculite de marque Zonolite qui servait déjà d'isolant dans l'entretoit soit contaminée à l'amiante, un agent cancérigène. Il conseille donc au propriétaire de faire analyser la vermiculite avant d'aller plus loin.

M. Baribeau achemine alors un échantillon du produit vers les laboratoires de l'entreprise Bodycote à Montréal. Une semaine plus tard, c'est le choc. La vermiculite qui avait été mise dans l'entretoit au moment de la construction de la maison contient bel et bien de l'actinolite, un des six minéraux désignés sous le nom d'amiante.

M. Baribeau n'est pas un cas d'exception. Entre 100 000 et 200 000 maisons au Canada ont été isolées avec de la vermiculite de marque commerciale Zonolite contaminée à l'amiante.

Aux quatre coins de la Mauricie, l'entreprise spécialisée ACG Isolation a déjà décontaminé 45 maisons ou est en voie de le faire, raconte son porte-parole, Gilles Hamelin.

Le Zonolite n'est pas seulement présent dans des maisons d'un certain âge. Il peut avoir été installé dans des bâtiments construits entre 1920 et 1990.

Avant d'acheter sa résidence, M. Baribeau avait pourtant pris la précaution de la visiter en compagnie d'un inspecteur en bâtiment. Celui-ci avait alors découvert des sacs de Zonolite éventrés dans l'entretoit et avait recommandé au futur propriétaire d'enlever ces enveloppes pour éviter l'humidité.

Le mot Zonolite fut indiqué dans le rapport d'inspection mais jamais l'inspecteur en bâtiment n'a fait mention à l'acheteur que le Zonolite pouvait représenter un quelconque danger pour sa santé.

Les effets néfastes du Zonolite étaient alors peut-être méconnus des inspecteurs en bâtiment, analyse M. Baribeau.

Il faut en effet attendre en 2004 avant que le gouvernement fédéral émette un communiqué public pour prévenir des dangers de ce produit.

Le Zonolite, lorsqu'il est dérangé (par exemple lorsqu'une personne se rend dans l'entretoit) dégage de très fines particules qui se logent aux poumons.

Plus l'exposition est longue et répétée, plus les dommages pour la santé risquent d'être grands.

On parle ici d'amiantose, de carcinomes bronchiques et de cancer du tube digestif ou du larynx pour n'en citer que quelques-uns.

Angoissé par sa situation, M. Baribeau s'est vite rendu compte qu'il n'existe aucune ressource, ni dans les villes, ni dans les ministères provinciaux ou fédéraux, ni au niveau des services de santé pour aider les propriétaires aux prises avec le Zonolite.

Même les assurances ont des clauses d'exclusion pour ce genre de situation.

À force de fouiller, il a découvert l'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction, un organisme qui soutient et conseille présentement les propriétaires aux prises avec ce problème.

La responsable de ce dossier, Francine Jean-Louis, explique qu'un recours collectif sera intenté par la firme d'avocats Lozon, Bélanger de Montréal contre le procureur général du Canada.

L'entreprise qui est à l'origine de la commercialisation du Zonolite, W.R. Grace du Montana, s'est mise en faillite.

C'est pourquoi le gouvernement fédéral, qui a autorisé ce produit, demeure la seule instance pouvant être poursuivie dans cette affaire.