Dans la lutte des téléviseurs numériques, il est en effet de plus en plus évident que c'est le plasma qui l'emporte pour les grands écrans, tandis que l'affichage à cristaux liquides va être le favori pour les panneaux de 42 pouces et moins, remplaçant graduellement les tubes écrans. Le phénomène est irréversible, comme le prouve l'annonce faite ces derniers jours par le coréen Sharp d'abandonner la production de téléviseurs à tubes pour s'en tenir aux écrans à ACL.

Dans la lutte des téléviseurs numériques, il est en effet de plus en plus évident que c'est le plasma qui l'emporte pour les grands écrans, tandis que l'affichage à cristaux liquides va être le favori pour les panneaux de 42 pouces et moins, remplaçant graduellement les tubes écrans. Le phénomène est irréversible, comme le prouve l'annonce faite ces derniers jours par le coréen Sharp d'abandonner la production de téléviseurs à tubes pour s'en tenir aux écrans à ACL.

Pour ceux qui recherchent un écran beaucoup plus grand (de 50 à 60 pouces), les rétroprojecteurs à ACL et à DLP resteront une bonne affaire, tandis que le vrai cinéma maison, avec toile de 80 pouces et plus, continuera d'être le lot des projecteurs qui se font de plus en plus puissants et précis.

Supériorité évidente

Mais, dans l'ensemble, la saison 2005-2006 sera le début de l'ère du plasma et de la haute définition. Et le format le plus en demande sera l'écran de 42 pouces, une solution intéressante entre les écrans standards et les rétroprojecteurs. Pourquoi 42 pouces ? Parce que c'est en quelque sorte la frontière naturelle entre le plasma et l'ACL, entre la définition accrue (ED) et la haute définition (HD), entre un prix raisonnable et un prix trop élevé pour la masse des consommateurs.

Pourquoi le plasma? Parce que pour une grandeur donnée - 42 pouces encore - , la supériorité de qualité et de prix est évidente. Un panneau au plasma haute définition (4000 $ environ) offre une richesse de couleurs et de contrastes combinée à une absence totale de traînée. Son pendant à affichage à cristaux liquides (6000 $) doit être appuyé par des filtres pour accentuer la couleur et la brillance et si l'effet de traînée est devenu négligeable, il existe encore un peu. Le taux de contraste d'un écran au plasma varie entre 3000:1 et 5000:1, tandis que l'ACL est de 800:1.

Le plasma et l'ACL partagent un argument de poids, leur espérance de longévité étant passée à 60 000 heures avec les améliorations apportées ces derniers mois, ce qui signifie une durée de vie d'environ 30 ans.

Question de grandeur

Sans trop se perdre dans les détails techniques, il faut comprendre que le pixel d'un écran au plasma est un tube écran en miniature et qu'il y en a des centaines de milliers sur un écran, dépendant bien sûr de la grandeur. Et... que ces pixels ne sont pas élastiques.

Pour obtenir une image haute définition, les pixels du plasma devraient être rapetissés, ce qui explique pourquoi il est plus difficile de les «caser» dans un cadre de 42 pouces.

En mode ED, ce format loge 408 960 pixels sur la base d'une résolution de 852 X 480p, alors que la même grandeur d'image en haute définition est de 786 432 pixels sur une base de 1024 X 768. Un beau défi pour les concepteurs. Le problème n'existe plus dès qu'on atteint un format de 50 pouces qui peut, lui, loger 1 049 088 pixels en 1024 X 768.

Un téléviseur plasma ED ne peut être considéré comme un écran à haute définition native, même si le 480p fournit une image nettement supérieure à tout ce qu'on a vu jusqu'à maintenant, tubes et rétroprojecteurs confondus.

La question de taille est moins importante pour l'ACL, mais à cause de ses déficiences du côté de la couleur et du contraste, il est plus difficile de réaliser des modèles de plus de 42 pouces. Dans les formats plus petits, par contre, il devient très avantageux. D'où les deux créneaux où chaque technologie trouve son compte.

Nés pour le progressif

Tous les téléviseurs numériques (plasma et ACL) affichent de façon dite «native» l'image en mode progressif (p) contrairement aux tubes qui étaient en mode entrelacé (i). Mais... tous les signaux ne sont pas en progressif et il faut alors que le téléviseur les traite pour les convertir dans son mode natif, d'où l'apparition, parfois, de bruit vidéo et une détérioration de l'image.

Dans un monde idéal, le signal en haute définition devrait être en 1024p. Mais ce ne seront que les plus récents téléviseurs HD qui seront à sa hauteur, les «anciens» ayant été conçus pour le 720p et le 1024i converti. Ce qui ne posait pas de problème avec le signal du DVD qui est de 480 lignes en balayage progressif, ni avec les transmissions actuelles de la télévision en haute définition par satellite ou par câble (540p en général, 720p pour un film à la carte ou une émission à forte cote d'écoute).

Arriveront bientôt les super DVD: BlueRay de Sony (probablement en 1080p) et HD-DVD de Toshiba (certainement en 1080i). Un téléviseur numérique «natif progressif» sera à son meilleur avec le premier, tandis qu'il devra convertir le second en 720p.

Économique mais limité

Un plasma ED va lire les sources haute définition, mais l'image va être limitée aux capacités du téléviseur, soit 480p. Le format ED «réduit» également les autres signaux haute définition.

Si on considère que la majorité des Québécois écoutent la plupart du temps des émissions conventionnelles et des films en DVD, que la transmission en haute définition est encore loin dans les brumes du CRTC, que ce n'est pas tout le monde qui a la chance de comprendre l'anglais pour suivre les séries et les films diffusés sur les chaînes HD du câble et des satellites, la solution du plasma ED est loin d'être à négliger.

Avec un signal conventionnel, la différence entre le plasma ED et le HD est négligeable. Le rendu de la définition accrue peut même avoir l'air plus beau, le progressif donnant une image plus douce, un résultat plus net.

À moins de vouloir posséder immédiatement l'outil qui pourra fournir la haute définition dans un avenir incertain, il est donc plus logique de choisir un appareil coûtant deux fois moins cher et capable de répondre aux besoins actuels.

Pénurie à l'horizon

L'engouement est tel, à l'échelle planétaire, que les fabricants commencent à avoir peine à suffire à la demande et qu'ils vont devoir trouver une solution pour accélérer la production. Les favoris en perspective sont les plasma ED 42 pouces (moins de 3000 $) et les plasma HD 50 pouces (6000 $ environ).

Un véritable plat de spaghettis, une forêt où il est plus difficile que jamais de retrouver son chemin. Chose sûre, l'achat impulsif est à éviter et il vaut mieux consulter un conseiller bien renseigné pour trouver la bonne voie.