À l'ère où le prix de l'essence dépasse le seuil psychologique du 1 $ le litre et où les gouvernements tentent de se conformer au protocole de Kyoto, le vert est de bon ton. De plus en plus de promoteurs immobiliers, fleurant la bonne affaire, construisent des bâtiments supposés être favorables à l'environnement. Dans bien des cas, par contre, les apparences s'avèrent trompeuses et l'on se retrouve devant des édifices aux couleurs plutôt «verdâtres».

À l'ère où le prix de l'essence dépasse le seuil psychologique du 1 $ le litre et où les gouvernements tentent de se conformer au protocole de Kyoto, le vert est de bon ton. De plus en plus de promoteurs immobiliers, fleurant la bonne affaire, construisent des bâtiments supposés être favorables à l'environnement. Dans bien des cas, par contre, les apparences s'avèrent trompeuses et l'on se retrouve devant des édifices aux couleurs plutôt «verdâtres».

«Il y a des promoteurs immobiliers qui prétendent construire des bâtiments verts, uniquement pour attirer les acheteurs. Ils font le strict minimum pour se faire certifier écologiques. Un bâtiment vert ne coûte pas plus cher à construire, mais permet à la longue d'économiser énergie et argent, un facteur assez vendeur qui attire les promoteurs», constate une architecte de Gatineau et directrice au Conseil du bâtiment durable du Canada et membre de la National Capital Green Building Association, Isabelle Bradbury.

Pour éviter de tomber aveuglément dans le piège de promoteurs malhonnêtes, le Conseil national du bâtiment durable du Canada, une société nationale sans but lucratif, a été créé. Celui-ci se fonde sur les principes de la U.S. Green Building Council de nos voisins du Sud, et évalue certains projets immobiliers verts en se référant au programme Leadership in Energy and Environmental Design (LEED).

Les promoteurs immobiliers écologiques qui le souhaitent peuvent donc soumettre leur projet de développements au test LEED et recevoir le sceau si celui-ci répond aux exigences.

«On a fondé le programme national LEED en décembre 2004, justement pour standardiser le développement de maisons et bâtiments verts et ainsi mieux distinguer green de green-washing. Il donne l'assurance aux gens que des inspecteurs indépendants qui connaissent le design écologique ont étudié le projet dans ses menus détails», explique le représentant de LEED, basé en Colombie-Britannique, Ian Theaker.

De façon générale, le programme de certification s'assure que le bâtiment vert améliore le bien-être des occupants, la performance environnementale et que son rendement économique est bon. On retrouve plusieurs critères répartis en cinq grandes catégories qui sont l'aménagement écologique des sites, la gestion efficace de l'eau, l'énergie et l'atmosphère, les matériaux et ressources utilisés et la qualité de l'environnement intérieur. Une sixième catégorie s'ajoute et se penche sur l'innovation en ce qui concerne, par exemple, le design du bâtiment.

Les analystes de LEED évaluent les projets verts et leur donnent une note finale qui varie de certifié, à argent, à or ou à platine.

Ainsi, les bâtiments reçoivent une note plus élevée selon qu'ils ont, par exemple, un aménagement paysager économe en eau, des technologies innovatrices de traitement des eaux usées, une performance énergétique minimale, des énergies renouvelables ou qu'ils sont fait de matériaux rapidement renouvelables ou recyclés ou qu'ils ont réaménagé des sites contaminés, etc. La liste de critères est exhaustive, mais on compte au-delà de 150 bâtiments certifiés LEED au Canada, dont un à Iqualuit. Il s'agit de l'édifice de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).