Preuve du sérieux du boulot à faire, l'Association des professionnels du chauffage (APC) s'est dotée d'une série de règles strictes et de certifications. Elles régissent la profession qui entoure l'univers du chauffage.

Preuve du sérieux du boulot à faire, l'Association des professionnels du chauffage (APC) s'est dotée d'une série de règles strictes et de certifications. Elles régissent la profession qui entoure l'univers du chauffage.

Fondée en 1983, l'APC regroupe 75 entreprises membres partout au Québec, dont une quarantaine de compagnies qui donnent dans le ramonage.

«On est assez sévère. Du moins, plus que la loi le nécessite», précise Ghislain Bélanger, directeur général de l'Association. À son avis, il est dépassé le temps où pour être ramoneur, il fallait «juste un truck et des brosses». Aujourd'hui, ses membres sont en mesure de faire le nettoyage, évidemment, mais également d'inspecter les installations de chauffage pour s'assurer que tout demeure sécuritaire.

Révisée annuellement, la liste de l'APC peut servir de point de départ pour vérifier le sérieux du service offert, suggère Éric Marchand, directeur inspection à l'Association des techniciens en prévention en incendie du Québec (ATPIQ), et employé du service des incendies à la Ville de Longueuil. Un travail plus compliqué qu'on pourrait le croire, rappelle M. Marchand. Ainsi, du choix des brosses à utiliser en fonction des matériaux de la cheminée, à l'accès à celle-ci, en passant par la fréquence des nettoyages, chaque détail aura son importance.

C'est que les conséquences d'un travail négligé sont sérieuses. Les fameux feux de cheminée hantent les propriétaires de poêle depuis toujours. S'il n'est pas bien retiré, le résidu de la combustion, le créosote, risque de s'enflammer. De violents incendies sont alors à craindre. M. Marchand rappelle d'ailleurs qu'entre 1992 et 2002, 14 % des incendies résidentiels étaient liés à un appareil de chauffage (tous genres confondus). On s'en doute, des cheminées encrassées étaient du lot!

«Ramoner une fois l'an, c'est le minimum», dit Ghislain Bélanger. Pour sa part, Serge Bouchard, coordonnateur des opérations pour Les Cheminées Gamelin à Québec, rappelle les recommandations de l'APC, dont il est membre. «On suggère de nettoyer à toutes les trois cordes de bois.» Idéalement, le spécialiste propose de le faire au début et à la fin de la saison froide. Pour le chauffage à l'huile, il est envisageable de faire ramoner une fois aux deux ans, mais l'inspection annuelle demeure une bonne garantie pour dormir l'esprit en paix. De la sorte, on s'assurera qu'il n'y a pas de nid d'oiseaux ou de petits rongeurs à l'intérieur du conduit.

Évidemment, cette fréquence sera influencée par la façon dont on se chauffe. Notamment par la qualité du bois utilisé (favoriser le bois franc) et surtout le fait que celui-ci soit vraiment sec. Deux aspects qui auront un rôle à jouer dans l'entretien, raconte M. Bouchard. La recette pour fabriquer du créosote? Brûler du papier glacé et des déchets en plastique! «Un foyer, ce n'est pas un incinérateur», image Jeanne Bourdage, la présidente et propriétaire de l'entreprise de 13 employés, rue Gamelin.

Arsenal évolué

À la brosse un peu banale, mais toujours essentielle, un arsenal plus évolué s'est ajouté aux outils des ramoneurs modernes. Minicaméra vidéo pour l'examen des conduits, machine à fumée pour effectuer des tests d'étanchéité des conduits et «robot-brosseur» pour les cheminées inaccessibles par le haut, viennent en aide aux techniciens. Autant de moyens qui permettront de compléter le travail en entier et de prévenir rapidement les problèmes éventuels. Une chose plutôt difficile à faire pour un néophyte peu équipé.

Fait à noter, chez les assureurs, il n'y a pas de normes claires qui dictent la fréquence du ramonage. «Sauf que c'est clair que si l'assuré a été négligent, l'assureur pourrait considérer de ne pas reconduire le contrat par la suite», fait remarquer Andrée Cadieux, directrice des services aux membres et aux consommateurs au Bureau d'assurance du Canada (BAC). La loi du gros bon sens s'applique donc si l'on veut éviter les ennuis.

Et combien faut-il s'attendre à débourser pour un spécialiste? À l'APC, Ghislain Bélanger observe que les tarifs varient, selon les déplacements à effectuer et l'ampleur du travail à réaliser. Il estime à environ 75 $, le tarif moyen. Parfois un peu plus, parfois un peu moins. «Ce que l'on conseille, c'est de s'attitrer un ramoneur qui passera de façon régulière. Ça coûte alors moins cher.»

Et attention aux superaffaires proposées par des ramoneurs de passage, avertit M. Bélanger. Comme ceux qui se promènent et qui offrent leurs services pour aussi peu que 12 $, décrit-il. «Tout ce que vous allez avoir à ce moment-là, c'est quelqu'un qui fait un peu de bruit sur le toit!»

Bref, un très mauvais investissement qui n'aura qu'une seule garantie: celle que votre argent s'envolera en fumée!

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Pour en savoir plus:

- Site de l'APC: www.poelesfoyers.ca

- Autre site: www.atpiq.org

- Brochure: Le Guide du chauffage au bois résidentiel de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL)