Chaque année, la maison montre le chemin en matière de nouveautés fiables, belles et bien intégrées. L'an passé LE SOLEIL a été sous le charme des ouvrages «massifs» intérieurs en béton léger qui allaient comme un gant à l'immeuble de style Prairie. Cette année, le journal apprend que le revêtement extérieur est en brique de béton.

Chaque année, la maison montre le chemin en matière de nouveautés fiables, belles et bien intégrées. L'an passé LE SOLEIL a été sous le charme des ouvrages «massifs» intérieurs en béton léger qui allaient comme un gant à l'immeuble de style Prairie. Cette année, le journal apprend que le revêtement extérieur est en brique de béton.

L'architecte de la maison, Yvan Deschênes, s'en félicite. Le produit est architectural, bien distribué et d'une résistance aussi grande que la brique d'argile.

Les Sources

«Dans les quartiers Les Sources et Le Mesnil spécialement, la majorité des maisons sont revêtues de briques ou de pierres reconstituées en béton», déclare au Soleil Éric Robert, représentant en maçonnerie pour l'Est du Québec pour la société Permacon.

Il s'agit d'une entreprise multinationale de propriété irlandaise, qui a pris naissance à Sherbrooke. Son savoir-faire est québécois. Depuis neuf ans qu'elle est partenaire de la maison familiale Expo Québec. Elle se spécialise justement dans la brique, la pierre reconstituée, les pavés et murets de béton.

«Attention! dit M. Robert, la brique de béton n'est pas vraiment nouvelle.» Il en veut pour preuve les trois premières maisons de la Fondation Maurice Tanguay aussi bien que celles de 2003 et 2004 qui en étaient revêtues.

Aussi populaire

Conseiller en matériaux chez Giroux Maçonnex, boulevard Pierre-Bertrand, Rémi Blackburn trouve que la brique de béton est aussi populaire actuellement que la brique d'argile. Encore que beaucoup de particuliers s'éprennent pour la brique de calcite, laquelle est plus texturée.

Mais, poursuit M. Blackburn, les gens ne font guère de différence entre chaque sorte. «C'est le goût qui les porte vers telle ou telle brique», constate-t-il. Sa composition ne leur importe pas vraiment, étant persuadés de leur résistance, de leur grande tenue et de leur pérennité. Bref, pour eux, la brique quelle qu'elle soit est une valeur sûre.

Le conseiller est formel. La qualité de la brique de béton n'a rien à envier à celle d'argile. La qualité est identique, d'après lui. L'architecte montréalais, conseiller en bâtiment et communicateur Yves Perrier n'en pense pas moins. Il affirme que l'une et l'autre sont aujourd'hui de même qualité.

Jocelyn Boivin est président de Habitations Boivin, entreprise qui, depuis neuf ans, construit la maison familiale Expo Québec de la Fondation Maurice Tanguay. Pour lui, il est clair que la brique de béton «a l'air d'avoir du vécu» et qu'elle présente toutes les propriétés pour traverser le temps.

L'entrepreneur emploie ce matériau depuis des années. «Jamais nous n'avons eu à faire à cet égard du service après vente», assure-t-il.

Absorption

«Le taux d'absorption d'eau de la brique de béton est généralement inférieur à celui de la brique en argile. Il est, en principe, de 6 % pour l'un, de 8 % pour l'autre. Et ce n'est pas là sa moindre qualité», plaide M. Robert.

L'homme de 34 ans, qui fait profession dans la vente de produits de maçonnerie depuis l'âge de 17 ans, n'appréhende aucunement la désagrégation de la brique. «En laboratoire, elle a été soumise à 50 cycles de gel et de dégel sans broncher», relate-t-il.

Enfin, il se félicite de ce que Permacon fasse des briques de coin à une extrémité élargie qui a pour effet de restaurer l'harmonie de leur disposition par alternance (quinconce).

Il rappelle l'existence, dans la collection Permacon, de briques à un ou deux coins ronds qui permettent les unes à adoucir les pourtours des fenêtres, les autres à couronner élégamment des murets. Si le briqueteur n'en a pas besoin, il place vers lui la face unie, laissant «l'arrondi» derrière sans vice d'installation.

Éric Robert montre ici une brique en béton de coin à l'extrémité élargie. Elle permet la tombée des joints de mortier verticaux bien au centre des briques inférieures.

M. Robert sait qu'il prêche pour sa paroisse. Néanmoins, il ne veut pas passer sous silence la brique angulaire ou tronquée pour l'exécution de coins à 45 degrés, donc sans joint de mortier de démarcation.

En fait, la brique est en continuité d'un mur sur l'autre, l'ouvrage de maçonnerie y gagnant en harmonie et en beauté.

Prix

Enfin, le représentant plaide le prix concurrentiel de la brique de béton. D'une part, parce que les fabriques ne sont pas éloignées (Montréal); d'autre part, parce que les briques sont pressées à froid et non cuites bien qu'elles soient déshumidifiées en séchoir. La dépense d'énergie est donc moindre. Prix au pi² : 2,90 $, contre 3,50 $ en moyenne pour la brique d'argile.

Rémi Blackburn, de son côté, résume autrement les prix au détail : «Entre 2,60 $ par pi² et 3,50 $, vous trouvez les trois types de brique : béton, calcite et argile. Quant à la pierre reconstituée, son prix varie de 4,25 $ à 6 $ par pi².»

Dans des quartiers de choix, soutient ce dernier, on trouve des résidences entièrement revêtues soit de briques de béton, soit de pierres reconstituée. Certaines conjuguent les deux, dans les mêmes textures, nuances et tons cependant.

Sur des résidences moins coûteuses, on se satisfera souvent de brique de béton et de pierre reconstituée devant, de vinyle, de bois ou de Canexel sur les côtés et à l'arrière.

Au chapitre des mises en chantier, ce sont les résidences de 150 000 $ à 250 000 $ qui sont en tête de peloton, constate M. Robert. Il sait qu'on y met moins de brique et le comprend.

L'an passé, se souvient-il, la construction de maisons de plus de 300 000 $, sur lesquelles la brique de béton et la pierre reconstituée est très employée, était énergique. Cette année, il s'en construit moins. Mais, il pense que la construction de maisons moins dispendieuses viendra compenser ce déficit sectoriel de la demande.