Jean-Claude Tremblay, babyboomer de Montréal, vient d'acquérir une cabane au fin fond des bois, dans les environs de Saint-Alexis-des-Monts. Son but : renouer avec les plaisirs de la chasse, une activité qu'il a abandonnée pendant une trentaine d'années pour élever sa famille. Cet amateur de canot-camping et de ski de fond a opté pour un camp construit par des professionnels et équipé d'une cuisinière et d'un poêle au gaz. Adieu la vieille truie, qui emboucane plus qu'elle ne réchauffe. À son âge et avec sa femme, pas question de renoncer complètement au confort de la ville.

Jean-Claude Tremblay, babyboomer de Montréal, vient d'acquérir une cabane au fin fond des bois, dans les environs de Saint-Alexis-des-Monts. Son but : renouer avec les plaisirs de la chasse, une activité qu'il a abandonnée pendant une trentaine d'années pour élever sa famille. Cet amateur de canot-camping et de ski de fond a opté pour un camp construit par des professionnels et équipé d'une cuisinière et d'un poêle au gaz. Adieu la vieille truie, qui emboucane plus qu'elle ne réchauffe. À son âge et avec sa femme, pas question de renoncer complètement au confort de la ville.

C'est une attitude que l'on remarque de plus en plus chez les coureurs des bois des temps modernes. On veut la nature sauvage, mais dans un abri civilisé. Marc Plourde, directeur général de la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ), dont les membres disposent de plus de 5000 camps et chalets en milieu sauvage, constate une évolution de la demande depuis une quinzaine d'années.

«Le camp rustique (communément appelé shack dans le passé) existe encore, mais ça ne répond plus à la demande. L'arrivée massive des femmes et le vieillissement de la clientèle traditionnelle des chasseurs et pêcheurs changent la donne», explique M. Plourde.

Résultat: l'époque où les mouches pénétraient aisément dans les camps et que la vermine s'y faisait un nid douillet est révolue. Non seulement, on ne confie plus la construction des camps à des amateurs, mais en plus, on profite au maximum des avancées technologiques. La vie devient aussi facile qu'en ville :

cuisinière, réfrigérateur, chauffee au et même congélateur au gaz propane deviennent la norme.

Les amants de la nature ne veulent tellement plus renoncer à leur confort qu'ils installent une fournaise au gaz avec thermostat au mur. «On n'a même plus besoin de se lever au beau milieu de la nuit pour ajouter une bûche dans le poêle», explique Yves Laporte, de Bell Gaz, distributeur et vendeur d'équipements au propane.

De plus, l'énergie solaire et l'énergie éolienne font une entrée remarquée au beau milieu de la nature. La plupart utilisent ces formes d'énergie écologique pour l'éclairage et pour remplacer leur génératrice au gaz polluante et bruyante. «Nous connaissons depuis un an une explosion de la demande pour tous les types de chalets non branchés au réseau d'Hydro-Québec», affirme Claude Charbonneau, de chez Batteries Expert, un vendeur d'équipements solaires et éoliens.

«Les cabanes rustiques, ça devient du folklore», confirme Raymond Cotnoir, président du Regroupement des locataires des terres publiques du Québec, une association qui compte plus de 5000 membres, la plupart des chasseurs et pêcheurs.

La disparition du bon vieux shack s'explique aussi par un autre phénomène. Il est de plus en plus difficile d'obtenir un bail permettant d'ériger sur une terre publique (92 % du territoire québécois) un abri sommaire (une petite cabane en forêt). Les MRC préfèrent accorder des permis pour la construction de vrais chalets.

«On veut se servir des terres publiques pour faire du développement économique. On impose donc des tailles minimales de construction afin de percevoir de plus généreux impôts fonciers», déplore M. Cotnoir, qui craint une diminution de l'accessibilité à la forêt pour les familles moins nanties.