Les experts le confirment: quand vient le temps d'acheter une maison, les stéréotypes perdurent. Est-ce biologique ou culturel? Difficile à dire, mais une chose est sûre: l'homme et la femme n'ont pas les mêmes priorités lorsqu'ils choisissent une propriété. Si lui s'intéresse toujours autant à son garage, sa compagne est en quête de la cuisine idéale.

Les experts le confirment: quand vient le temps d'acheter une maison, les stéréotypes perdurent. Est-ce biologique ou culturel? Difficile à dire, mais une chose est sûre: l'homme et la femme n'ont pas les mêmes priorités lorsqu'ils choisissent une propriété. Si lui s'intéresse toujours autant à son garage, sa compagne est en quête de la cuisine idéale.

À l'approche de la trentaine, Pierre-André Turgeon et Mélanie Bernard magasinent leur première maison. Pendant qu'elle pose une batterie de questions au représentant des ventes, son compagnon explore le garage et le sous-sol et examine attentivement la capacité du réservoir à eau chaude!

Comme la plupart des hommes, M. Turgeon s'intéresse surtout à la qualité de la construction. Usagé ou neuf, ça lui est égal. À l'instar des femmes, Mélanie Bernard préfère les maisons neuves, accorde la plus grande importance à la finition de la cuisine et de la salle de bains. Et elle ne freine pas toujours son impulsivité. «J'aime ou je n'aime pas.»

«Quand ça ne lui convient pas, ce n'est pas long qu'une femme jette des murs à terre», affirme Denis Chamberland, directeur artistique chez Dessins Drummond, le plus important concepteur de plans au Québec.

Au contraire, les hommes se font plus discrets, posent moins de questions et demeurent plus près de leur portefeuille. «L'homme ira même jusqu'à vérifier le coût de la robinetterie dans la salle de bains et exigera son remplacement si ça lui coûte trop cher. De la même manière, les hommes n'hésiteront pas à impliquer les beaux-frères pour économiser de l'argent», ajoute M. Chamberland.

Règle générale, l'isolation, la qualité des fenêtres, l'inspection du toit et les mesures d'efficacité énergétique demeurent l'apanage des hommes. M. Turgeon tient à acquérir une maison certifiée Novoclimat, alors que sa compagne n'y tient guère. «Il est très rare que les femmes s'intéressent à ces choses-là», dit Sylvain Charrette, de Dessins Drummond.

Tout ce qui concerne l'électronique passionne également les hommes, mais ennuie profondément les femmes. «Mon copain a fait installer dans notre maison en construction tout le filage nécessaire pour connecter le système de son dans toutes les pièces, retardant les travaux», raconte d'un air désespéré Brigitte Poitras, designer.

Lors des visites, les hommes ne se laissent pas distraire facilement. Des murs jaune caca, des tapis sales et une odeur de cigarette ne les effraient pas. Pour la femme, il en va tout autrement. «Une simple odeur peut faire la différence entre une transaction ou non», affirme Michel Tremblay, agent immobilier à La Capitale Est de Montréal. Voilà pourquoi on vous conseille de cuire une tarte aux pommes lors des visites libres!

Selon l'ex-agente immobilière France Arcand, aujourd'hui co-présidente de la firme de décoration Coup d'oeil design, les femmes achètent d'abord la décoration d'une maison. À l'inverse, les hommes perçoivent tout le potentiel d'une résidence, fut-elle aussi bien décorée que la maison de Môman et Pôpa dans La Petite Vie.

Les femmes seraient aussi plus conformistes. Dans le style architectural, elles veulent une maison au goût du jour, sans sortir de la norme. «La perception des autres s'avère très importante», constate M. Chamberland.

Et bien que les femmes possèdent de plus en plus leur propre voiture, le garage demeure une pièce définitivement masculine. Un beau grand garage peut faire chavirer son homme. «Les gars rêvent toujours d'y aménager un atelier», dit M. Chamberland. Ces derniers accordent aussi beaucoup plus d'importance au cinéma maison. Une soirée de hockey sur écran géant, ça vaut son pesant d'or!

Un gros garage, une belle cuisine, une construction indestructible ou la séduisante salle de bains, quand vient le temps de trancher, qui a le dernier mot? Nos interlocuteurs sont unanimes: c'est la femme qui décide! «Pour savoir si un couple va acheter, il suffit de regarder la réaction de la femme. Si elle n'aime pas ça, oublie ça», conclut M. Tremblay.