«De 2000 à 2004, 321 419 logements ou propriétés résidentielles ont été vendues au Québec», précise l'analyste et économiste Louis Gagnon du service d'analyse économique du Mouvement Desjardins.

«De 2000 à 2004, 321 419 logements ou propriétés résidentielles ont été vendues au Québec», précise l'analyste et économiste Louis Gagnon du service d'analyse économique du Mouvement Desjardins.

Le chiffre est imposant. Et il ne faut pas se surprendre, d'après M. Gagnon, qu'au bout d'une couple d'années d'apprentissage de sa propriété, on la mette à son goût. L'économiste rappelle que, durant la même période, 203 566 mises en chantier ont eu lieu. Encore là, c'est énorme.

Mais, à cet égard, on appréhende une décroissance de 10 % cette année. Les mises en chantier devraient donc passer de 58 488 en 2004 à 53 000 cette année.

Au premier trimestre, peut-on lire dans la dernière édition de l'Indice précurseur Desjardins (IPD), les dépenses dans le «secteur résidentiel» ont décru de 12,2 % suivant une projection annuelle.

Cela, principalement en raison du recul de la construction neuve. «Heureusement, les dépenses de rénovation devraient s'accroître de nouveau cette année, ce qui atténuera l'affaissement du secteur résidentiel», d'après l'IPD.

Épargnes

L'Institut de la statistique du Québec constate que les dépenses en biens et services ont crû de 6 % au Québec durant le premier trimestre, la plus forte hausse depuis 2001. Elle s'explique spécialement par l'acquisition de biens durables telles les automobiles.

Les particuliers, cependant, ont puisé dans leurs épargnes pour soutenir leurs dépenses. À moins qu'ils n'aient augmenté leur endettement pour financer leurs achats. D'autant que la «poussée des dépenses n'a pas été alimentée par une augmentation des revenus».

L'an prochain, présume M. Gagnon, la hausse perdurera. Mais à un rythme moindre. «Spécialement si les gens se remettent à épargner», dit-il encore.

Néanmoins, selon le Mouvement Desjardins, une accalmie eu égard aux dépenses de consommation est à prévoir au cours des prochains trimestres, d'autant que le Québec essuie une perte de plus de 40 000 emplois depuis février.

«La consommation sera encore au rendez-vous, mais son rôle de rempart à la croissance économique s'estompera», suivant l'IPD. La rénovation sera à l'avenant.

Baby-boomers

Dans 10 ans, les baby-boomers réorienteront leur manière de se loger. Ou bien ils laisseront leur propriété résidentielle derrière eux ou encore, ils la rénoveront pour continuer de l'habiter.

«Cela aura sans doute pour effet de freiner la hausse des prix des propriétés. En tout cas, nul ne pourra prétendre les acquérir pour une bouchée de pain», suppose M. Gagnon. D'autant que les baby-boomers protégeront leur prix afin de se ménager un fonds de fin de vie.

Ceux d'entre eux qui s'emploieront à adapter leur propriété pour y vieillir encore soutiendront le marché de la rénovation.