Ces systèmes solaires permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 165 tonnes par année en diminuant la consommation de gaz naturel.

Ces systèmes solaires permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 165 tonnes par année en diminuant la consommation de gaz naturel.

Cette installation, réalisée avec le soutien de la Société d'habitation du Québec (SHQ), constitue une nouvelle approche en matière d'énergie verte. La firme montréalaise HLT Énergies installera à ses frais les capteurs solaires thermiques et les entretiendra. Elle facturera ensuite l'énergie produite à l'OMHM, qui l'achètera comme elle le fait avec ses fournisseurs d'énergie traditionnelle.

«Cette méthode évite à l'OMHM d'investir dans l'achat des équipements. Notre entreprise est un producteur d'énergie à qui l'Office donne accès à ses toits», explique Pierre Boucher, de HLT Énergies.

Les HLM seront dotés de systèmes d'énergie solaire thermique, à ne pas confondre avec les panneaux photovoltaïques, qui produisent de l'électricité. «Nos systèmes captent la chaleur du soleil pour la transférer à un liquide, qui ensuite chauffe l'eau pour les besoins domestiques, la piscine intérieure ou les planchers radiants», explique M. Boucher.

Développés par l'École de technologie supérieure (ÉTS) et fabriqués à Granby, ces capteurs remplacent, sur une base annuelle, de 60 à 70% des besoins en énergie pour chauffer l'eau. Ils demeurent opérationnels 12 mois par année, même par temps très froid et ils ont une durée de vie de plus de 25 ans.

Même s'il s'agit de la première installation de HLT Énergies, cette technologie n'est plus au stade expérimental. «En Europe et en Asie, les capteurs solaires thermiques sont choses communes, mais en Amérique, les bas prix de l'énergie nuisent à leur développement. Cependant, Kyoto et les intérêts pour la production d'énergie verte devraient nous donner un sérieux coup de pouce», dit M. Boucher avec optimisme.

Pour le moment, cette firme montréalaise ne s'attaque qu'aux clients institutionnels puisque l'énergie solaire thermique demeure plus coûteuse que celle d'Hydro-Québec. Par contre, grâce à des subventions, l'OMHM payera cette énergie à un prix concurrentiel.

Selon M. Boucher, l'énergie solaire thermique s'avère moins coûteuse à produire que l'énergie éolienne, d'où son énorme potentiel. «Notre prix de revient est de 9 cents le kilowattheure et on livre à domicile, alors que l'éolien coûte plus de 10 cents quand on inclut les frais de transport», dit-il.

En permettant l'installation de panneaux solaires sur ses bâtiments, la SHQ (propriétaire des HLM dont elle confie la gestion à l'OMHM) offre ainsi une vitrine technologique à HLT Énergies. «Pour assurer son développement sur les marchés extérieurs, cette compagnie doit démontrer que son système fonctionne», explique Bertrand Roy, ingénieur à la SHQ. N'oublions pas que le mandat de cette société d'État, outre la construction de logements sociaux, comprend aussi la stimulation des exportations québécoises dans l'industrie de l'habitation.

La SHQ vise aussi à diminuer la production de gaz à effet de serre. Avec l'installation, cet automne, des premiers capteurs solaires thermiques, on espère encourager la production d'énergie verte.