Aucune instance gouvernementale n'a encore statué sur cette question. «La construction de maisons en rondins est tolérée, mais elle n'est pas conforme», résume-t-il. Selon lui, elles seraient moins performantes que les maisons conventionnelles.

Aucune instance gouvernementale n'a encore statué sur cette question. «La construction de maisons en rondins est tolérée, mais elle n'est pas conforme», résume-t-il. Selon lui, elles seraient moins performantes que les maisons conventionnelles.

Bernard Gaudichon souligne cependant que la méthode de poutres et poteaux ne pose aucun problème. «Ce sont des maisons avec des murs conventionnels dotés de billots. Elles répondent donc aux normes d'isolation et offrent un confort comparable à une construction moderne», dit-il.

«Nous tolérons la construction de maisons en rondins tout en se doutant qu'elles ne répondent pas à la norme de résistance thermique», explique Stéphane Martin, coordonnateur du développement et de la construction à la Ville de Mont-Tremblant. Et si un autoconstructeur désire monter une maison avec des billes de sapin de quatre pouces de diamètre? «Il est alors évident qu'on ne lui accordera pas de permis», répond l'inspecteur en bâtiment. «Quant aux gros billots de pin blanc ou d'épinette blanche, ils sont acceptés», ajoute-t-il.

Plus grosses, plus complexes, les résidences en rondins peuvent se transformer en châteaux «énergivores», selon Ken Ruest, chercheur principal au Groupe des technologies résidentielles de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

«Certes, les techniques de construction de ce genre d'habitations se sont peaufinées, mais plus il y a de coins, donc de raccordements de billes, plus il y aura de perte de chaleur. La mauvaise étanchéité est palpable dans certaines maisons en rondins. Par conséquent, il y a des constructeurs qui proposent des maisons plus étanches que d'autres», admet-il.

Ses recherches réalisées dans plusieurs maisons en bois rond ont démontré que leur résistance thermique (mesure de perte de chaleur à travers un matériau par conduction) n'atteignait pas la norme de R-20. Elle oscillait plutôt entre R-10 et R-14, pour des diamètres de billes allant de 27 cm à 39 cm.

L'effet de masse thermique contrebalancera cet écart, font alors valoir les constructeurs. «On leur concède qu'il y a un effet de la masse thermique, mais il se manifeste surtout au printemps et à l'automne», rétorque Ken Ruest.

Enfin, le spécialiste précise que dans bien des cas, les constructeurs de maisons en rondins vont compenser une faible valeur isolante des murs de billes par une isolation accrue de l'entretoit et du sous-sol. Sans compter que ces maisons exigent de grosses billes de bois de plus en plus rares, conclut-il.