Le nom étonne un peu. Si l'hybrideur voulait frapper l'imagination avec un nom inusité, il aura gagné son pari. D'autant plus que l'astilbe «Beauty of Ernst» ou la Beauté d'Ernest, si vous voulez, est très attrayant, non pas en raison de sa panicule de fleurs rosâtres mais plutôt à cause de son feuillage unique dans la famille.

Au cours de l'été, plusieurs des feuilles passent du vert au pourpre, alors que d'autres ont le rebord rougeâtre. Cette caractéristique est pour le moins cocasse quand on sait que l'appellation scientifique d'astilbe nous vient d'un terme grec faisant allusion au feuillage terne de cette plante.

«Beauty of Ernst» rappelle le petit cousin «Color Flash», apparu il y a deux ans, mais dont le feuillage était beaucoup moins coloré. La Beauté d'Ernest est le résultat d'un programme d'hybridation réalisé dans les Pays-Bas au début des années 2000 afin de créer des astilbes à croissance rapide et au feuillage coloré.

Officiellement lancée sur le marché en 2005, la plante a mis quelques années avant d'être offerte au Québec. L'astilbe atteint autour de 30 cm, mais près du double quand ses hampes florales sont déployées. Rustique en zone 4, il exige une position mi-ombragée et un sol retenant l'humidité. Il faut d'ailleurs l'arroser en période de canicule, une caractéristique qui ne surprend guère, car dans leur milieu naturel, les astilbes sont toutes des plantes de milieux humides. Certaines vivent même sur les rives des cours d'eau.

On en compte une quinzaine d'espèces, originaires du Sud-Est asiatique et de l'Amérique du Nord mais les cultivars sont innombrables. La floraison dure environ deux semaines. Si on veut la prolonger, il faut utiliser plusieurs variétés qui s'épanouissent à différents moments. D'ailleurs Ernest semble fleurir un peu plus tardivement que les autres. Lorsqu'ils sont regroupés, les astilbes émettent un délicieux parfum. En Asie, les feuilles séchées servent souvent de succédané du thé et on mange même les jeunes tiges cuites.