De plus en plus populaire et maintenant offert un peu partout, Pereskia aculeata «Godseffiana» est cultivé avant tout pour ses petites feuilles dans des tons verdâtres, orangés ou ocrés.

Une plante d'intérieur dont la personnalité étonne à plusieurs égards. Comme la quinzaine d'espèces de la famille, c'est un cactus feuillu, le seul de toutes les cactées à produire de véritables feuilles. Cactus avant l'heure, avant que l'évolution ne le transforme en véritable plante grasse, ce qu'il n'est pas d'ailleurs, le pereskia est toutefois doté de véritables aiguillons, en paire ou en groupe de trois, situés sous le point d'attache de la feuille. Ces aiguilles sont habituellement minuscules mais s'allongent un peu avec le temps si bien qu'il faudra installer le plant hors de la portée des enfants trop curieux.

 

Autre caractéristique inusitée: il commence sa carrière à la verticale mais avec le temps, soit quelques années, il grimpe ou rampe selon le support offert et peut alors atteindre la longueur considérable de 9 m. Il pousse assez rapidement. Évidemment, à la maison, on limite ses ambitions en le taillant régulièrement, mais si on lui laisse un peu le champ libre, il fait une magnifique jardinière.

L'origine de Pereskia aculeata «Godseffiana» reste obscure. Tout indique qu'il s'agit d'une variété, horticole ou naturelle, de Pereskia aculeata, une espèce du Nouveau Monde qui pousse allègrement de la Floride jusqu'au sud du Brésil en passant par les Antilles.

En anglais, elle porte d'ailleurs le nom de Barbardos gooseberry, groseille ou groseillier des Barbades, un terme souvent utilisé en français. Les appellations de la plante sont cependant innombrables, autant en anglais qu'en espagnol ou en portugais.On parle notamment de «yellow rose cactus», ou encore de «camelia blanca» ou de «Carne de pobre» (viande du pauvre) en portugais brésilien, une allusion au fruit de la plante, une petite baie comestible, très riche en protéine. Mais le terme le plus étrange est sans doute «ora pro nobis», priez pour nous, en latin, une allusion sans doute au caractère invasif de la plante et aux difficultés de l'extirper en raison de ses aiguillons. Apprécié par les uns pour ses fruits et ses fleurs odorantes, il est toutefois considéré en Afrique du Sud et en Australie comme une véritable calamité. Introduit comme plante ornementale ou accidentellement dans ces pays, il forme des buissons très denses et impénétrables.

Une plante facile

Quant à «Godseffiana», la maison Le Cactus Fleuri, à Sainte-Madeleine, sur la Rive-Sud, lui a aussi trouvé un nom de commerce original: cactus dinosaure à cause de ses caractères botaniques primitifs. N'ayez crainte, peu importe son nom, il n'investira pas votre appartement.

La plante peut aussi produire des fleurs blanches ou jaunâtres, d'environ 2 cm de diamètre, en grappe, habituellement dans le temps des Fêtes, des fleurs qui pourraient théoriquement donner des fruits si elles étaient fécondées. Côté culture, elle appréciera une lumière vive et une fertilisation avec un engrais balancé (20-20-20, ou autre) une fois par mois durant la période de croissance, fin février jusqu'à la fin de septembre. On laisse sécher le terreau entre les arrosages et l'hiver, la plante étant au repos, il faut diminuer l'apport d'eau. La température normale de la maison lui conviendra mais si elle baisse trop, disons à 5C et moins, les feuilles pourront tomber mais devraient rapidement repousser par la suite. La plante se reproduit très facilement par boutures.

Les groseilles des Barbades répondent au nom scientifique de Pereskia en l'honneur de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), un personnage historique peu connu mais au curriculum impressionnant. Grand ami des peintres Rubens et Van Dyck, il était botaniste à ses heures, archéologue réputé, astronome (il découvrir la nébuleuse d'Orion), juriste, philosophe, collectionneur, etc. Le terme aculeata provient du latin et signifie aiguillons. Enfin, Godseeffiana fait allusion à Josef Godseff, un obscur chasseur de plantes pour le marché horticole anglais à la fin des années 1800.