Il n'y a pas que la technique du bouturage pour multiplier les arbustes. Avec tous ceux qui produisent des branches basses et souples en périphérie de leur touffe, vous pouvez tenter ce mois-ci l'expérience du marcottage au sol. Un mot compliqué derrière lequel se cache un procédé on ne peut plus simple.

À quoi ressemble une branche marcottée? À un estivant qui pour amuser ses enfants sur la plage enterre partiellement ses jambes sous le sable, tout en laissant dépasser verticalement ses pieds. Au contact du sol humide, les genoux ensevelis du dit vacancier ne prennent heureusement pas racine, mais s'il avait été végétal, les choses auraient été bien différentes et une jeune pousse (appelée «marcotte») aurait fini par se développer entre ses orteils. Cette jeune pousse, clone du sujet mère (2ème plante aux caractères identiques à la première), c'est ce que le jardinier va chercher à obtenir.Pour marcotter un arbuste (mais aussi un arbre, une grimpante) «par couchage simple au sol», il suffit donc de:

Plaquer au sol une longue tige basse pour déterminer l'endroit où il va falloir creuser (petite tranchée - 10 cm de largeur et profondeur, 20 à 50 cm de longueur - dans l'axe de la branche, environ en son milieu).

Se munir d'une petite pelle à main (transplantoir) et ouvrir la tranchée.

Effeuiller la partie de la tige destinée à être enterrée.

Prendre un couteau ou un greffoir et pratiquez quelques incisions au même niveau.

Etaler un peu de poudres d'hormones de bouturage (sachets en vente en jardinerie) sur les plaies pour activer l'émission de nouvelles racines.

Fixer la tige au fond de la tranchée à l'aide d'un ou deux cavaliers («U» métallique) ou sardines de camping fichés dans la terre. Si besoin, lestez l'ensemble avec une grosse pierre enterrée pour vous assurer qu'il ne bouge pas.

Reboucher la tranchée avec un mélange de sable/terreau et redresser l'extrémité non dénudée de la tige sur un petit tuteur vertical (30 à 60 cm de haut environ) planté dans le sol. Attachez l'extrémité de la tige sur son tuteur avec du raphia.

Garder la tranchée humide en arrosant toutes les semaines, s'il ne pleut pas.

Sevrer (séparer en coupant au sécateur 2cm en dessous des racines, côté arbuste, de sorte que celles-ci soient du côté de la nouvelle plante) la marcotte de l'arbuste mère au printemps ou en août-septembre prochain, après avoir vérifié qu'elle avait bien développé des racines sur sa partie médiane (Si non, ré-enterrez celle-ci en renouvelant les opérations précédemment décrites).

Installer la marcotte où bon vous semble au jardin ou dans un pot, en enterrant bien toute la partie enracinée. C'est désormais une nouvelle plante capable de se développer de façon autonome.

Plantes avec lesquelles vous pouvez tenter l'expérience: figuier, forsythia, groseillier, viorne (boule de neige), rhododendron, deutzia, hydrangea, glycine, clématite, passiflore...