Impatients de remuer la terre, des amateurs de jardinage ont déjà fait un tour à leur pépinière ou leur jardinerie pour humer la verdure, enfin! Si tel n'est pas le cas, peut-être irez-vous ce week-end.

Impatients de remuer la terre, des amateurs de jardinage ont déjà fait un tour à leur pépinière ou leur jardinerie pour humer la verdure, enfin! Si tel n'est pas le cas, peut-être irez-vous ce week-end.

En attendant la plantation, je vous propose quelques nouveautés glanées ici et là, en feuilletant des catalogues ou en discutant avec des producteurs, distributeurs et détaillants.

Évidemment, comme vous le savez, les nouveautés se comptent toujours par centaines. Et ce qui est annoncé comme nouveau au Québec est parfois en vente depuis plusieurs années en Europe ou aux États-Unis. Dans certains cas, il s'agit même de plantes qui font un retour sur scène après des années d'absence ou encore de variétés qui ont été vendues sur une très petite échelle l'an passé, juste pour tester le marché.

Marguerite du Cap polyvalente

Les osteospermum se vendent par centaines de milliers au Québec à chaque année. Il vrai qu'en pleine fièvre printanière, lorsqu'on nous présente la plante dans ses plus beaux atours, il est difficile de ne pas succomber à ses charmes. Sa grande fleur ressemble à une marguerite qui aurait été vernie ou cirée. Le contraste entre la couleur de ses pétales et celle de ses étamines regroupées est marquant. En anglais, elle porte le nom de marguerite du Cap, une appellation qui souligne aussi ses origines sud-africaines.

Le hic, c'est que l'osteospermum ne tient pas toujours ses promesses. Car même si elle se plaît au soleil et qu'elle résiste à la sécheresse, la belle africaine a horreur de la chaleur. Si bien que dans la région métropolitaine, elle montre souvent des signes de fatigue de juillet à la fin d'août. Sa floraison diminue et peut parfois cesser pour reprendre quand les nuits sont plus fraîches. Évidemment, là où la température est un peu plus basse, le scénario est complètement différent. Les fleurs restent nombreuses jusqu'au gel. Il est toujours conseillé de placer l'osteospermum dans un coin aéré pour qu'il profite le plus possible de la fraîcheur ambiante et dans un endroit exposé seulement au soleil de l'avant-midi.

Mais en voyant «Asti White», une beauté primée cette année par l'organisation All-America Selections, vous aurez probablement le goût de tenter votre chance, une fois de plus. D'autant plus que l'an dernier, dans des jardins d'essais, même lors des grandes chaleurs, la plante a fleuri abondamment.

Paradoxalement, «Asti White» est aussi très résistant au froid et on peut le planter en pleine terre dès la mi-mai. Certains producteurs québécois sortent leurs osteospermum à l'extérieur dès avril lorsque le mercure se tient juste au-dessus de zéro. D'ailleurs, All-America indique que leur vedette peut même résister à un léger gel. «Asti White» produit des fleurs blanches au coeur bleuâtre de 5 à 6 cm de diamètre et le plant atteint environ 45 cm. Il s'agit d'une variété qui peut se reproduire par semis, mais la floraison est prévue 17 semaines plus tard.

Sanvitalia double

Une de mes annuelles préférées est le zinnia rampant, sanvitalia de son nom scientifique. Une plante originaire du sud des États-Unis et de l'Amérique centrale qui doit son nom à Frederico Sanvitali, un jésuite italien qui a fondé un institut de physique expérimentale en 1760.

Une fois bien installées à l'avant de la platebande, ces plantes sont d'une résistance à toute épreuve. Elles supportent la sécheresse et fleurissent constamment. Les fleurs sont très petites, de 1 à 2 cm de diamètre, et ont habituellement un coeur brun. Je me souviens d'une année où la floraison s'est poursuivie sans interruption jusqu'au18 octobre.

La nouvelle sanvitalia sur le marché répond au nom de «Double Gold» et produit des fleurs doubles, une caractéristique unique chez cette espèce. Je vous rappelle par ailleurs le nom d'un autre cultivar un peu oublié mais très coloré: le «Mandarin», aux pétales orangés, gagnant d'un prix All-America Selections en 1987.

Les bulbeuses

 Parmi les plantes bulbeuses, les lis de calla «Selina» offerts en sac sous la marque Simple Pleasures et «Flame» et vendus par le catalogue postal Horticlub ont retenu mon attention. Le premier est jaune vif, doté d'une bordure rougeâtre ou orangée, alors que le second produit une spathe de couleur jaune et rouge - le rouge prenant de plus en plus d'ampleur avec la maturité de la fleur. Il faut dire que les zantedeschia, de leur nom scientifique, sont de plus en plus beaux ces récentes années. Certains, comme le populaire «Peach Chiffon», qui ressemble d'ailleurs à «Selina», sont une splendeur.

 Les deux firmes offrent en outre une nouvelle série de glaïeuls, les «Glamini», des plantes de petite taille - une cinquantaine de centimètres -, mais qui donnent néanmoins de grosses fleurs. Ils n'ont donc pas besoin de tuteur et conviennent aussi à la culture en pot. On en compte une dizaine de cultivars qui répondent tous à des prénoms. «Emily» est rouge et rose, très joli.

 Les nouvelles variétés de dahlias qui font leur apparition sur le marché à chaque année sont nombreuses et les coloris habituellement très spectaculaires. J'ai toujours eu un faible pour les variétés à fleurs simples. C'est pour cette raison que «Mary Eveline», avec sa collerette de pétales bourgogne et son coeur orange parsemé de blanc, m'a séduit au premier coup d'oeil. Le plant peut atteindre 1,5 m. Même s'il est présenté partout comme nouveauté, ce cultivar a été enregistré en 1987. Autre «nouveauté» intéressante, le dahlia simple «Pooh», enregistré cette fois en 1998. Les pétales orange forment une collerette dont l'extrémité est jaune. Quant au coeur, il est orange foncé et jaune.

Lantana à fleurs bleues

 Originaires des milieux tropicaux des Amériques, les lantanas sont habituellement considérés comme de petits arbustes. Leurs fleurs rosâtres ou orangées, très odorantes, attirent les papillons, particulièrement les monarques, en fin d'été. Le nouveau cultivar «Luscius Grape» produit des fleurs bleu pâle. Rampante, la plante atteint de 25 à 40 cm de hauteur et résiste sans peine à la sécheresse. Elle convient aussi très bien à la culture en pot, à la condition évidemment de lui assurer un arrosage adéquat.

 Coréopsis rocker

 Les coréopsis sont des plantes populaires. Le hic, c'est que plusieurs sont encore vendues comme vivaces alors qu'elles résistent peu ou pas à notre hiver, même si elles sont considérées comme rustiques en zone 5 (la grande région métropolitaine), du moins selon les producteurs.

 Le nouveau cultivar «Jethro Tull» est justement de ce groupe dont la rusticité est douteuse ou fluctuante. Évidemment quand la neige est abondante comme cette année, le taux de survie devrait être élevé, mais normalement, les dégels de février sont mortels. Semblable à sa cousine «Zamphir», mais en plus pâle, «Jethro Tull» affiche des pétales aux formes arrondies comme on en retrouve fréquemment chez plusieurs cultivars de cosmos. Il atteint environ 30 cm et fleurit une grande partie de l'été jusqu'à l'automne. Cette floraison abondante ne favorise évidemment pas l'accumulation de réserves énergétiques pour passer l'hiver.

Une beauté qui se fait attendre

 Depuis quelques années, la mode est aux échinacées. De nouvelles variétés nous sont offertes chaque printemps. À vrai dire, ces nouveautés sont vendues en gros au cours de l'automne et il arrive que les distributeurs ne puissent honorer leurs promesses en raison de difficultés de production. D'ailleurs dans certains cas, la pénurie semble même être planifiée afin de maintenir les coûts élevés ou pour augmenter la demande, ce qui revient au même.

 Par exemple, le cultivar «Tiki Torch», orange très foncé, s'avère très prometteur. Il est splendide. Mais s'il est offert dans plusieurs catalogues et qu'il devait être vendu un peu partout, très peu d'amateurs pourront s'en procurer, les approvisionnements faisant déjà défaut. On pourra néanmoins trouver le «Coconut Lime», manifestement un cousin du cultivar «Razzmatazz», qui forme un gros pompon rose. Cette fois, le pompon est verdâtre, le coeur orangé et la bordure des pétales blanche. Intéressant!

 Fleurs de myosotis

 Au moins trois variétés inédites chez les brunnera, ces vivaces aux fleurs printanières qui ressemblent à s'y méprendre aux délicats myosotis. Mais celles de «Starry Eyes» se distinguent des autres hybrides: ses pétales d'un beau bleu ciel sont entourés par une bordure blanche. Ces vivaces sont surtout appréciées pour leur feuillage décoratif comme c'est le cas notamment de «Jack Frost» et «Looking Glass» de couleur argentée. Le nouveau «Spring Yellow» présente des feuilles jaunâtres et des fleurs tirant parfois sur le rose foncé selon leur maturité. Enfin, «Mr. Morse» possède un feuillage jaunâtre aux nervures vert foncé et donne des fleurs blanches. Les brunnera fleurissent en mai. Ces plantes aiment un sol riche qui maintient l'humidité et une position mi-ombragée, préférablement avec un soleil matinal.

 

Photo fournie par All-America Selections

Difficile de pas craquer devant le nouvel osteospermum «Asti White», gagnant All-America Selections 2008. Une marguerite du Cap plus résistante à la chaleur que la plupart de ses cousines.