L'orchidée est un peu dépassée. Et le bambou torsadé est carrément démodé. Cette année, la fleur synthétique a l'air plus vrai que vrai, à l'oeil comme au toucher.

L'orchidée est un peu dépassée. Et le bambou torsadé est carrément démodé. Cette année, la fleur synthétique a l'air plus vrai que vrai, à l'oeil comme au toucher.

Gilles Gaudreault, propriétaire de Fleur Concept, rue Saint-Paul à Québec, s'émerveille de ses tulipes jaunes et de ses arums orangés. Une vraie fenêtre sur le printemps, en plein février. Au toucher, on dirait les pétales bien gras de fleurs tropicales naturelles. C'est l'effet du latex, qui rejoint la soie dans la liste de matériaux utilisés pour la confection des végétaux artificiels.

La simplicité est de mise, paraît-il, dans la conception des arrangements floraux. Mais il faut voir les feuilles synthétiques qui semblent mangées par les insectes, le bois flotté qui donne du graphisme aux plantes en pot, les plaques d'ardoise verticales qui imitent le roc. Parlons plutôt d'authenticité dans la représentation de la nature.

Pour un «jardin oriental», Gilles Gaudreault a tapissé le fond d'un petit bassin avec de «l'aqualook», une laque qui a l'apparence de l'eau, mais qui devient aussi dure que le verre en séchant. Il a ajouté du sable et des pierres polies, sur lesquels il a déposé des ersatz de nénuphars, des simili-hydrangées et de fausses branches de saule. Ce jardin est une oeuvre d'art. Mais pour être dans le coup cette année, le fleuriste doit aussi proposer des bouquets épurés. Une fleur ou deux, des branches et du feuillage dans un beau vase en verre seront à leur place dans tout type de décor. Quant à être «zen», peu importe ce que ça signifie, «en art floral, c'est difficile à respecter», estime M. Gaudreault.

De la moquerie à la création

Les fleurs artificielles relèvent maintenant du design. Mais il y a 25 ans, on riait de ceux qui oubliaient trois marguerites en plastique dans un recoin du sous-sol. Aujourd'hui, même les terrasses se parent de plantes artificielles qui tolèrent le vent, la pollution, l'hiver et l'absence de soleil. Tout ce faux, parfois plus beau que le vrai, peut devenir création, scuplture, tableau. Et alors, tout ajout est permis : les petits fruits, les courges, les galets, les coquillages et, à petites doses seulement, les fleurs séchées. Un vase judicieusement choisi peut à lui seul donner de l'originalité à un arrangement floral.

Dans les magasins Zone, ce printemps, la céramique blanche sera à l'honneur, pour faire écho à la simplicité du moment. On y dépose des grandes feuilles synthétiques vert pâle et une brassée de fleurs très blanches, des asters par exemple. Sur une console contemporaine ou sur une commode traditionnelle, c'est un coup de jeune assuré dans la maison.