Ni l’absence de terrain ni le manque d’espace extérieur n’empêchera les jardiniers motivés de croquer dans des légumes fraîchement sortis du sac ! Il suffit d’un balcon, d’une terrasse, d’un stationnement ou d’un bout de ruelle pour jardiner dans ces contenants bien adaptés à la vie en ville et aux petits espaces. Conseils et astuces pour réussir ses cultures en sac.

Arrosez plus souvent

C’est leur avantage et un léger inconvénient : les sacs de culture drainent l’eau rapidement. Il faut donc s’attendre à arroser ses plantes plus souvent.

Cela dit… « L’arrosage est le talon d’Achille des jardiniers. Peu importe le contenant ou que les plantes soient en terre, il est nécessaire de faire une tournée quasi quotidienne pour évaluer l’humidité du terreau », précise la responsable horticole des Urbainculteurs, Marie-Andrée Asselin.

Pailler est une façon de réduire l’évaporation. Au potager, mis à part pour les oignons, l’échalote et l’ail qui se passent de couverture, misez sur un paillis non traité (paille, herbe coupée ou feuilles mortes), en laissant un petit espace à la base de chaque plantation. Notez aussi que plus le sac est petit, plus son contenu sèchera rapidement.

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Déposer les sacs dans des réservoirs permet de leur fournir une réserve d’eau. Pratique si l’on prévoit s’absenter quelques jours.

Évitez les coups de chaleur

La plupart des sacs de culture sont noirs, ce qui a le don de capter la chaleur. Cette particularité est un atout pour certaines plantes comme les aubergines, les tomates ou les piments forts qui ne demandent qu’à être au chaud, mais rebutera les moins frileuses au cœur de l’été. En entourant le sac d’une structure, par exemple une caisse de bois, on le protège du soleil et du vent, tout en améliorant sa capacité de rétention d’eau.

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Utiliser une caisse en bois ou en plastique est une façon efficace d’augmenter la rétention d’eau tout en limitant le réchauffement du terreau.

Remuez la terre

« À mesure que les plantes se développent et que le vent et la pluie exercent leur pression sur les sacs, le sol se compacte naturellement », prévient Kevin Espiritu dans son nouvel ouvrage, Créez un potager en sacs. Utilisez un objet pointu pour aérer délicatement la terre en surface, sans toucher aux racines.

Adaptez le substrat

Puisque les pertes d’eau sont plus importantes en sac, le substrat doit assurer une bonne rétention hydrique. Kevin Espiritu suggère ce mélange composé d’une part de compost, une part de tourbe ou de fibre de coco, pour un volume de perlite, de pierre ponce ou de pouzzolane (pierre volcanique). Si vos plantes sont particulièrement gourmandes en eau, augmentez l’efficacité du terreau en utilisant les mêmes éléments dans un ratio de 2-1-2.

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Certains aiment leur esthétique, d’autres moins. Un bon entretien permet de les garder propres.

Gardez vos sacs propres

Quelques cernes blanchâtres et traces de moisissures finissent inévitablement par apparaître sur le textile. On peut limiter ces désagréments en surélevant les sacs pour favoriser une meilleure circulation d’air. Si le mal est fait, brossez les parois avec une solution d’eau et de bicarbonate de soude.

Videz vos sacs… ou pas

Exposés aux intempéries, les sacs finissent par s’abîmer, prévient Kevin Espiritu. L’horticulteur conseille de les ranger à l’abri des intempéries durant l’hiver après les avoir vidés et nettoyés à la main ou au lave-linge, à froid, dans une solution de vinaigre et de bicarbonate de soude ou une lessive sans chlore.

De son côté, Marie-Andrée Asselin prône plutôt la simplicité. « Je me mets dans la peau d’une personne qui vit dans un appartement et qui jardine sur son balcon. Il n’est pas dit qu’elle a de l’espace pour stocker sa terre. L’un des avantages de ces contenants est d’ailleurs de pouvoir résister aux intempéries. » Aux Urbainculteurs, certains pots sont en place depuis sept à dix ans et n’ont pas encore eu besoin d’être renouvelés. Choisir un sac de qualité, doté d’une protection anti-UV, est un gage de longévité. « Si on ne vide pas les sacs à chaque fin de saison, il faudra penser à amender le sol pour améliorer sa qualité avant de replanter », rappelle Marie-Andrée Asselin.

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Un sac de bonne qualité résistera plus longtemps aux intempéries.

Choisir le bon sac…

En toute logique, les petits sacs se déplacent plus aisément que les gros. À prévoir avant d’acheter. Les sacs de 95 litres conviennent toutefois aux arbres et arbustes, ainsi qu’aux légumes racines comme les pommes de terre.

Beaucoup de sacs de culture sont fabriqués à partir de matières plastiques. Évitez ceux qui contiennent du PVC et ceux qui sont estampillés du chiffre 7, qui renferment des phtalates ou du bisphénol A nocifs pour la santé, conseille Kevin Espiritu.

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Les sacs multipoches peuvent accueillir plusieurs végétaux et permettent de maximiser l’espace.

… et le bon cultivar

La plupart des fruits et légumes peuvent être cultivés en sac. Choisir le bon cultivar augmente toutefois les chances de réussite. Privilégiez les variétés compactes et les ports buissonnants plutôt que grimpants.

Pourquoi jardiner en sac ?

PHOTO TIRÉE DU SITE DES URBAINCULTEURS

Réalisation des Urbainculteurs sur le toit du siège social de Desjardins, à Lévis

Les Urbainculteurs développent des projets d’agriculture urbaine. Les sacs de cultures sont parmi les contenants qu’ils privilégient dans leurs aménagements. « L’avantage est qu’ils sont super polyvalents et facilement adaptables à l’espace. Les sacs sont beaucoup plus faciles à transporter que les pots. C’est un atout appréciable quand on jardine sur un toit, par exemple », souligne Marie-Andrée Asselin. Par ailleurs, quand ils sont légers, ils peuvent également être déplacés pour suivre l’ensoleillement ou au gré des besoins d’aménagement.

L’une des grosses différences entre le pot et le sac reste toutefois sa perméabilité. Le sac « respire » et laisse donc passer l’air et l’eau. Plutôt que de vriller et de s’agglutiner au contact des parois, les racines vont plutôt s’atrophier en atteignant les bordures du sac qui sont exposées à l’air et pauvres en eau. L’extrémité des racines meurt, mais le processus favorise l’émergence de nouvelles ramifications, les radicelles, qui captent plus d’eau et d’éléments nutritifs que les grosses racines.

Créez un potager en sacs – Spécial balcon, terrasse et ruelle

Créez un potager en sacs – Spécial balcon, terrasse et ruelle

Éditions Multimonde

178 pages