Marcelle Proulx et Yvan Martin habitent dans le même duplex en rangée depuis trois décennies, dans le quartier Rosemont, à Montréal. Il y a quatre ans, ils ont enlevé l’immense piscine hors terre ronde de 18 pi, ainsi que la terrasse surélevée qui y donnait accès, pour installer un spa. Ils se sont retrouvés avec un grand terrain de jeu, qu’ils se sont amusés à enjoliver.

« On a enlevé la piscine en octobre 2017, le spa est rentré trois semaines plus tard, se rappelle M. Martin. On a attendu au printemps avant de planter quoi que ce soit. On avait un budget de départ, on s’est promenés dans les pépinières, puis on a rempli le trou de la piscine. »

« On avait passé l’hiver à tout planifier », renchérit sa conjointe.

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Marcelle Proulx et Yvan Martin éprouvent une passion commune pour l’horticulture. Ils ont accordé une place grandissante aux plantes et aux arbres dans leur jardin, au cours des 30 dernières années.

C’est tout de même symbolique, puisqu’ils avaient aidé à creuser la cavité d’une première piscine hors terre, lorsqu’ils étaient locataires. Un de leurs amis était alors propriétaire du bâtiment. Lorsqu’il leur a offert en priorité d’en faire l’acquisition, ils ont sauté sur l’occasion. Ils ont effectué la transaction en 1991 et se sont installés au rez-de-chaussée en 1992.

Ils ont d’abord planté quelques arbres, pour avoir de l’ombre et de l’intimité, suivant les conseils d’un autre ami, qui travaillait au Jardin botanique de Montréal. « Il nous avait dit de commencer par le début et de planter des écrans, précise M. Martin. Pour lui, planter un arbre qui a 6 pi, qu’on paie 80 $, c’est un placement parce que dans 10 ans, il allait atteindre 25 pi. Il formerait un écran et serait une invitation pour les oiseaux, en plus de donner de l’ombre.

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Marcelle Proulx et Yvan Martin s’estiment privilégiés. Habitant à Montréal, dans le quartier Rosemont, leur cour a 25 pieds de largeur (7,6 m), et 60 pieds de profondeur (18,3 m).

« Il ne faut pas se gêner pour mettre des écrans, pour avoir une cour intime, précise-t-il. Même dans la clôture, on a mis de la vigne à deux endroits. On les aime, nos voisins, et ils le savent très bien parce qu’on pique une jasette dès qu’on a une occasion. Sauf que quand on est assis à table, personne ne voit ce qu’on mange. »

Ils s’estiment privilégiés. Leur cour, de 25 pi de largeur (7,6 m), a 60 pi de profondeur (18,3 m). Une ruelle les sépare des habitations à l’arrière, dotées de cours tout aussi profondes.

« Le jardinage est une passion commune », révèle Marcelle Proulx, qui travaillait comme éducatrice spécialisée jusqu’à sa retraite, l’an dernier. « Même quand on avait la piscine, la petite partie en triangle tout autour et le fond de la cour étaient toujours le plus vert possible. C’est une façon de se détendre que je trouve incroyable. Tout ce temps investi à désherber, la nature nous le rend bien. Cela apporte de l’énergie, d’être entouré de végétaux comme cela. »

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Cette section du jardin n’existait pas il y a à peine quatre ans, puisqu’une piscine hors terre et la terrasse surélevée qui y donnait accès s’y trouvaient. Des échinacées aux fleurs orangées et rouges, ainsi que de la lavande comptent parmi les plantes qui s’y épanouissent.

Le couple a décidé de remplacer la piscine par un spa quand Yvan a pris sa retraite, en 2017. « Avant, les plantes gravitaient un peu autour de la piscine, souligne ce dernier. Comme le spa fait juste 7 pi sur 7, on voit maintenant la cour en entier. »

Des fleurs occupent dorénavant une place de choix. Les propriétaires se sont assurés que des vivaces fleurissent tout au long de l’été. Les bonsaïs qu’Yvan Martin se plaît à modeler sont aussi mis en valeur. Sa toute première expérience remonte à la naissance de son fils, né d’une première union. Il s’est alors mis à façonner un jeune ficus. Il a ensuite choisi de former un petit pin mugo lorsque leur fille est née, ouvrant la voie à d’autres expérimentations.

  • Une statue de Bouddha confectionnée à Rivière-Rouge, dans l’atelier des Ornements Jonathan, côtoie les bonsaïs façonnés par Yvan Martin. Des vignes poussent à l’arrière, contribuant à l’impression de calme, qui se dégage.

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    Une statue de Bouddha confectionnée à Rivière-Rouge, dans l’atelier des Ornements Jonathan, côtoie les bonsaïs façonnés par Yvan Martin. Des vignes poussent à l’arrière, contribuant à l’impression de calme, qui se dégage.

  • Les bonsaïs qu’Yvan Martin se plaît à modeler sont mis en valeur dans une section du jardin. Il a commencé à façonner le ficus (à l’arrière-plan) et le pin mugo à la naissance de ses enfants. Des pierres découvertes à différents endroits dans le monde sont disposées autour. On aperçoit aussi la branche d’un araucaria du Chili, rapportée récemment de l’île de Vancouver.

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    Les bonsaïs qu’Yvan Martin se plaît à modeler sont mis en valeur dans une section du jardin. Il a commencé à façonner le ficus (à l’arrière-plan) et le pin mugo à la naissance de ses enfants. Des pierres découvertes à différents endroits dans le monde sont disposées autour. On aperçoit aussi la branche d’un araucaria du Chili, rapportée récemment de l’île de Vancouver.

  • Marcelle Proulx et Yvan Martin aiment particulièrement ce coin de leur jardin. Ils s’y installent le matin pour prendre un café ou vont s’y détendre après le souper.

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    Marcelle Proulx et Yvan Martin aiment particulièrement ce coin de leur jardin. Ils s’y installent le matin pour prendre un café ou vont s’y détendre après le souper.

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Leur jardin leur parle, ravivant quotidiennement de beaux souvenirs grâce aux objets disséminés un peu partout, qui ont chacun leur histoire. Il y a des pierres, ramenées entre autres du Costa Rica et du Portugal, et des roches fossilisées provenant de Trois-Pistoles. Deux lanternes asiatiques et une statue de Bouddha ont été sélectionnées en personne à Rivière-Rouge, où se trouve l’atelier des Ornements Jonathan. Deux récentes trouvailles leur sont particulièrement chères : une souche volumineuse blanche et une branche d’un araucaria du Chili (désespoir des singes), qui viennent toutes deux d’effectuer un long périple de 5000 km dans la voiture des propriétaires, lors de leur retour de l’île de Vancouver, où se sont établis leur fille et leur gendre.

L’horticulture procure beaucoup de plaisir au couple, qui ne demande qu’à le transmettre aux autres, que ce soit en donnant des boutures de plants ou en aménageant les nouveaux espaces disponibles à l’avant de sa propriété (gracieuseté de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie) et dans la ruelle (verte).

« Quiconque veut se partir un jardin le peut, insiste M. Martin. Il faut oser et avoir une vision. Et il ne faut pas avoir peur que cela prenne du temps avant d’obtenir de beaux résultats. »

Le cœur de leur jardin, aménagé au cours des trois dernières années, en fait foi.