Sylvie Émond aime les arbres. Au fil des ans, ceux plantés sur son terrain ont pris de l’expansion, tout comme les haies de cèdres de ses voisins, à Longueuil. Loin de se désoler d’avoir un jardin ombragé, elle cherche à en tirer profit.

« Quand je vais dans une pépinière, je vais directement dans la section des vivaces d’ombre, révèle-t-elle. Je ne regarde même plus les fleurs. Celles qui restent dans mon jardin étaient déjà là et ont été déplacées avec les années. Je cherche plutôt des plantes avec un feuillage que je n’ai pas sur mon terrain. Je trouve cela magnifique, un jardin d’ombre. C’est plus relaxant, plus calme et un peu plus zen qu’un jardin ensoleillé. Et il y a plus de fraîcheur. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Sylvie Émond aime les arbres et tire profit de l’ombre qu’ils projettent. Elle choisit des vivaces aux textures différentes, dans diverses nuances de vert.

Elle s’est quand même résolue à tailler ses arbres quand un pin mugo, âgé de 35 ans, et quelques arbustes presque aussi vieux sont devenus très volumineux. « Ils étaient massifs, raconte-t-elle. Ils n’étaient plus beaux, comparativement au restant de la végétation. J’ai été inspirée quand je suis allée au jardin Harmonia, à Saint-Bruno, par la façon dont la propriétaire taille ses arbres. J’ai encore du travail à faire, mais je pense que je réussis bien. Il y a une grande amélioration. »

Elle a toujours adoré le jardinage. Toute jeune, elle plantait des annuelles avec son père, qui affectionnait les Saint-Joseph. Ce dernier laissait libre cours à sa créativité. « Il a fait des cascades d’eau avec des petits ponts japonais, raconte-t-elle. On remonte loin ! »

Partir de zéro

Puis avec son conjoint, Fernando Morneau, mort en 2015, elle a participé activement à l’épanouissement de leur jardin, parti d’à peu près rien.

« Quand on a acheté la maison, en 1990, elle avait été construite quatre ans auparavant et le terrain de 9600 pi2 était complètement gazonné, se souvient-elle. Il y avait un grand frêne et deux cerisiers tout petits. Au départ, pas mal tout le jardin a été construit autour du frêne, parce qu’il était magnifique. Mon mari était plus âgé que moi et c’était sa troisième maison. Il avait plein d’idées en tête, parce que c’était le troisième aménagement qu’il entreprenait. Il a entre autres imaginé la cascade d’eau, qui tombe dans la piscine. À cause des moustiques, on a abandonné notre potager et il a construit à la place un gazebo avec des moustiquaires et il a fait aménager un bassin d’eau. »

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Sylvie Émond et son mari Fernando Morneau, décédé en 2015, avaient initialement aménagé un potager à cet endroit. Parce qu’il y avait trop de moustiques, celui-ci a été remplacé par un gazebo (avec des moustiquaires) et un bassin d’eau.

Elle a vu quant à elle à l’entretien du jardin. Elle a aussi fait valoir ses idées.

En tant que designer graphique, j’ai de l’intérêt pour les arts. Je trouve que le jardinage complète bien ça.

Sylvie Émond

« Mon mari était typographe de métier et lui aussi, il avait un petit côté artiste, poursuit-elle. On avait parfois différents points de vue, mais on trouvait toujours le moyen de s’accorder puis de faire de quoi. »

Le superbe frêne, qui procurait un beau coin d’ombre, est tombé sur la maison en 2013. « On a dû tout refaire parce que d’un coup, c’est devenu ensoleillé à cet endroit et complètement dégagé. On voyait chez les voisins. On a enlevé l’arbre et toutes les souches et j’ai choisi de planter un catalpa. En attendant qu’il grossisse, on a changé la végétation en dessous pour tenir compte du soleil. Maintenant que le catalpa est rendu gros, j’ai mis ailleurs les plantes qui nécessitent plus de lumière. C’est mon coin le plus réussi, parce que j’ai beaucoup axé mes décisions sur les contrastes et les textures des feuillages des vivaces d’ombre. »

  • Diverses nuances de vert dominent dans le jardin de Sylvie Émond. Cette dernière a elle-même taillé certains arbres pour les rendre moins massifs.

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    Diverses nuances de vert dominent dans le jardin de Sylvie Émond. Cette dernière a elle-même taillé certains arbres pour les rendre moins massifs.

  • Designer graphique, Sylvie Émond exprime sa sensibilité artistique dans son jardin.

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    Designer graphique, Sylvie Émond exprime sa sensibilité artistique dans son jardin.

  • Certains secteurs du jardin, comme ceux où se trouvent la piscine et l’aire pour manger, sont ensoleillés.

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    Certains secteurs du jardin, comme ceux où se trouvent la piscine et l’aire pour manger, sont ensoleillés.

  • Une cascade d’eau conçue avec soin se jette dans la piscine.

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    Une cascade d’eau conçue avec soin se jette dans la piscine.

  • Sylvie Émond recherche une certaine harmonie. Cette année, elle a composé les arrangements dans ses pots à fleurs dans les mêmes teintes de blanc, jaune, vert pâle et gris.

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    Sylvie Émond recherche une certaine harmonie. Cette année, elle a composé les arrangements dans ses pots à fleurs dans les mêmes teintes de blanc, jaune, vert pâle et gris.

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Travaillant à son compte, elle a profité du ralentissement temporaire de ses activités professionnelles, cet été, pour consacrer un peu plus de temps à son jardin qu’à l’habitude. « Je trouve qu’il évolue bien, estime-t-elle. Mes choix sont plus réfléchis qu’avant. Je fais attention aux grandeurs et aux contrastes, et c’est moins coloré. Cette année, mes pots à fleurs sont dans les mêmes teintes de blanc, jaune, vert pâle et gris, et ont les mêmes feuillages. Il y a une certaine harmonie. »

Chaque jour, depuis le printemps, elle a pris des photos et en a mis une quotidiennement sur son compte Instagram. Elle se promet de les regarder de nouveau l’hiver prochain pour constater les améliorations apportées et planifier les prochaines étapes. Car ce n’est jamais fini.