L’obligation de rendre les piscines creusées plus sécuritaires, en les clôturant, a transformé l’aménagement des cours. Les alentours des bassins s’agrandissent, devenant de véritables milieux de vie.

« L’espace autour de la piscine est aménagé pour y passer la journée, constate Marie-France Turgeon, architecte paysagiste chez EVOQ Architecture. C’est devenu beaucoup plus qu’un endroit pour se baigner, entouré de chaises longues. On y prévoit un coin pour manger et éventuellement s’ajoute un pavillon avec un petit bar, comportant un réfrigérateur avec une section congélateur pour avoir accès à des boisons fraîches et des popsicles. »

Le défi est de positionner adéquatement les différents équipements, comme la piscine et le système assurant son fonctionnement, tout en tenant compte de la fameuse clôture et de la circulation de la maison à la piscine.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

L’espace autour de la piscine est de plus en plus aménagé pour y passer la journée, constate l’architecte paysagiste Marie-France Turgeon.

« L’ajout d’un deuxième barbecue dans l’espace consacré à la baignade fait souvent partie de la réflexion », poursuit Mme Turgeon, qui intègre un nombre croissant de piscines creusées dans les projets d’aménagements extérieurs qui lui sont confiés. L’eau était d’ailleurs au cœur du concept de la résidence Terre et Eau, à Rigaud, sur lequel elle a travaillé avec l’agence Blouin Tardif Architecture-Environnement. Son importante contribution lui a permis de remporter le Défi Val-Mar en architecture de paysage dans la catégorie Unifamiliale de grand luxe, dans le cadre des prix Habitat Design 2020.

  • Outre un spa, l’aménagement inclut un pavillon fermé d’un côté, où est rangé l’équipement servant à l’entretien de la piscine. L’autre section du pavillon, ouverte sur la cour, dispose d’un bar.

    PHOTO FOURNIE PAR MARIE-FRANCE TURGEON

    Outre un spa, l’aménagement inclut un pavillon fermé d’un côté, où est rangé l’équipement servant à l’entretien de la piscine. L’autre section du pavillon, ouverte sur la cour, dispose d’un bar.

  • Les propriétaires de la demeure, à Sillery, profiteront encore plus de leur cour cet été. Ils ont ajouté un salon extérieur près du bar, avec quelques tabourets… et un téléviseur.

    PHOTO FOURNIE PAR MARIE-FRANCE TURGEON

    Les propriétaires de la demeure, à Sillery, profiteront encore plus de leur cour cet été. Ils ont ajouté un salon extérieur près du bar, avec quelques tabourets… et un téléviseur.

1/2
  •  
  •  

Planifier un budget suffisant

L’étendue du budget importe davantage que la superficie du terrain, estime Mme Turgeon, qui recommande de prévoir une somme s’élevant à deux fois et demie ou même trois fois le prix de la piscine, si celle-ci est creusée, afin que le rêve devienne réalité.

« Disons qu’une piscine creusée coûte 30 000 $, souligne-t-elle. Il faut calculer le permis à la Ville. Une fois que la machinerie est passée, il faut alimenter la piscine en électricité, réparer le terrain, ajouter une clôture. Avec 90 000 $, on n’a pas fait un gros projet d’aménagement paysager. On n’a pas de pavillon. L’enjeu est vraiment le budget des clients. »

PHOTO FOURNIE PAR MARIE-FRANCE TURGEON

Cet espace extérieur, aménagé par l’architecte paysagiste Marie-France Turgeon, se veut une oasis autant de jour que de nuit.

Marie-France Turgeon est de plus en plus souvent appelée à concevoir l’espace de façon à intégrer un spa, un foyer, un pavillon, un barbecue, un support à serviettes, des jets d’eau ou encore une chute. « Les gens vivent autour de la piscine », note-t-elle.

Profiter de son terrain

Myke Hodgins, président de l’agence Hodgins & Associés architectes paysagistes, constate à quel point les habitudes ont changé au cours des 20 dernières années. La cour n’est plus le petit espace oublié à l’arrière de la maison, où les enfants vont jouer. « Les gens tirent de plus en plus avantage de leur terrain, parce qu’il leur a coûté cher, fait-il remarquer. C’est maintenant rare qu’une cour ne soit pas exploitée. »

« On s’efforce toujours d’aménager des espaces agréables autour de la piscine avec des plantations et on tente d’intégrer la clôture dans le paysage, pour ne pas avoir la sensation de se trouver dans un enclos, indique M. Hodgins. On crée, de différentes façons, des barrières de 4 pi de hauteur. Dans un projet, par exemple, on a remplacé une partie de la clôture par un muret en pierre avec un foyer au gaz propane. On essaie d’être créatif avec cette contrainte, mais c’est toujours problématique, parce qu’il faut penser à la fluidité du mouvement. Des fois, on va mettre deux portes côte à côte plutôt qu’une, à des places stratégiques pour permettre de bouger facilement d’un endroit à l’autre quand il y a des partys. Cela influence beaucoup l’atmosphère. »

Il affectionne particulièrement les clôtures de verre, les plus transparentes possible. « Les meilleures sont les grands panneaux de vitre, sans cadre, soutenues par des semelles en bas, qui permettent de les ancrer dans le dallage. Elles ont une simplicité, un niveau d’invisibilité que j’adore. Pour moi, c’est le top, mais cela coûte aussi le top. »

  • Plusieurs types de clôtures ceinturent la piscine, dans cette propriété de Sorel. Elles varient selon le degré de transparence désiré.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Plusieurs types de clôtures ceinturent la piscine, dans cette propriété de Sorel. Elles varient selon le degré de transparence désiré.

  • L’architecte paysagiste Myke Hodgins s’efforce toujours d’aménager des espaces agréables autour de la piscine avec des plantations et tente d’intégrer la clôture dans le paysage. Il essaie d’être créatif avec cette contrainte, tout en pensant à la fluidité de la circulation. Dans ce cas-ci, deux portes ont été installées côte à côte, plutôt qu’une.

    PHOTO FOURNIE PAR MYKE HODGINS

    L’architecte paysagiste Myke Hodgins s’efforce toujours d’aménager des espaces agréables autour de la piscine avec des plantations et tente d’intégrer la clôture dans le paysage. Il essaie d’être créatif avec cette contrainte, tout en pensant à la fluidité de la circulation. Dans ce cas-ci, deux portes ont été installées côte à côte, plutôt qu’une.

1/2
  •  
  •  

À ceux qui ont un budget restreint et doivent faire des compromis, il recommande d’opter avant tout pour une clôture « qui a de la gueule ». « Après la piscine, c’est la première chose pour laquelle je conseille de mettre de l’argent, parce qu’elle va être là pour longtemps, rappelle M. Hodgins. Souvent, on met une clôture en maille de chaîne à l’arrière, où c’est moins visible, et on met une plus belle clôture du côté de la maison, en faux fer forgé. »

Un grand choix de clôtures

Souvent, plus d’un type de clôture est installé dans une même cour, constate Pierre Miglierina, cofondateur, avec son père Émile et son frère Robert, d’Inter Clôtures Sentinelle. « Le choix s’étant considérablement élargi, certains vont mettre une clôture ornementale en façade, des clôtures en mailles, en panneaux d’acier ou en composite avec des cadrages d’aluminium à d’autres endroits et une clôture en verre pour limiter l’accès à la piscine et ne pas cacher la vue. »

Spécialisé dans la vente et l’installation de clôtures fabriquées pour la plupart au Québec, il constate que le budget alloué à ce type de produit, dans le marché résidentiel, a beaucoup augmenté au cours des dernières années. Il y en a pour toutes les bourses.

  • Cette clôture de verre trempé de 12 mm d’épaisseur coûte particulièrement cher. Les panneaux d’un maximum de 6 pi de large sont fixés au sol par de mini-poteaux. Environ 150 $ le pied linéaire (installation comprise), chez Inter Clôtures Sentinelle.

    PHOTO FOURNIE PAR INTER CLÔTURES SENTINELLE

    Cette clôture de verre trempé de 12 mm d’épaisseur coûte particulièrement cher. Les panneaux d’un maximum de 6 pi de large sont fixés au sol par de mini-poteaux. Environ 150 $ le pied linéaire (installation comprise), chez Inter Clôtures Sentinelle.

  • Une clôture de verre trempé de 6 mm d’épaisseur, dont les panneaux sont supportés par des poteaux verticaux et comportent une traverse horizontale, coûte environ 100 $ le pied linéaire, installation comprise, chez Inter Clôtures Sentinelle.

    PHOTO FOURNIE PAR INTER CLÔTURES SENTINELLE

    Une clôture de verre trempé de 6 mm d’épaisseur, dont les panneaux sont supportés par des poteaux verticaux et comportent une traverse horizontale, coûte environ 100 $ le pied linéaire, installation comprise, chez Inter Clôtures Sentinelle.

  • Une clôture ornementale de style contemporain de 4 pi de haut coûte environ 65 $ le pied linéaire, installation comprise, chez Inter Clôtures Sentinelle.

    PHOTO FOURNIE PAR INTER CLÔTURES SENTINELLE

    Une clôture ornementale de style contemporain de 4 pi de haut coûte environ 65 $ le pied linéaire, installation comprise, chez Inter Clôtures Sentinelle.

1/3
  •  
  •  
  •  

Pierre Miglierina explique que son domaine est aussi aux prises avec de longs délais de livraison. Ceux qui commandent maintenant devront patienter jusqu’à la mi-septembre avant que leur clôture ne soit installée…

Des piscines sécuritaires, sans exception

Le gouvernement du Québec a récemment révisé le Règlement sur la sécurité des piscines résidentielles, qui s’appliquera dorénavant à toutes les piscines, peu importe leur date d’installation. Les piscines construites avant le 1er novembre 2010 bénéficiaient d’un droit acquis et ne devaient pas faire l’objet de mesures de protection. Les propriétaires de piscines construites avant cette date auront jusqu’au 1er juillet 2023 pour se conformer au règlement. De nouvelles mesures entrent aussi en vigueur dès le 1er juillet afin de rendre les aménagements autour des piscines résidentielles plus sécuritaires.

CONSULTEZ les règles en vigueur sur le site gouvernemental